Feuille de quinzaine n°532

Du dimanche 30 mars au dimanche 13 avril 2025

« Un coup de tonnerre très doux »

Voilà comment plusieurs auteurs spirituels ont qualifié l’Annonciation, célébrée il y a peu.
Généralement en plein Carême, cette belle fête de la Vierge Marie nous offre une pause dans la liturgie et la vie quotidienne. Gloria, chants joyeux.. …et, pourquoi pas, un bon dessert ce jour là  ?!!

Un « coup de tonnerre très doux ». L’irruption de la volonté du ciel sur la terre, avec la  délicate prévenance du Seigneur: un ange vient saluer une créature de Dieu. Jusque-là nous étions habitués à l’inverse : comme Moïse au Buisson ardent  ( Exode 3) les hommes s’inclinaient devant Dieu, en grand respect, ou sous l’influence d’une noble crainte.

Chez saint Luc, des traditions de représentation de notre scène peuvent varier : avec l’éclairage des jésuites, Marie a été montrée assise, marquant sa capacité de réflexion et de choix libre avant de donner sa réponse. Agenouillée, sous l’influence de courants jansénistes plus austères, Marie traduit son respect et son obéissance devant la volonté de Dieu.                                                             
L’Ecriture  nous en laisse une libre interprétation.

La référence à Jean Baptiste « le 6eme mois de sa conception ») nous éclaire sur la nouveauté de l’Annonciation. La naissance du cousin de Jésus  fût annoncée solennellement au Temple de Jérusalem, à un notable, prêtre bien identifié ( Luc 1,8+). Celle de la naissance de Dieu lui-même se fait auprès d’une femme, dans une bourgade dont le premier Testament ne parle pas, et dont on dira  longtemps avec dédain : Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? ». ( Jn 1,46).

Même si la joie est au rendez-vous ( « Réjouis-toi » Luc 1,28), la décapitation de Jean Baptiste, le sacrifice de Jésus sur la Croix sont donc sous-jacents à cette scène mariale, que nous pourrions trouver bien éloignée du sens de notre Carême. Et la Vierge Marie n’est-elle pas un modèle, humble mais éclatant, sans doute le plus parfait, de ces trois orientations qui nous préparent à Pâques : prière, jeûne et charité ?

Oui, Dieu se révèle vraiment où, quand, et à qui il veut !

Prions ensemble, en Eglise, pour que ce temps de grâce permette au plus grand nombre de connaître ce Dieu qui se révèle à nous.

A.B.+

Feuille de quinzaine n°531

Du dimanche 16 mars au dimanche 30 mars 2025

Saint Joseph

Les écrits des Papes et des docteurs de l’Eglise nous présentent Saint Joseph en tant que dépositaire du mystère de Dieu, un homme juste, l’époux de Marie, le gardien du rédempteur, l’ombre du Père, un artisan, le saint patron de l’Eglise Catholique comme, gardien, protecteur et soutien de l’évangélisation, le saint patron des travailleurs, le saint patron de la bonne mort, présent dans le canon romain et dans les prières eucharistiques à chaque messe.

Cinq moments de vie de Saint Joseph nous montrent comment par sa présence active et plongée dans le silence du Père, il traverse les difficultés de la vie. C’est cette vie cachée de Saint Joseph qui a joué un rôle décisif dans l’histoire du salut. C’est pourquoi ne craignons pas d’être petit, d’être insignifiant aux yeux du monde. Saint Joseph nous ouvre des chemins de vie. Ne cessons pas de prier Saint Joseph, car sa présence aimante et douce ne fait jamais défaut.

Le renoncement de Joseph : Existe-t-il un sacrifice plus grand que celui de Joseph en renonçant à Marie, son épouse ?
Avec son cœur, Joseph est en communion avec celui de Marie, car Marie lui avait été accordée en mariage (Matthieu 1:18). Lorsqu’il voit revenir Marie de chez Sainte Elisabeth, enceinte, il est plongé dans un paradoxe déchirant : avec son cœur, il constate que Marie est toujours la même, or elle est enceinte. Quel mystère !! Quel minuit de la foi pour Joseph ! D’autant que Marie, ne voulant pas devancer le Seigneur, ne lui donne aucune explication. Que fait Joseph ? Il choisit la fidélité au Père.
Le refus d’accueillir Joseph et Marie enceinte dans la salle d’hôtes : « Il n’y avait pas de place pour eux », Joseph et Marie vivent le rejet des pauvres et des petits. Joseph est doublement impacté, d’une part, dans son amour débordant pour Marie en Dieu et, d’autre part, dans sa mission de « gardien du rédempteur », dans sa paternité protectrice.
Que fait Joseph ? Il se laisse conduire par la sainte Providence et trouve une étable. Marie dépose Jésus dans une mangeoire, le berceau de notre humanité. Et la naissance de Jésus révèle à Joseph la sainteté de Marie : « Il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus » (Matthieu 1:24)
La fuite en Egypte (Matthieu 2:13) : Joseph est de nouveau plongé dans une grande souffrance. Il lui faut fuir en Egypte pour protéger Marie et son fils Jésus. La fureur d’Hérode, et la persécution qui s’en est suivie, plongent son cœur dans le mystère de l’injustice et de l’iniquité.
Que fait Joseph ? Il quitte sa maison et sa parenté en prenant avec lui ses trésors, Marie et Jésus, dans un abandon total et confiant dans l’amour du Père.
La prophétie de Syméon (Luc 2:35) : Syméon annonce à Marie qu’un glaive lui transpercera l’âme. On note que la prophétie est au futur, mais pour Joseph, elle est au présent. Ce glaive lui transperce déjà le cœur en pensant aux souffrances que sa très chère épouse va endurer.
Que fait Joseph ? Il demeure dans le silence du Père, adhérant de toute son âme à sa très sainte volonté.
Jésus reste au temple à Jérusalem tandis que Marie et Joseph sont en route vers Nazareth (Luc 41:50) : La mission de Joseph de gardien du rédempteur se trouve de nouveau mise en échec. Pendant 3 jours, Marie et Joseph cherchent Jésus dans une souffrance qui unit très profondément leurs cœurs : « Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés ». La réponse de Jésus est a priori déroutante. Il faut indiquer que les traductions mentionnent « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? », mais dans le grec littéral, le « pourquoi » est un « pour quoi », qui questionne Marie et Joseph sur la racine de leurs angoisses et élève leurs cœurs vers le Père.
Que fait Joseph ? Avec une immense douceur, il accepte de ne pas comprendre « ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait (Luc 2:50) ». Le Pape François écrira que « la vie spirituelle de Saint Joseph n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille ». Et la Sainte Famille se met en route vers Nazareth.

Jean-Pierre, un paroissien de Saint Leu Saint Gilles

Feuille de quinzaine n°530

Du dimanche 2 mars au dimanche 16 mars 2025

Dieu agit au cœur de notre paroisse

Chers frères et sœurs,

Le samedi 15 février dernier, notre paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles a eu la joie d’accueillir la première soirée Dieu Agit de l’année 2025, organisée par le pôle mission du diocèse de Paris. Dans la continuité du bel élan du Congrès Mission 2024, cette soirée a rassemblé plus de 200 personnes, dont une cinquantaine venues directement de la rue Saint-Denis. Une belle image d’Église ouverte et accueillante, où chacun a pu trouver sa place.

Animée par les équipes de L’Escale, la soirée fut rythmée par des temps de louange, de prière et de fraternité. Sept binômes formés à la prière des frères ont accompagné 70 personnes, permettant à beaucoup de déposer leurs intentions et de vivre un moment fort d’écoute et d’intercession.
Ces instants de grâce ont permis à chacun de s’ouvrir davantage à l’action du Seigneur. Cette soirée a également été l’occasion de s’inscrire dans la tradition charismatique historique de notre paroisse.

De nombreux paroissiens étaient présents, et ce fut une belle opportunité de se rencontrer, d’échanger et de tisser des liens plus fraternels. Oui, Dieu agit dans notre communauté et au-delà, touchant les cœurs et renouvelant l’espérance. Que cette dynamique missionnaire continue de nous inspirer tout au long de l’année !

Dans la joie du Christ,

Diego de Brisoult,
bénévole du Pôle Mission

Feuille de quinzaine n°529

Du dimanche 16 février au dimanche 2 mars 2025

Qui veut être heureux ?

Connaissez vous quelqu’un qui n’aspire pas au bonheur, un bonheur qui le comblerait vraiment ?    
Evangile des Béatitudes: le pluriel de cet admirable mot nous pose déjà question.    
Notre société aime ce qui est multiforme, parfois au détriment d’une unité structurante. L’évangile de saint Luc (6) ne s’y trompe pas : dans le même ensemble, huit phrases différentes nous appellent au bonheur, ou nous évitent de nous en éloigner.  Le Seigneur y voit plus clair que nous dans le fond de notre cœur ! Il nous fait réfléchir sur notre aspiration au bonheur, et sur la nature de ce bonheur.
Si, pour certains, la formule « canap + télé » suffit  pour être heureux, l’évangile des Béatitudes ( à la suite du prophète Amos 6,4 : « secouez vous, bande de vautrés !! ») ne parle pas d’un petit confort rassurant, mais d’une réalité en  Dieu qui peut aussi concerner l’homme. Tout ce qui nous habite est évoqué : faim et soif durables, rires et larmes, haine et amour…  

 Ne nous méprenons pas non plus sur le mot « récompense ». L’homme n’est pas un petit animal bien dressé à qui un maître très supérieur donnerait une sucrerie quand il a bien obéi.
 L’homme et la femme sont faits à l’image de Dieu, pour librement rencontrer Dieu, et vivre avec lui dans une félicité qui ne connait pas de fin.

« Beatus vir ! :  heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des impies, mais qui se plait dans la loi du Seigneur … » ( Psaume 1). Les oratorios Beatus vir de Vivaldi ou de Mozart en donnent une somptueuse illustration.

Oui, heureux sommes nous : chacun peut bénéficier, ici et maintenant  d’une telle foi !
C’est dans cet esprit que deux personnes accueillies au mouvement « aux Captifs la Libération » ont demandé à recevoir le baptême.    

A. B. +

Feuille de quinzaine n°528

Du dimanche 2 février au dimanche 16 février 2025

Pour cet édito, nous sommes heureux de donner la parole au groupe « Accueil  » de Saint Leu.  

S’ACCUEILLIR LES UNS LES AUTRES

Yvonne : Le service d’accueil de la paroisse est le point d’entrée de tous ceux qui ne sont pas déjà dans le sérail d’où l’importance de cette mission. Mission d’évangélisation.
Les exhortations à s’accueillir les uns les autres sont très nombreuses dans la Bible.
Saint Paul, dans la lettre aux Romains nous dit : « Accueillez vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ». (Rom 15,7). S’accueillir les uns les autres, c’est d’abord considérer que l’accueil est l’affaire de tous. Ce n’est pas réservé aux spécialistes… Pas besoin d’avoir le badge officiel pour se soucier de l’accueil.  L’écoute pastorale n’est pas seulement une affaire d’oreille, mais c’est tout autant une affaire de cœur. Une église qui accueille, sans aucune discrimination, est véritablement une Eglise du Christ, une Eglise de l’Evangile, une Eglise qui annonce l’Évangile.

Roselyne : L’accueil vous salue après un temps béni, plein de cadeaux de tous genres.
Allons vers la manifestation de Dieu : les trois dimanches de janvier font méditer trois épisodes de la vie du Christ ; la visite des rois mages, le baptême du Seigneur et les Noces de Cana.
L’étoile a conduit les mages vers le créateur, et ce jour, l’eau fut changée en vin aux Noces de Cana.
Le Christ a été baptisé dans le Jourdain pour nous sauver. Nous entendons l’Evangile des Noces de Cana.
Que cherche à révéler Jésus : ne serait-ce pas Lui le marié que le maître du repas reconnait à la fin.
Avec les Evangiles de Saint Luc n’oublions pas cette impulsion de départ.
Dieu se manifeste en entendant les extraits de l’Ecriture Sainte. Posons-nous la bonne question : Qui est Jésus ? Avant de nous demander ce que l’Evangile nous invite à faire.

Isabelle : L’Accueil avec un grand A, comme Amour…J’aime l’accueil parce qu’il m’apporte une paix intérieure qui me fait beaucoup de bien.Tous les jours d’accueil sont différents et l’on doit s’adapter, comme dans la vie.C’est un peu comme le chant en langues de l’Intercession du jeudi.
Chaque personne, chaque voix ne ressemble à aucune autre ; c’est un peu compliqué toutes ces voix si différentes mais au bout du compte, quelle si belle harmonie !

Erika : J’ajoute les fruits de mon expérience de l’accueil à Saint-Leu.
C’est un temps de disponibilité pour s’ouvrir davantage et d’écouter dans l’Esprit.
J’essaie de mettre ma vie au service dans la « posture du serviteur ».
Rendre grâce, qui nous a été donné dans la Présence réelle.
Rendre témoignage dans la rencontre et l’ouverture et essayer de favoriser l’épanouissement des engagements et les vocations ici à Saint-Leu.

Et les autres : Véronique, Yvonne, Marie-Carmen, Maria, Jean-Pierre, Luc et Paul Emmanuel….

L’équipe de bénévoles de l’accueil à Saint Leu

Feuille de quinzaine n°527

Du dimanche 19 janvier au dimanche 2 février 2025

Une année pour Espérer!

« Spes non confundit », « l’Espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5). Dans la Bulle Pontificale d’Indiction, le Pape François nous invite tous à une parole d’espérance, un chemin d’espérance, des signes d’espérance. Chacun est rejoint dans sa vie personnelle, son appartenance à l’Eglise, sa relation au monde : appel à la paix dans zones de conflit et les pays en guerre, pardon dans les familles et les paroisses, repentance et rédemption dans les communautés ecclésiales, remise des dettes ; attention aux pauvres, aux migrants, aux malades, aux détenus, aux enfants et aux personnes âgées ; soutien des jeunes dans leurs projets de vie ; partage des biens, souci de l’environnement ; unité des chrétiens…
Des rassemblements sont proposés selon les états de vie (familles, jeunes, ministères ordonnés, vie consacrée), les professions (sécurité, éducation, santé, pouvoirs publics, entreprise, justice), les engagements pastoraux (catéchèse, chorale, monde missionnaire, spiritualité mariale) et des propositions spécifiques (consolation, missionnaires de la Miséricorde), etc.
Toute personne est confrontée aux grandes interrogations posées à l’humanité, les questions de la mort, de la quête du bonheur, du sens de la vie.
« Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur…La Parole de Dieu nous aide à en trouver les raisons.
« Nous, en revanche, en vertu de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, en regardant le temps qui passe, nous avons la certitude que l’histoire de l’humanité, et celle de chacun, ne se dirige pas vers une impasse ou un abîme obscur, mais qu’elle s’oriente vers la rencontre avec le Seigneur de gloire. Vivons donc dans l’attente de son retour et dans l’espérance de vivre pour toujours en Lui. C’est dans cet esprit que nous faisons nôtre l’émouvante invocation des premiers chrétiens, par laquelle se termine l’Écriture Sainte : « Viens, Seigneur Jésus ! » ( Ap 22, 20).
Les portes saintes viennent d’être grandes ouvertes à Rome et la démarche jubilaire est également proposée dans des Basiliques parisiennes « pour offrir l’expérience vivante de l’amour de Dieu qui suscite dans le cœur l’espérance certaine du salut dans le Christ ». L’indulgence plénière est proposée de manière individuelle ou communautaire sous les trois modes des pèlerinages, au cours des visites à un lieu sacré et dans les œuvres de miséricorde et de pénitence.
Le Saint Père a récemment invité les responsables du Congrès mission (expérimenté dans notre Eglise lors du dernier week-end de septembre) « à ne jamais craindre de “sortir“ ». Porter l’espérance signifie « aller là où les hommes et les femmes vivent leurs joies et leurs peines ». Etre missionnaire, « c’est se laisser bousculer par l’Esprit Saint ». « Etre pèlerins signifie marcher ensemble dans l’Eglise, mais aussi avoir le courage de sortir, d’aller à la rencontre des autres. Et porter l’espérance, c’est offrir au monde une parole vivante, une parole enracinée dans l’Evangile, porter la Joie de l’Evangile ». Cette espérance qui réside dans le Christ « ne nous appartient pas », « Elle est un don à partager, une lumière à transmettre ».
Solidement ancrés au Seigneur, notre Église peut ouvrir ses portes et nous pouvons sortir pour répondre aux appels de l’extérieur.

Christelle SIMON, vice-présidente du Conseil Pastoral

Feuille de quinzaine n°526

Du dimanche 5 janvier au dimanche 19 janvier 2025

Belle année 2026 !

Non, ce n’est pas une erreur anticipatrice, mais cette joie de vivre ensemble ce temps extraordinaire… Dans quelques mois, moins d’un an, Paris accueillera le grand rassemblement œcuménique et international de Taizé. Notre Archevêque vient de nous l’annoncer.
En cette année jubilaire (comme tous les 25 ans depuis l’an 1300) Saint Leu sera particulièrement heureux de vivre ce temps et de s’y investir. Depuis 200 ans  y sont accueillies les reliques de sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin. On lui doit l’édit de Milan qui officialise le christianisme comme religion d’Etat, et atténue les persécutions antichrétiennes si violentes.
Le fait d’avoir retrouvé les fragments enterrés de la vraie croix de crucifixion du Christ autour du Saint Sépulcre à Jérusalem la font nommer par nos frères et amis orthodoxes : « Hélène, égale aux Apôtres ». Hélène est une femme tout à fait étonnante. De modeste condition, la voici mère d’empereur, avec rang d’impératrice, représentée comme telle sur les monnaies. Femme d’action, elle n’hésite pas à entrer en politique pour faire valoir le droit des chrétiens si souvent persécutés. Bâtisseuse de basiliques en Terre Sainte ( Bethléem et Jérusalem : elle a 80 ans !!), défenseuse des pauvres,  son intrépidité en remontre certainement beaucoup à notre époque, si soucieuse de la place de la femme dans la société.
Dans la  grande et vénérable église Saint Vincent de Paul à Paris, Hyppolite Flandrin a peint son immense fresque de tous les saints avec, en tête de file, Hélène et la vraie croix !
Cette année qui s’ouvre ( je vous parle bien maintenant de 2025 !!) marque aussi l’anniversaire ( 1700 ans, ce n’est pas rien…) du concile œcuménique de Nicée, à l’initiative de l’empereur Constantin : « Jésus-Christ vrai homme et vrai Dieu ». N’est ce pas là trésor inégalable que l’Eglise ne peut garder enfoui, à sa seule disposition ?    
« L’invention de la croix » ( du latin invenio : trouver ) par sainte Hélène, les quelques mois qui suivent ce concile appuient la réalité des faits et l’ancrage dans l’histoire du monde.

Aujourd’hui, et par ordre chronologique,  qui est à Saint Leu ? Beaucoup de personnes isolées, trouvant ici paix et réconfort;  Chevaliers et Dames du Saint Sépulcre (qui conduisirent il y a 200 ans les reliques de sainte Hélène à Saint Leu, leur église capitulaire) ;  mouvements de prière et d’accueil mis en place depuis les années 1970 avec les Soeurs Dominicaines et les frères Trinitaires;  présence priante de nos amis et frères orthodoxes,  l’association « Aux captifs la libération », et maintenant le Pôle Mission du diocèse. Il est certain que ces différentes composantes de Saint Leu sauront trouver des manières originales et personnalisées pour vivre, et nous faire vivre ensemble, en paroisse, en diocèse, en Eglise, ces rendez-vous  aussi festifs que prometteurs !
Assurément, une belle et grande année s’ouvre devant nous ! Avec mes veux chaleureux et fidèles.

A.B.+

Feuille de quinzaine n°525

Du dimanche 22 décembre 2024 au dimanche 5 janvier 2025

« Emmanuel : Dieu au plus profond de nous. »

À Noël, on fête la naissance de Jésus à Bethléem. À Noël, on chante la gloire de Dieu avec les anges. À Noël, on dit comme Saint Thomas à ce nouveau-né « mon Seigneur et mon Dieu ». Le plus incroyable devient une réalité, Dieu est parmi nous.  Tel est le grand mystère de la vie chrétienne qui nous anime pendant cette fête et que nous ne devons jamais oublier sinon nous passons à côté de l’essentiel.

Saint Léon le Grand disait qu’il n’est pas permis d’être triste car Dieu nous a offert le plus précieux de lui-même. Un cadeau du ciel qui procure en chacun de nous une joie inexprimable et profonde car l’être humain participe à la nature divine. (Sermon de Saint Léon le Grand pour Noël).

Cependant ceux qui célèbrent cette fête de la Nativité sont invités à rendre visible dans leur vie cet amour véritable de Dieu. C’est-à-dire d’être le témoin de la joie et de l’espérance tout au long de cette nouvelle année 2025 pour que le monde ne doute plus de l’amour de Dieu pour ses enfants.

À Noël, nous ne nous réjouissons pas seulement avec le monde entier mais nous recevons aussi une belle mission à accomplir. Comme Marie et Joseph, les chrétiens doivent être capables de découvrir au plus profond de leurs cœurs l’accomplissement de ce mystère de Dieu.

Alors le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à Dieu c’est d’accueillir la lumière et l’humilité de Dieu. C’est ainsi que nous pouvons être les messagers de l’amour sur nos chemins et vaincre la force du mal. Si chacun laisse Jésus naître dans son cœur, cette nouvelle année 2025 sera une année de grâce, pleine de joie et d’espérance.

Ouvrons la porte de notre cœur à Jésus et nous aurons la Vie et la Paix car il est écrit : « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfant de Dieu. » (Jn 1,12).

Joyeux Noël et bonne année à tous.

Fr Odon (o.ss.t)

Feuille de quinzaine n°524

Du dimanche 8 décembre au dimanche 22 décembre 2024

« Cadeaux de Noël »

«  Évocateurs de soucis plus que de promesses, ils brillent, ces trois mots, fleur de givre tremblante… Avouons-le : nous, adultes, qui donnons et ne recevons plus guère, nous nous sentons agités d’une anxiété annuelle ». Ces lignes furent rédigées en 1924 par Colette, qui habitait notre bel arrondissement.
La frénésie consumériste « de consommation et de détresses multiples » (cf le bel édito précédent) ne doit pas nous faire passer à côté de l’essentiel. Que de cadeaux pour tous dans ce temps béni !

Si les grands de ce monde sont attendus dans notre cathédrale blessée puis restaurée, les personnes fragiles en précarité seront aussi accueillies à bras ouverts en commençant par une journée de fête.
S’adressant à tous, la grande façade, spectaculaire catéchisme, présente sur trois portails l’essentiel de la Révélation Biblique. Le portail de la Vierge (à gauche de la façade) porte bien son nom : Marie nous accueille, avec son divin Fils dans les bras.  Dominant la scène du péché originel cause de tous nos ennuis terrestres, sa présence est déjà une grande et belle nouvelle, libératrice !  
Dans les ébrasements, de part et d’autre, l’empereur Constantin, dont la mère énergique, sainte Hélène, repose dans la crypte de saint Leu. Il montre l’ancrage dans le temps de la foi chrétienne, et les incessants combats nécessaires pour la défendre.    

Sainte Geneviève et Saint Denis, évêque martyr, que notre Archevêque demande d’inclure maintenant dans la prière eucharistique : nous le faisons déjà à Saint Leu !!
Et les patriarches, rois et prophètes du premier Testament, qui ont annoncé la venue du Messie dans la magnificence de la liturgie : cierges, encensoirs et cour céleste… Des anges soulèvent délicatement le linceul de Marie. Cette scène de la Dormition prépare l’Assomption triomphale de la Vierge et son couronnement au ciel (Psaume 44 verset 10) en haut du tympan de ce même portail.

Oui, ce temps,  proche de l’Immaculée Conception ( Marie, préservée du péché originel, nous donne Dieu et nous permet de nous ouvrir à la vie divine ), est riche en cadeaux pour tous.
1- L’Avent, si douce préparation à la venue du Messie.
2-  La rencontre de chacun, selon l’attente de son cœur,  avec le Christ. Il est venu pour les pauvres, les petits et le pécheurs ( Marc 2,17) : nous avons donc tous notre chance !!!
3- La perspective glorieuse de la fin des temps et du retour ultime du Fils de Dieu.
Le premier dimanche de l’Avent nous a placés dans cette attente : quel beau 1er cadeau !!

A.B. +

Feuille de quinzaine n°523

Du dimanche 24 novembre au dimanche 8 décembre 2024

« Noël »

Déjà dans les rues, les vitrines se parent de mille lumières, d’étoiles, de sapins… des guirlandes lumineuses traversent les rues. L’invitation à consommer va bon train.
Le dimanche 1er décembre, nous sommes invités à entrer en Avent. Que devient l’Avent en ce temps à la fois de consommation et de détresses multiples ? Si Noël est pour nous la reconnaissance de la venue dans le monde de ce Dieu qui, pour nous, s’est fait homme, Jésus, notre Seigneur et notre Sauveur, Jésus « la vraie Lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1,9), comment ensemble décider de creuser notre désir de Le rencontrer au cours de cet Avent ? Comment nous inviter les uns les autres à être témoins de Jésus qui nous dit : « Moi qui suis la Lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en Moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jean 12,46). Témoins, à la suite de Jean le Baptiste, lui dont le Prologue de l’évangile de Jean nous dit : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui » (Jean 1,6-7). Chaque jour, dans la louange du matin, le cantique de Zacharie nous rappelle cette réalité: « Toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, tu marcheras devant  la face du Seigneur et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaitre le salut par la rémission de ses péchés,   grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, Soleil levant qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort , guide pour nos pas au chemin de la paix »
Mettons à profit cette grâce de l’Avent en demandant au Seigneur de mettre sa Lumière dans toutes les ténèbres d’aujourd’hui qui voilent la vérité, sèment la confusion, le mensonge, la corruption : « Seigneur, fais tomber ton Saint Esprit de lumière sur chacun pour que disparaissent le noir, les œuvres des ténèbres. Donne-nous de lever ton drapeau de l’amour. Que rayonne la lumière de ta Parole »
Que Sainte Marie nous  y aide.

Les sœurs dominicaines