Feuille de quinzaine n° 482

Du 18 décembre 2022 au 1er janvier 2023

Les anges (presque) dans nos campagnes…

Ce cantique de Noël revient chaque année, et nous sommes heureux de l’entonner. Il y a quelques jours, je n’étais pas à la campagne, mais en grande banlieue parisienne : c’est presque un ange qui m’ouvert la porte d’un atelier de restauration de sculptures. Ou plutôt la restauratrice elle-même, avec un bienveillant sourire !

Et l’ange était bien là. Notre ange de Saint Leu, manquant à son pendant, blessé, mutilé, sans tête, mais encore capable de s’agenouiller pour prier avec confiance, en attendant de retrouver le maître autel de Saint Leu. Curieux environnement autour de lui, dans ce bel atelier, qui devait le changer de la compagnie des saints : des naïades sans bras, un ours unijambiste, des hommes politiques qui avaient perdu la tête..!  Un véritable « hôpital de campagne », selon l’expression du Pape François.

L’Eglise, comme cet atelier, n’est-elle pas là pour accompagner et soigner tant de misères…?

Les anges révèlent des trésors d’inventivité en venant au secours des hommes. Ils sont : « des esprits destinés à servir, envoyés en mission pour le bien de ceux qui doivent hériter un jour du salut » nous confie l’Ecriture et la tradition de l’Eglise. Invisibles, car purs esprits, ils se laissent volontiers représenter avec des ailes, depuis les religions pré-bibliques, ce qui leur permet de traverser aisément les distances et les siècles. N’oublions jamais qu’ils sont des messagers !

Dans la Révélation, leur sens du concret est palpable : les chérubins soutiennent le trône de Dieu (Psaume 80); les séraphins chantent sa gloire (Isaïe 6) et abritent l’Arche d’Alliance (Exode 25). Certains ont vu 3 anges au chêne de Mambré pour apporter à Abraham de solides nourritures terrestres (Genèse 18). Raphaël a guéri Tobit de sa cécité (Tobie 11) L’Archange Gabriel annonce la naissance de Jean-Baptiste à son père Zacharie, puis celle de Jésus à la Vierge Marie (Luc 1). 

Oui, tout cela est bien concret, bien ancré dans notre humanité. Les anges ne sont pas une invention éthérée qui chercherait à nous évader du quotidien, et nous faire fuir le sens des responsabilités. Fracassé au sol il y a quelques années par une stupide méchanceté  humaine, l’ange de Saint Leu est en cours de restauration. Celle-ci est effectuée pour une somme rondelette de 15 000 euros, financée par les services de la Ville de Paris qui en est propriétaire.

Nous sommes dans un climat difficile d’inquiétude et de froid ; il devait l’être tout autant il y a vingt siècles ! Avec la compagnie des anges, laissons nous envahir par cette joie céleste, et préparons nous à chanter, la sainte nuit de la Nativité : « Gloria in excelsis Deo ! » : « gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes que Dieu aime ! » (Luc 2,14).

Oui, Dieu nous aime, et Jésus son fils unique, l’Emmanuel, vient dans notre monde.

Rayonnons de cette joie, simple et grandiose !

                                                                                  A.B.+

Feuille de quinzaine n° 481

Du dimanche 4 décembre au dimanche 18 décembre

L’An prochain à Jérusalem !

La paroisse Saint Leu- Saint Gilles se prépare à partir prochainement en pèlerinage en Terre Sainte, aidée pour organisation par les chevaliers du Saint Sépulcre, bien connus des paroissiens.

Qu’est-ce qu’un pèlerinage ? C’est un voyage effectué dans un esprit de prière, voire de pénitence ! C’est aller aux sources de la vie à travers la foi. C’est réfléchir sur nos vies dans une démarche de conversion, individuelle mais aussi communautaire, c’est revenir affermi dans notre foi.

Se rendre en Terre Sainte n’est pas synonyme d’un voyage touristique ordinaire, mais bien d’un pèlerinage  et un pèlerinage bien particulier : c’est aller à la rencontre : de Qui ? De quoi ?

La Terre Sainte, c’est le pays où Jésus est né, a vécu, a souffert sa passion, est mort et ressuscité; c’est le pays de l’incarnation de Dieu. Se rendre dans le pays de Jésus, c’est aller à Sa rencontre, marcher dans Ses pas, se recueillir et prier là où Il a prié, relire Son enseignement là où Il l’a donné à Ses disciples et à la foule ; mais c’est aussi revivre Sa passion et se rendre au tombeau vide, lieu de la résurrection et centre de notre foi.

Pèleriner avec les chevaliers du Saint Sépulcre, c’est aussi aller à la rencontre des habitants, des communautés religieuses, sentir la filiation depuis les premiers chrétiens d’il y a deux mille ans, leur témoigner notre soutien, les assurer de notre prière (comme nous prions pour eux tous les vendredis soirs).

 « L’An Prochain à Jérusalem », c’est d’abord la promesse de l’Exode initial et l’espérance du retour dans la ville sainte par le peuple en exil ; ce souhait est repris et évoqué par chaque pratiquant à l‘issue des célébrations qui rythment la Pâque Juive. Mais nous pouvons, nous aussi, faire nôtres ces fameux mots car il nous sera donné l’an prochain, de découvrir la Jérusalem d’ici bas, en attendant de parvenir à  la Jérusalem Céleste.

Mady Bédarrides

Dame de l’Ordre du Saint Sépulcre et à ce titre, membre du conseil pastoral.

Feuille de quinzaine n°480

Du 20 novembre au 4 décembre 2022

« Revêtir la force de Dieu. »

Les feuilles qui jaunissent et tombent annoncent la fin de l’automne et l’hiver va venir sans tarder. La fraîcheur de la journée, le soir qui tombe trop tôt nous font déjà penser à ce temps hivernal qui approche et nous obligent à nous recouvrir davantage.

Le cycle liturgique va aussi nous introduire pas à pas dans le temps de l’Avent qui nous mène effectivement à la fête de la Nativité. Certaines boutiques se préparent déjà pour les festivités en attirant leurs clients par diverses décorations de « noël », certains chrétiens pour la préparation de la belle crèche de cette année. Eh oui, tout cela c’est l’ambiance de ce que nous allons fêter bientôt.

Mais pour rester toujours dans l’ambiance de la fête chrétienne, il faut être armé de la puissance de Dieu. Le Christ, le Roi de l’univers nous a mis à l’abri des ténèbres pour que nous marchions dans cette lumière. Notre monde actuel en a besoin. La déception, la peur, le doute envahissent nos frères humains. Toutes ces choses-là ne devront pas éteindre notre espérance, notre persévérance. Mais si elles nous tentent, faisons comme l’arbre qui perd ses feuilles chaque année mais qui reste toujours debout en attendant les jours meilleurs.

La vie est belle quand on sait faire briller cette petite flamme en soi, quand on sait se réjouir de la chance que Dieu nous donne chaque jour. Même au jour le plus sombre de la vie, c’est là que notre entourage a besoin de notre courage comme il est déjà dit quelque part « tourne-toi vers le soleil et l’ombre sera derrière toi. »

Alors nous accomplissons facilement notre journée avec joie et courage si nous nous appuyons sur cette force puissante de Dieu. Même si la réalité quotidienne empire la vie, notre marche ne s’arrête pas là. C’est juste un mauvais chapitre de notre existence, il y a tant de belles choses qui nous attendent. Le philosophe chinois, Confucius, disait un jour : « Le bonheur n’est pas toujours dans un ciel éternellement bleu mais dans les choses les plus simples de la vie. » 

L’intervention divine s’incarne dans les détails de nos vies et nous pousse vers l’avant. Osons donc revêtir cette force d’en haut tout au long de notre passage terrestre pour éviter le regret et la déception. Dieu nous crée pour être heureux, et notre aujourd’hui est un cadeau. Profitons-en !

Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°479

Marchons à la Lumière du Seigneur

La Liturgie est toujours très pédagogique. Pour éclairer ce mois de novembre qui nous paraît souvent sombre – la journée du 2 novembre et le souvenir de ceux qui nous ont quittés imprègnent plus ou moins nos esprits, la nuit tombe tôt, le temps est souvent maussade -. Alors, qu’allons-nous choisir ? La Parole de Dieu qui vient nous aider à relever la tête : « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des VIVANTS…Tous VIVENT pour lui », ou le bruit, l’agitation qui nous entourent ?

Marchés de Noël, vitrines déjà ruisselantes de guirlandes de lumière, débordantes de jouets, de chocolats et autres « tentations », ne nous invitent-elles pas plutôt à réfléchir à ce que nous voulons VIVRE pour préparer Noël et donc à retrouver le sens de l’Avent – ce temps qui nous prépare à la Venue du Sauveur ?

Une petite équipe s’est réunie pour y réfléchir à partir des textes de l’année A et proposer un chemin de l’Avent en 4 étapes :

         –   Le 27 novembre : 1er dimanche de l’Avent, invitation : « Venez, marchons à la Lumière du Seigneur ». Nous placerons le fond lumineux de la crèche. Celui-ci sera fait le 13 novembre en début d’après-midi, après la messe de 11 h et le partage d’un pique-nique apporté par tous ceux qui veulent y participer.

         – Le 4 décembre : 2ème dimanche de l’Avent : « Préparez le chemin du Seigneur ».

Pour ce dimanche, apporter cailloux, petites pierres, bois, pour faire un chemin vers la crèche.

         – Le 11 décembre : 3ème dimanche de l’Avent : « De Jean-Baptiste, il est écrit :

Voici que j’envoie mon messager ».

         – Le 18 décembre : 4ème dimanche de l’Avent : « On lui donnera le nom d’Emmanuel : Dieu-avec-nous ».

Marchons ensemble dans la Lumière, vers la Lumière.

« En toi est la source de Vie,

Par ta Lumière nous voyons la lumière… » (Ps 36, 10)

     Car, pour Toi Seigneur, « la ténèbre n’est point ténèbre devant toi

                                    Et la nuit comme le jour illumine » (Ps 139, 12)

                                                                      Soeur Anne

Feuille de quinzaine n° 478

Du 16 octobre 2022 au 6 novembre 2022

« Vous serez mes témoins »    (Actes 1,8) Suite au Congrès Mission des 1er et 2 octobre, s’ouvre ce dimanche la prière de la Semaine Missionnaire Mondiale avec cette invitation : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre ». (Actes 1,8).

En poursuivant la lecture des Actes, nous découvrons au chapitre 4 que les Apôtres n’étaient pas considérés par leurs contemporains : « Ils constataient l’assurance de Pierre et de Jean, et se rendant compte qu’il s’agissait d’hommes sans instruction et de gens quelconques, ils en étaient étonnés » (Ac.4,13). Ce témoignage de Pierre et de Jean, au moment où on leur demande de rendre compte de la guérison du boiteux de la Belle Porte, est le fruit de la présence de l’Esprit Saint, promis par Jésus avant de quitter ses disciples : « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous, vous serez alors mes témoins… » (Ac.1,8).

Dès Pentecôte, la promesse de Jésus se réalise : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins. Exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint promis et l’a répandu … » (Ac.2,32-33). Au long de la lecture des Actes, ces mots « témoins », « témoignage »,  « rendre témoignage » reviennent fréquemment sous la plume de Luc et nous confirment l’importance du témoignage que Jésus nous demande de Lui rendre.

Par les lectures de l’Eucharistie d’aujourd’hui, comme celles de dimanche prochain, Jésus nous invite à insister dans la prière : la veuve qui persévère à demander (Luc 18,1-8), Moïse lors de la bataille contre les Amalécites (Ex. 17,8-13), « la prière du pauvre qui traverse les nuées » (Eccli.35, 21). La prière est le creuset de l’envoi en mission (cf. Barnabé et Saul Ac. 13,1-3)

Jésus, le Vivant, aujourd’hui comme il y a 2 000 ans, nous appelle à proclamer sa résurrection et ne cesse de répandre son Esprit Saint, Esprit d’amour et de force, Esprit de témoignage, Esprit de sagesse et de vérité, qui fait de nous, dans notre quotidien, les témoins de Sa Présence. « L’Esprit est le véritable protagoniste de la mission : c’est lui qui donne la parole juste, au bon moment et de juste manière » (Message du Pape François pour la Journée Mondiale des Missions). Le pape insiste sur l’aspect communautaire de cette mission : « Le témoignage des chrétiens au Christ a un caractère essentiellement communautaire ». Il nous donne en exemple Bienheureuse Pauline Jaricot qui, il y a 200 ans, mit en place un réseau de prières et de collectes pour les missionnaires, afin que les fidèles puissent participer activement à la mission « jusqu’aux extrémités de la terre ».

Faisons nôtre son rêve : « Je continue à rêver d’une Église entièrement missionnaire et d’un nouveau printemps missionnaire des communautés chrétiennes… Puissions-nous tous, dans l’Église, être ce que nous sommes déjà en vertu de notre baptême : des prophètes, des témoins, des missionnaires du Seigneur ! Avec la puissance de l’Esprit Saint et jusqu’aux extrémités de la terre ». Que l’Esprit nous y aide !

   Sr Hubert Dominique

feuille de quinzaine n°477

Du dimanche 2 octobre au dimanche 16 octobre

En écho au congrès MISSION qui se déroule ce premier week-end d’octobre et invite tous les chrétiens à commencer cette nouvelle année pastorale en choisissant de suivre le Christ et de L’annoncer,

Dans la poursuite de notre dernier édito, en dansant la ronde et chantant la litanie des Saints,

Voici deux belles figures de femmes dans l’Eglise,

-Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et de la Sainte Face, la « petite Thérèse de Lisieux » fêtée le 1er octobre, patronne des Missions, de la clôture de sa petite cellule : « C’est dans ce but que je me suis fait carmélite : ne pouvant être missionnaire d’action, j’ai voulu l’être par l’amour et la pénitence. »

-Vénérable Madeleine Delbrêl, allant vivre de l’autre côté du périphérique, à Ivry-sur-Seine « terre marxiste, ville de mission : Nous sommes prêtes à partir vers ce qui arrive parce que ce temps nous a faites ainsi et que le Christ doit y marcher à la vitesse d’aujourd’hui pour rester au milieu des hommes. »

Selon les mots de Claude Langlois, « Madeleine est une voix prophétique, nouveau Moïse, nouveau Jean-Baptiste, nouvel Elie, plus sûrement nouvelle Thérèse de Lisieux avec laquelle elle partageait la mission en épaisseur. »

Elle a cherché jusqu’à sa mort à transmettre son expérience du Jésus de l’Évangile, tout en restant ouverte au monde, à chacun et à chacune. 

Nous sommes tous invités à entrer dans cette nouvelle année pastorale,

animés de cet Esprit missionnaire et évangélisateur.

De notre Pape François « Etre en synode signifie marcher ensemble. Je pense que cela est véritablement l’expérience la plus belle que nous vivons : faire partie d’un peuple en chemin, en chemin dans l’histoire, avec son Seigneur, qui marche au milieu de nous ! Nous ne sommes pas isolés, nous ne marchons pas seuls, mais nous faisons partie de l’unique troupeau du Christ qui marche ensemble. »

Puissions-nous péleriner dans notre quartier, notre doyenné et notre diocèse, et jusqu’en Terre sainte !

Sortons jusque dans les périphéries afin que « Nous autres gens des rues, croyons de toutes nos forces, que cette rue (Saint-Denis), que ce monde où Dieu nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté. »

Christelle SIMON, vice-présidente du conseil pastoral

Feuille de quinzaine n° 476

Du dimanche 18 septembre au dimanche 2 octobre

Une nouvelle et riche période s’ouvre devant nous !    

Peut être pas sur le plan économique…mais sur le plan spirituel, c’est une évidence. Regardez un peu ces jours-ci….Notre Dame de la Salette donne sens à notre approche du travail et des activités humaines. La Vierge Marie, dont les larmes déplorent un monde sans Dieu, trop souvent  sans justice et sans amour, vient à notre secours pour nous aider à mieux vivre. Puis les martyrs de Corée au 19eme siècle, attestent du fantastique essor missionnaire de l’Eglise.

Pour nous plonger d’avantage dans l’Evangile, voici saint Matthieu. Beaucoup connaissent le célèbre tableau du Caravage à Rome, avec le rayon de lumière qui part du doigt de Jésus et appelle ce collecteur d’impôts, de mauvaise réputation, collaborateur des romains. Le Seigneur se moque du qu’en dira t-on, et sait lire dans les coeurs. Il appelle qui il veut, quand il veut ! (et connaissez vous le Caravage de Saint Leu ?)

Padre Pio, connu par ses stigmates, mais sur lesquels il restait pourtant si discret. Il s’intéressait d’avantage à faire connaître et aimer l’Eucharistie, la Vierge Marie, et la confession des péchés.

Saint Vincent de Paul. Est il un nom plus associé à la charité ? Ce paysan gascon deviendra aumônier de la Cour de France. Il est contemporain de la construction du chœur de notre paroisse ( 1611), et ses « missions »  continuent à marquer les élans caritatifs et missionnaires , comme à Saint Leu ( petits déjeuners, aux Captifs la Libération, l’Escale, les Margéniaux…).

Saint Venceslas nous ouvre,  depuis les années 900, vers l’Europe Centrale et de l’Est. Ce jeune duc n’a pas eu peur d’entrer en politique an nom de sa Foi, et de  se heurter aux mœurs brutales de plusieurs dirigeants voisins. Les temps ont-ils tellement changé… ?

Saint Michel, saint Gabriel et saint  Raphaël, avec les anges et les archanges, entrouvrent pour nous les portes du ciel.

Venant d’Isrie (Yougoslavie), Saint Jérôme, malgré son  fichu caractère,  nous fait goûter d’avantage la parole de Dieu !  Au 4ème siècle, cet intellectuel de haute volée a traduit la Bible, rédigée jusque-là en  hébreu et en grec. Son admirable portrait en clair obscur, du grand peintre flamand Seghers, vous attend dans l’église, au-dessus de la porte de l’accueil.

Oui, vraiment : quelle magnifique quinzaine avec nos amis du ciel : Ils sont présents et  actifs parmi nous !

                          AB+

Feuille de quinzaine n° 475

Du dimanche 4 septembre au dimanche 18 septembre 2022

Fête patronale

Leu et Gilles, deux grands saints pour une seule église : c’est déjà beaucoup !

Mais une paroisse ne doit elle pas se rappeler qu’elle est là pour faire grandir dans la Foi, l’Espérance et la Charité chaque âme qui lui est confiée ?

Paroissiens réguliers, fidèles convaincus, engagés dans un mouvement, touristes de passage, badauds interrogatifs, hésitants ou même méfiants vis-à-vis de l’Eglise… chaque âme a ses caractéristiques, porte son histoire et sa richesse. Variété des parcours, des aptitudes et des envies, mais unie dans cette même origine, selon le livre de la Genèse. Nous sommes faits de cette glaise (« Adama ») que le Seigneur aime façonner a son image, comme nous l’a rappelé saint Paul il y a peu. « Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu. Moi, j’ai planté, un autre a arrosé, mais c’est Dieu qui donne la croissance » (1 Corinthiens 3).

Saint Leu (Loup), grand seigneur du 6ème siècle,  fut évêque de Sens. Ascétique et charitable, il haranguait les foules et bénissait les enfants qu’on lui présentait en grand nombre. On dit que les cloches fêlées sonnaient juste,  au passage de ce mélomane averti !

Saint Gilles aimait la solitude. D’origine grecque, il a mené une vie d’ermite dans le Gard au 8 ème siècle. Sa bonté et sa prudence légendaires ont sauvé la vie d’une biche. Vous souffrez d’insomnies ou de frayeurs nocturnes ? Invoquez le ! Ecoutez sa prière : «  Même si la route te parait vide, longue et fastidieuse, elle t’entraîne à entrer en toi-même. Ne ferme pas cette porte. Tu y trouveras un jour ou l’autre Dieu qui est en toi, tu découvriras sa vérité. Il te donnera sa vie, car il est le chemin, la vérité la vie. »

Saint Leu et Saint Gilles ne se ressemblent pas.

Et nous sommes tous différents : bienvenue à vous dans cette belle église !

                                            A.B.+, curé de Saint Leu Saint Gilles

Feuille d’information paroissiale pour l’été

Du 3 juillet au 4 septembre 2022

N’est il pas imprudent d’oublier ses sandales pour cet été ?

L’évangile de Luc nous y invite pourtant… «  N’emportez ni argent, ni sac ni sandale ; ne vous attardez pas en salutations sur la route. Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Luc 10).

Avec le Seigneur, on voyage léger, mais toujours pour la bonne destination !

Les missionnaires qui n’hésitaient pas à traverser les océans pour annoncer l’évangile n’avaient guère de garanties : ni d’arriver à bon port, ni de remporter le succès. Leur courage nous habite-t-il encore ? L’apostolat, que le Seigneur attend de nous, rencontre souvent des résistances : timidité, sentiment d’être incapables de vivre notre foi et donc d’en témoigner, désir de ne pas nous imposer aux autres…

Mais nous risquons alors de nous emparer de la Foi de l’Eglise, pour la vivre de la manière qui nous arrange, qui ne nous change guère, et n’intéresse plus grand monde… Néanmoins,  «  la moisson abonde, et les ouvriers restent trop peu nombreux ».

Saint Paul (Galates 6, 14+) nous presse de répondre à cet appel. Sa vie, qui paraissait bien mal partie, devient passionnante, lorsqu’il se met vraiment au service du Christ. Intelligence déployée, approfondissement des textes sacrés, encouragement des personnes rencontrées, vie de stratège dans les diverses missions que le Christ lui confie dans son Eglise. Cette vitalité, toujours actuelle, est beaucoup plus contagieuse que bien des virus dont on annonce le retour…

Comment partager cet  enthousiasme, comment y trouver notre place ?

Là encore, le Seigneur nous ouvre une piste : «  Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson… Le règne de Dieu est tout proche de vous. » (Luc 10)

Je nous souhaite un bel été,  riche en ardeur missionnaire !!!

                                                                                        A.B.+

Feuille de quinzaine n° 473

Faire de l’Église la maison … de la communion

Durant le temps du Cénacle, entre Ascension et Pentecôte, nous avons longuement prié ce verset des Actes des Apôtres au chapitre 2, 42 : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle… ». Au début de ce millénaire, le pape Jean Paul II nous adressait une lettre en conclusion du Jubilé de l’an 2000 « pour ouvrir pour l’Église une nouvelle étape de son chemin ». Au n°43, il nous demande de « faire de l’Église la maison et l’école de la communion : tel est le grand défi qui se présente à nous dans le millénaire qui commence, si nous voulons être fidèles au dessein de Dieu et répondre aux  attentes profondes du monde ». Cela rejoint la démarche synodale que nous sommes appelés à faire.

Jean Paul II nous invite à promouvoir une spiritualité de la communion…Dans ce numéro, on peut dégager  plusieurs points importants à mettre en œuvre :

  • Un regard du cœur porté sur le mystère de la Trinité qui habite en nous, et dont la lumière doit être aussi perçue sur le visage de nos frères.
  • Être attentif… à son frère dans la foi, le considérant comme « l’un des nôtres », pour partager ses joies et ses souffrances…lui offrir une amitié vraie et profonde…
  •  Voir surtout ce qu’il y a de positif dans l’autre pour l’accueillir et le valoriser comme un don de Dieu : un « don pour moi », et pas seulement pour le frère ou la sœur qui l’a reçu.
  • Donner une place à son frère ou sa sœur, en portant « les fardeaux les uns des autres » (Galates 6,2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et provoquent compétition, carriérisme, défiances, jalousie…

Jean Paul II ajoute :

« Ne nous faisons pas d’illusion : sans ce cheminement spirituel, les moyens extérieurs de la communion serviraient à bien peu de chose. Ils deviendraient des façades sans âme, des masques de communion plus que ses expressions et ses chemins de croissance »

Lettre apostolique Novo millenio ineunte, Cerf

Que l’Esprit Saint, l’agent de cette communion, nous aide  à la mettre en œuvre pour que nous goûtions ce que nous dit le psaume 132 : « Qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble, dans l’unité, la prière, par l’Esprit qui rassemble »