Feuille de quinzaine n°460

12 au 28 décembre 2021

Et vous, que diriez vous sur Jean Baptiste ?

L’évangéliste Luc le présente avec solennité : « L’an quinze de Tibère César, Pilate étant gouverneur de Judée…, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie… ».
Tant de tableaux célèbres le montrent, enfant, jouant avec le Seigneur Jésus, son cousin.
Puis sa tenue, son mode de vie pourraient nous déconcerter : il est vêtu bizarrement, et mange des sauterelles. Mais ces précisions nous sont données pour mieux comprendre que Jean Baptiste est prophète et qu’il en a les caractéristiques. (2 Rois 1,10).

A Jésus, il pose cette question essentielle : « Es-tu celui qui doit venir ? ».
Il va connaître le martyr, avant même la mort de Jésus.
Là encore Jean Baptiste mérite vraiment le nom de « précurseur ».
Ainsi identifié, Jean Baptiste est aussi celui qui annonce la Bonne Nouvelle, l’Evangile : la venue du Messie.

Le prince de la paix qui est attendu est celui qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il amasse le bon grain et brûlera la paille. Ce qui est annoncé n’est donc pas un mode de vie, un comportement chrétien, aussi édifiant qu’il soit, mais un évènement qui doit surgir.
Tout s’écroulait au moment où Jean Baptiste prêchait !

C’était la fin des prophètes et des rois ; ce peuple, installé par le Seigneur dans ce pays où ruisselaient le miel et le lait, avait pu y revenir et y vivre quelques temps paisiblement. Mais voici que les puissances hostiles semblaient prendre le dessus.

Cette atmosphère de fin de civilisation nous fait penser à ce que nous vivons en ces jours. Aujourd’hui, 2000 ans après Jean le Baptiste, les chrétiens se contentent souvent de quelques « valeurs » altruistes communes, comme si la Foi était encore universellement partagée. IIlusion grossière, dont aucune démarche de Foi authentique ne saurait se contenter.

La question essentielle n’est-elle pas de reconnaître, ou non, que Dieu est présent et agissant dans ce monde ? Et que toute l’histoire des hommes conduit à cette expérience unique : Dieu est avec nous ! Emmanuel !
Quand Jésus approche du Jourdain, Jean Baptiste comprend alors l’urgence de la conversion et de l’indispensable engagement de chacun à la suite du Christ.

Que serait donc Noël, sans cette dimension : une simple trêve des confiseurs ? Ma prière chaleureuse vous accompagne pour ce temps de Noël :

« Que le Seigneur fasse briller sur nous son visage » ( livre des Nombres, chap 6). A.B.+

Nouvelle traduction du Missel : « Une opportunité pastorale à saisir »

Pour faire suite à l’article sur l’expression « consubstantiel au Père », voici un article de Paris Notre Dame du Chanoîne Jérôme Bascoul sur l’opportunité que représente pour nous cette nouvelle traduction du missel Romain

Propos recueillis par Charlotte Reynaud

https://www.paris.catholique.fr/-paris-notre-dame-.html

Les martyrs de la rue Haxo

Le 26 mai 1871, lors de la Commune de Paris, cinquante otages sont fusillés, rue Haxo. Parmi eux : trente-six gendarmes, quatre civils et dix ecclésiastiques. Les dix ecclésiastiques ont fait l’objet, par leurs congrégations respectives, de procès en béatification. Le 25 novembre 2021, le pape François a reconnu le martyre du Père Planchat et de quatre religieux de Picpus.

Après des années de vicissitudes, la cause du père Planchat et des quatre religieux picpuciens est reprise en 2008. La cause a reçu l’approbation des Consulteurs historiques de la Congrégation des Causes des Saints en 2020, et celle des Consulteurs théologiques le 11 mai 2021. Le pape François a reconnu le martyre du Père Planchat et de quatre religieux de Picpus le 25 novembre 2021.

Retrouvez tous les documents sur le site de l’église catholique à Paris

Feuille de quinzaine n° 458

28 novembre au 11 décembre 2021

Restez éveillés…

Au milieu de l’agitation commerciale en préparation de Noël, guirlandes, confiseries, cadeaux, suggestions…, le Seigneur nous invite, à travers les textes des liturgies de l’Avent, à regarder en avant et à vivre ce temps précieux de l’attente de la venue du Seigneur, non seulement de sa naissance sur la terre, mais de celle à venir, comme le dit l’apôtre Paul dans la lecture des Thessaloniciens du 1er dimanche de l’Avent: «Qu’il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints du ciel » (I Th.3,13).

L’évangile reprend : « Vous verrez le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire »( Luc 21,27).

Les textes du 2ème dimanche de l’Avent insistent : « Celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus » (Ph 1,6).

À chaque eucharistie, au moment de la consécration, nous prions : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».

Nous attendons ta venue dans la gloire, c’est bien ce que cette période de l’Avent qui s’ouvre devant nous nous invite à creuser :

  • –  Qu’attendons-nous en vérité ?
  • –  Quelle est notre foi en cette venue de Jésus dans la gloire ?
  • –  Qu’est-ce que cela veut dire pour chacun de nous ?
  • –  Sommes-nous comme les apôtres, qui posent la question à Jésus : « Est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir la royauté pour Israël ? » (Ac.1,6) Tentation subtile qui nous guette du désir d’une restauration terrestre du Royaume devant la situation présente et toute la détresse dans laquelle nous sommes. Pour ne pas succomber, écoutons encore ce que nous dit Jésus : « Restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21,36).

Sr Hu-Do

Exposition itinérante « comme pèlerin au Saint-Sépulcre »à st Leu

Visites guidées le 3,10 et 18 décembre à 16h30

En partenariat avec Terre Sainte Magazine, l’Ordre du Saint-Sépulcre en France anime actuellement une exposition qui permet au visiteur de percer les mystères du Saint-Sépulcre, lieu de la mort et de la résurrection du Christ, « point zéro » du GPS des chrétiens !

Cette exposition présente en quinze tableaux richement illustrés l’histoire de ce lieu unique : de la carrière de pierre aux différents édifices construits par les communautés chrétiennes, jusqu’au lieu de prière et de pèlerinage actuel.

Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, qui l’a écrite et réalisée, nous en donne la finalité :

Parce que le Saint-Sépulcre est si important à notre foi, Terre Sainte Magazine, magazine francophone à destination des anciens et futurs pèlerins, vous offre les clés de compréhension de ce lieu saint unique au monde.

Pourquoi, comment, est-ce ce lieu de Jérusalem qui est reconnu pour être celui de sépulture de Jésus et par conséquent le point GPS de sa résurrection ?

Que sait-on sur l’endroit lui-même, que nous en disent les archéologues ?

Quelle expérience offre à vivre ce lieu quand on le visite ?

Que dit-il à notre foi contemporaine ?

Depuis avril 2019, l’Ordre du Saint-Sépulcre présente donc cette exposition qui a déjà été accueillie à Lyon, Paris, Lille, Périgueux, Bordeaux, Alençon, Laval, Rouen, Nantes, Amiens, Clermont-Ferrand, Le Puy, Angers, Versailles, Argenteuil, … A l’occasion de l’exposition, sont également organisés : conférences, émissions de radio, visites guidées ou encore messes pour les chrétiens de Terre Sainte. Ces manifestations autour de l’exposition permettent des expériences riches de contacts et d’occasions de témoigner de l’attachement des chevaliers et dames du Saint-Sépulcre à ce lieu et de le faire mieux découvrir : le point à partir duquel nous sommes tous appelés, comme les premiers disciples, à témoigner de la résurrection du Seigneur et du salut de l’humanité !

Ouverture du Synode : Une église en chemin.

Le dimanche 17 octobre à Saint-Germain l’Auxerrois, Mgr Michel Aupetit a ouvert le processus synodal pour le diocèse de Paris, lancé les 9 et 10 octobre 2021 à Rome. Le processus synodal se conclura par l’Assemblée générale du Synode des évêques au Vatican en octobre 2023.

Prochaine rencontre à st Leu le dimanche 12 décembre

Paris Notre-Dame – Votre équipe a été envoyée en mission par Mgr Michel Aupetit dimanche 17 octobre au soir. En quoi consiste cette mission ?

Christophe Alizard – Notre mission, vertigineuse, consiste à répondre à la volonté du pape de vivre une expérience synodale dans chaque diocèse. La particularité du synode sur la vie de l’Église, lancé les 9 et 10 octobre à Rome (Italie), est de se dérouler en trois étapes et sur deux ans. La première phase, dans laquelle nous sommes aujourd’hui, consiste à vivre le synode en Église particulière – c’est-à-dire en diocèse – afin de remettre une forme de synthèse au printemps 2022. S’ensuivra une phase continentale (de septembre 2022 à mars 2023), puis enfin une phase de l’Église universelle à Rome en octobre 2023. Pour le pape François, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire [1] ».

Marie-Thècle Tranchant – « Synode » veut dire « faire chemin ensemble ». Nous sommes invités à réfléchir sur la manière dont l’Église doit davantage marcher ensemble. Nous en faisons nous-mêmes l’expérience au sein de notre équipe, composée de plusieurs personnes aux différents états de vie : un prêtre, deux couples, un homme marié et une femme célibataire. Réfléchir ensemble et partager notre expérience d’Église permet de marcher vers toujours plus de vérité et de charité.

P. N.-D. – Frère Aloïs parle « d’un dialogue qui réconcilie » en évoquant le synode. Qu’en pensez-vous ?

C. A. – Le rapport de la Ciase conduit à une prise de conscience douloureuse sur la souffrance endurée par les victimes et notre rapport à leurs paroles… Si la parole du plus souffrant en qui le Christ se reconnaît n’est pas recueillie, alors nous avons échoué. L’esprit de synodalité peut apparaître comme une voie pour mettre en œuvre certaines recommandations du rapport Sauvé, en valorisant une communion de tous les baptisés à l’opposé de tout cléricalisme.

M.-T. T. – Il y a un enjeu vital que tous les baptisés se demandent quelles sont, pour eux, les urgences à traiter dans l’Église actuelle. Cela suppose de pouvoir faire mémoire de tout le bien qu’on a reçu de l’Église, mais aussi de prendre conscience des drames et des blessures vécues en son sein pour ensuite s’interroger : vers quoi veut-on aller ? Notre mission est une proposition, très humble, que chacun puisse prendre la parole.

P. N.-D. – S’agit-il de repenser la gouvernance de l’Église ?

C. A. – Chacun ne va pas écrire sa revendication sur un mur ou entrer dans une forme de démocratie où l’on vote de façon individuelle : « ensemble » a un sens. L’esprit de synode, c’est de mener un discernement commun porté par l’Esprit Saint, où la voix de tous permet de conduire à la vérité et à la lumière pour la vie et la mission de l’Église. Le pape rappelle souvent cette pensée de saint Benoît : « Et si l’Esprit Saint avait choisi le plus petit d’entre nous pour révéler sa vérité ? »

M.-T. T. – Sans Esprit Saint, il n’y a pas de synode. Le logo du synode le montre bien : on voit un peuple qui marche, guidé par l’Esprit Saint. Ce peuple qui marche, c’est le « nous » ecclésial que nous devons retrouver, où tout le monde est inclus, laïcs et clercs, et où chacun peut donner sa voix et être écouté. On peut lire aussi sur ce même logo : communion, participation, mission. Le pape est très clair là-dessus : il n’y aura pas de mission de l’Église si on n’est pas capable de marcher ensemble.

Propos recueillis par Charlotte Reynaud

[1Discours du pape François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du synode des évêques (17/10/2015).

Feuille de quinzaine n° 457

14 au 28 novembre 2021

Le pape François nous a invité à nous mettre en chemin pour vivre un « synode », c’est-à-dire une « marche ensemble ». Cette démarche synodale se terminera en octobre 2023 par une réunion des évêques du monde entier, après que chacun, chaque membre du Peuple de Dieu, ait eu la possibilité de s’exprimer sur la manière dont il vit dans l’Église sa vie de chrétien ; ce temps de partage au niveau des paroisses de chaque diocèse se déroulera jusqu’en août 2022.

Au sein de chaque Eglise locale, et nous à Saint-Leu, nous sommes appelés à tous nous retrouver, en exerçant notre dignité et notre vocation commune de baptisés, que nous soyons laïcs, laïques, laïcs ou laïques consacrés, religieux ou religieuses, prêtres, afin de nous écouter les uns les autres et d’écouter ensemble l’Esprit Saint ; ce cheminement nous invite à renouveler nos mentalités, nos façons de voir et nos structures ecclésiales, afin de vivre l’appel de Dieu pour l’Eglise, au milieu des signes des temps actuels.

Nous sommes aidés dans cette démarche par le « document préparatoire » qui nous met à l’écoute de la Parole de Dieu (cf. page 8 du document) : il nous montre comment Jésus annonce l’avènement du Royaume de Dieu en mettant en scène trois acteurs : d’abord Jésus lui-même, le Christ – Roi que nous fêterons bientôt : il prend l’initiative en semant les paroles et les signes de son Royaume, plein de miséricorde, d’amour et de tendresse pour ses créatures, en particulier pour les pauvres et les pécheurs ; puis la foule dans sa diversité, le peuple de la vie ordinaire qui suit Jésus dans l’attente d’une parole ou d’un signe et, au sein de la foule, ceux qui veulent rencontrer Jésus, tels Zachée ou la Cananéenne ; et enfin ses disciples, les apôtres choisis par Jésus ; Jésus, la foule et les apôtres, chacun jouant son rôle : la foule ne se conçoit pas sans les apôtres, ni les apôtres sans la foule, tous en lien avec le Christ.

Etant en chemin, nous sommes invités à participer, à écouter l’autre, à le rencontrer, en sortant de nous-mêmes vers celui que je ne connais pas encore bien, à dialoguer avec ceux qui ont des opinions différentes de la mienne : étant tous interdépendants, nous avons à nous mettre au service les uns des autres. En ouvrant le synode, le 10 octobre dernier, le Pape François nous posait cette question : « Sommes-nous disposés à vivre l’aventure du cheminement, ou bien, par peur de l’inconnu, nous réfugions-nous dans les excuses du ‘cela ne sert à rien’ ou du ‘on a toujours fait ainsi’ » ? La réponse à cette question engage notre foi et notre espérance.

La démarche synodale est l’un des moyens de réponse au drame des abus sexuels dans l’Eglise dont nous avons pris connaissance récemment et dans lequel nous avons tous une part de responsabilité, si minime soit-elle. Au lieu de rester seuls avec nos questions, saisissons l’occasion d’échanger entre nous et autour de nous.

Benoît Rupied

Le sacrement de réconciliation pourra être reçu tous les jours à 17h.

Ouverture de l’accueil : de 13h à 18h du lundi au samedi.

Ouverture de l’église : de 13h à 19h30 du lundi au samedi