Feuille de quinzaine n°527

Du dimanche 19 janvier au dimanche 2 février 2025

Une année pour Espérer!

« Spes non confundit », « l’Espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5). Dans la Bulle Pontificale d’Indiction, le Pape François nous invite tous à une parole d’espérance, un chemin d’espérance, des signes d’espérance. Chacun est rejoint dans sa vie personnelle, son appartenance à l’Eglise, sa relation au monde : appel à la paix dans zones de conflit et les pays en guerre, pardon dans les familles et les paroisses, repentance et rédemption dans les communautés ecclésiales, remise des dettes ; attention aux pauvres, aux migrants, aux malades, aux détenus, aux enfants et aux personnes âgées ; soutien des jeunes dans leurs projets de vie ; partage des biens, souci de l’environnement ; unité des chrétiens…
Des rassemblements sont proposés selon les états de vie (familles, jeunes, ministères ordonnés, vie consacrée), les professions (sécurité, éducation, santé, pouvoirs publics, entreprise, justice), les engagements pastoraux (catéchèse, chorale, monde missionnaire, spiritualité mariale) et des propositions spécifiques (consolation, missionnaires de la Miséricorde), etc.
Toute personne est confrontée aux grandes interrogations posées à l’humanité, les questions de la mort, de la quête du bonheur, du sens de la vie.
« Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur…La Parole de Dieu nous aide à en trouver les raisons.
« Nous, en revanche, en vertu de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, en regardant le temps qui passe, nous avons la certitude que l’histoire de l’humanité, et celle de chacun, ne se dirige pas vers une impasse ou un abîme obscur, mais qu’elle s’oriente vers la rencontre avec le Seigneur de gloire. Vivons donc dans l’attente de son retour et dans l’espérance de vivre pour toujours en Lui. C’est dans cet esprit que nous faisons nôtre l’émouvante invocation des premiers chrétiens, par laquelle se termine l’Écriture Sainte : « Viens, Seigneur Jésus ! » ( Ap 22, 20).
Les portes saintes viennent d’être grandes ouvertes à Rome et la démarche jubilaire est également proposée dans des Basiliques parisiennes « pour offrir l’expérience vivante de l’amour de Dieu qui suscite dans le cœur l’espérance certaine du salut dans le Christ ». L’indulgence plénière est proposée de manière individuelle ou communautaire sous les trois modes des pèlerinages, au cours des visites à un lieu sacré et dans les œuvres de miséricorde et de pénitence.
Le Saint Père a récemment invité les responsables du Congrès mission (expérimenté dans notre Eglise lors du dernier week-end de septembre) « à ne jamais craindre de “sortir“ ». Porter l’espérance signifie « aller là où les hommes et les femmes vivent leurs joies et leurs peines ». Etre missionnaire, « c’est se laisser bousculer par l’Esprit Saint ». « Etre pèlerins signifie marcher ensemble dans l’Eglise, mais aussi avoir le courage de sortir, d’aller à la rencontre des autres. Et porter l’espérance, c’est offrir au monde une parole vivante, une parole enracinée dans l’Evangile, porter la Joie de l’Evangile ». Cette espérance qui réside dans le Christ « ne nous appartient pas », « Elle est un don à partager, une lumière à transmettre ».
Solidement ancrés au Seigneur, notre Église peut ouvrir ses portes et nous pouvons sortir pour répondre aux appels de l’extérieur.

Christelle SIMON, vice-présidente du Conseil Pastoral

Feuille de quinzaine n°526

Du dimanche 5 janvier au dimanche 19 janvier 2025

Belle année 2026 !

Non, ce n’est pas une erreur anticipatrice, mais cette joie de vivre ensemble ce temps extraordinaire… Dans quelques mois, moins d’un an, Paris accueillera le grand rassemblement œcuménique et international de Taizé. Notre Archevêque vient de nous l’annoncer.
En cette année jubilaire (comme tous les 25 ans depuis l’an 1300) Saint Leu sera particulièrement heureux de vivre ce temps et de s’y investir. Depuis 200 ans  y sont accueillies les reliques de sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin. On lui doit l’édit de Milan qui officialise le christianisme comme religion d’Etat, et atténue les persécutions antichrétiennes si violentes.
Le fait d’avoir retrouvé les fragments enterrés de la vraie croix de crucifixion du Christ autour du Saint Sépulcre à Jérusalem la font nommer par nos frères et amis orthodoxes : « Hélène, égale aux Apôtres ». Hélène est une femme tout à fait étonnante. De modeste condition, la voici mère d’empereur, avec rang d’impératrice, représentée comme telle sur les monnaies. Femme d’action, elle n’hésite pas à entrer en politique pour faire valoir le droit des chrétiens si souvent persécutés. Bâtisseuse de basiliques en Terre Sainte ( Bethléem et Jérusalem : elle a 80 ans !!), défenseuse des pauvres,  son intrépidité en remontre certainement beaucoup à notre époque, si soucieuse de la place de la femme dans la société.
Dans la  grande et vénérable église Saint Vincent de Paul à Paris, Hyppolite Flandrin a peint son immense fresque de tous les saints avec, en tête de file, Hélène et la vraie croix !
Cette année qui s’ouvre ( je vous parle bien maintenant de 2025 !!) marque aussi l’anniversaire ( 1700 ans, ce n’est pas rien…) du concile œcuménique de Nicée, à l’initiative de l’empereur Constantin : « Jésus-Christ vrai homme et vrai Dieu ». N’est ce pas là trésor inégalable que l’Eglise ne peut garder enfoui, à sa seule disposition ?    
« L’invention de la croix » ( du latin invenio : trouver ) par sainte Hélène, les quelques mois qui suivent ce concile appuient la réalité des faits et l’ancrage dans l’histoire du monde.

Aujourd’hui, et par ordre chronologique,  qui est à Saint Leu ? Beaucoup de personnes isolées, trouvant ici paix et réconfort;  Chevaliers et Dames du Saint Sépulcre (qui conduisirent il y a 200 ans les reliques de sainte Hélène à Saint Leu, leur église capitulaire) ;  mouvements de prière et d’accueil mis en place depuis les années 1970 avec les Soeurs Dominicaines et les frères Trinitaires;  présence priante de nos amis et frères orthodoxes,  l’association « Aux captifs la libération », et maintenant le Pôle Mission du diocèse. Il est certain que ces différentes composantes de Saint Leu sauront trouver des manières originales et personnalisées pour vivre, et nous faire vivre ensemble, en paroisse, en diocèse, en Eglise, ces rendez-vous  aussi festifs que prometteurs !
Assurément, une belle et grande année s’ouvre devant nous ! Avec mes veux chaleureux et fidèles.

A.B.+

Feuille de quinzaine n°525

Du dimanche 22 décembre 2024 au dimanche 5 janvier 2025

« Emmanuel : Dieu au plus profond de nous. »

À Noël, on fête la naissance de Jésus à Bethléem. À Noël, on chante la gloire de Dieu avec les anges. À Noël, on dit comme Saint Thomas à ce nouveau-né « mon Seigneur et mon Dieu ». Le plus incroyable devient une réalité, Dieu est parmi nous.  Tel est le grand mystère de la vie chrétienne qui nous anime pendant cette fête et que nous ne devons jamais oublier sinon nous passons à côté de l’essentiel.

Saint Léon le Grand disait qu’il n’est pas permis d’être triste car Dieu nous a offert le plus précieux de lui-même. Un cadeau du ciel qui procure en chacun de nous une joie inexprimable et profonde car l’être humain participe à la nature divine. (Sermon de Saint Léon le Grand pour Noël).

Cependant ceux qui célèbrent cette fête de la Nativité sont invités à rendre visible dans leur vie cet amour véritable de Dieu. C’est-à-dire d’être le témoin de la joie et de l’espérance tout au long de cette nouvelle année 2025 pour que le monde ne doute plus de l’amour de Dieu pour ses enfants.

À Noël, nous ne nous réjouissons pas seulement avec le monde entier mais nous recevons aussi une belle mission à accomplir. Comme Marie et Joseph, les chrétiens doivent être capables de découvrir au plus profond de leurs cœurs l’accomplissement de ce mystère de Dieu.

Alors le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à Dieu c’est d’accueillir la lumière et l’humilité de Dieu. C’est ainsi que nous pouvons être les messagers de l’amour sur nos chemins et vaincre la force du mal. Si chacun laisse Jésus naître dans son cœur, cette nouvelle année 2025 sera une année de grâce, pleine de joie et d’espérance.

Ouvrons la porte de notre cœur à Jésus et nous aurons la Vie et la Paix car il est écrit : « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfant de Dieu. » (Jn 1,12).

Joyeux Noël et bonne année à tous.

Fr Odon (o.ss.t)

Feuille de quinzaine n°524

Du dimanche 8 décembre au dimanche 22 décembre 2024

« Cadeaux de Noël »

«  Évocateurs de soucis plus que de promesses, ils brillent, ces trois mots, fleur de givre tremblante… Avouons-le : nous, adultes, qui donnons et ne recevons plus guère, nous nous sentons agités d’une anxiété annuelle ». Ces lignes furent rédigées en 1924 par Colette, qui habitait notre bel arrondissement.
La frénésie consumériste « de consommation et de détresses multiples » (cf le bel édito précédent) ne doit pas nous faire passer à côté de l’essentiel. Que de cadeaux pour tous dans ce temps béni !

Si les grands de ce monde sont attendus dans notre cathédrale blessée puis restaurée, les personnes fragiles en précarité seront aussi accueillies à bras ouverts en commençant par une journée de fête.
S’adressant à tous, la grande façade, spectaculaire catéchisme, présente sur trois portails l’essentiel de la Révélation Biblique. Le portail de la Vierge (à gauche de la façade) porte bien son nom : Marie nous accueille, avec son divin Fils dans les bras.  Dominant la scène du péché originel cause de tous nos ennuis terrestres, sa présence est déjà une grande et belle nouvelle, libératrice !  
Dans les ébrasements, de part et d’autre, l’empereur Constantin, dont la mère énergique, sainte Hélène, repose dans la crypte de saint Leu. Il montre l’ancrage dans le temps de la foi chrétienne, et les incessants combats nécessaires pour la défendre.    

Sainte Geneviève et Saint Denis, évêque martyr, que notre Archevêque demande d’inclure maintenant dans la prière eucharistique : nous le faisons déjà à Saint Leu !!
Et les patriarches, rois et prophètes du premier Testament, qui ont annoncé la venue du Messie dans la magnificence de la liturgie : cierges, encensoirs et cour céleste… Des anges soulèvent délicatement le linceul de Marie. Cette scène de la Dormition prépare l’Assomption triomphale de la Vierge et son couronnement au ciel (Psaume 44 verset 10) en haut du tympan de ce même portail.

Oui, ce temps,  proche de l’Immaculée Conception ( Marie, préservée du péché originel, nous donne Dieu et nous permet de nous ouvrir à la vie divine ), est riche en cadeaux pour tous.
1- L’Avent, si douce préparation à la venue du Messie.
2-  La rencontre de chacun, selon l’attente de son cœur,  avec le Christ. Il est venu pour les pauvres, les petits et le pécheurs ( Marc 2,17) : nous avons donc tous notre chance !!!
3- La perspective glorieuse de la fin des temps et du retour ultime du Fils de Dieu.
Le premier dimanche de l’Avent nous a placés dans cette attente : quel beau 1er cadeau !!

A.B. +

Feuille de quinzaine n°523

Du dimanche 24 novembre au dimanche 8 décembre 2024

« Noël »

Déjà dans les rues, les vitrines se parent de mille lumières, d’étoiles, de sapins… des guirlandes lumineuses traversent les rues. L’invitation à consommer va bon train.
Le dimanche 1er décembre, nous sommes invités à entrer en Avent. Que devient l’Avent en ce temps à la fois de consommation et de détresses multiples ? Si Noël est pour nous la reconnaissance de la venue dans le monde de ce Dieu qui, pour nous, s’est fait homme, Jésus, notre Seigneur et notre Sauveur, Jésus « la vraie Lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1,9), comment ensemble décider de creuser notre désir de Le rencontrer au cours de cet Avent ? Comment nous inviter les uns les autres à être témoins de Jésus qui nous dit : « Moi qui suis la Lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en Moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jean 12,46). Témoins, à la suite de Jean le Baptiste, lui dont le Prologue de l’évangile de Jean nous dit : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui » (Jean 1,6-7). Chaque jour, dans la louange du matin, le cantique de Zacharie nous rappelle cette réalité: « Toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, tu marcheras devant  la face du Seigneur et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaitre le salut par la rémission de ses péchés,   grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, Soleil levant qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort , guide pour nos pas au chemin de la paix »
Mettons à profit cette grâce de l’Avent en demandant au Seigneur de mettre sa Lumière dans toutes les ténèbres d’aujourd’hui qui voilent la vérité, sèment la confusion, le mensonge, la corruption : « Seigneur, fais tomber ton Saint Esprit de lumière sur chacun pour que disparaissent le noir, les œuvres des ténèbres. Donne-nous de lever ton drapeau de l’amour. Que rayonne la lumière de ta Parole »
Que Sainte Marie nous  y aide.

Les sœurs dominicaines

Feuille de quinzaine n°522

Du dimanche 10 novembre au dimanche 24 novembre 2024

« C’est le Christ qui reçoit dans la personne du pauvre »

L’équipe du petit-déjeuner est très attachée à recevoir le Christ dans l’Eucharistie au cours de la messe du samedi matin avant de servir à table nos frères et sœurs de la rue.
D’où vient cet attachement ?  Quel est le lien entre la messe et le service ? Avec quels mots l’exprimer ?

Avec la messe et le service, deux pauvretés se rencontrent.
Celle de notre cœur, pour recevoir le Christ, et celle du dénuement matériel et de la souffrance des personnes de la rue. En unissant notre pauvreté à celle du Christ dans l’Eucharistie, nous repartons servir nos frères et sœurs en ayant reçu la richesse de sa Miséricorde.

Servir les pauvres est un effort : il faut renoncer à ses activités personnelles, se lever vers 5h-5h30 du matin, sortir dans le froid, monter les tables, mettre le couvert, préparer le café, les boissons, la nourriture … servir … nettoyer et ranger.

Cet effort dans le service fait naître une joie intérieure. Elle nous fait vivre la véritable gratuité. La gratuité, ne nous y trompons pas, n’est pas un échange, mais un don à celui qui ne peut pas rendre. C’est le Christ qui reçoit ce don dans la personne du pauvre.

Le service demande également une constance dans l’effort. Et, c’est la messe qui triomphe de nos résistances. Elle nous fait demeurer dans le cœur miséricordieux du Christ.
Comment créer des relations avec les pauvres de la rue sans une présence régulière ? Nous transmettons la paix et la joie reçues et nous les recevons dans ce qu’ils sont en eux-mêmes. Des amitiés se nouent, des gens partent, reviennent. Nous découvrons des personnes qui ont des familles, ont exercé un ou plusieurs métiers, ont eu parfois des vies étonnantes.
Que de talents à la rue ! Le visage sur cet édito est un dessin réalisé à main levée sur une serviette de table par une personne de la rue.
Pauvreté, miséricorde, joie, paix, gratuité, constance, voilà ce que l’équipe du petit-déjeuner vit, reçoit, transmet les samedis matin.
Qui que vous soyez, venez et écoutons ensemble la parole de Jésus « levez-vous, allons[1] » servir, rencontrer le Christ dans nos frères et sœurs de la rue.


[1] Matthieu 26:46

L’équipe du petit-déjeuner

Feuille de quinzaine n°521

Du dimanche 27 octobre au dimanche 10 novembre 2024

« La foi nous fait sentir l’amour de Dieu »

Voilà qu’en cette nouvelle année pastorale deux grands évènements nous attendent :
D’abord, dans deux mois, nous aurons la joie de vivre ensemble ce beau moment attendu par tous, la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris. Tous les fidèles chrétiens, en particulier, ont hâte de voir ce jour de grâce et se préparent surtout spirituellement car cet édifice en plus de sa beauté extérieure, exprime la foi, la confiance et la présence de Dieu parmi les hommes.
Ensuite, en octobre prochain le jubilé de la vie consacrée va être clôturé. Cette initiative pastorale du Saint Père nous invite à continuer le parcours chrétien en y tenant toujours l’Espérance et à aller jusqu’au bout malgré tout. Et tous sont concernés car nous avons été consacrés par le même Esprit.
Cela dit que c’est une année de grâce qui nous permet aussi de faire un « saut » dans la confiance totale, comme Bartimée selon l’évangile de Saint Marc. Ce mendiant aveugle qui suppliait le Seigneur puis laissait son vieux manteau et quitta sa misère en courant vers Jésus (Mc 10, 50) nous donne un bon exemple pour vivre notre foi. Dieu nous appelle à venir vers lui et même si le chemin nous semble parfois difficile, nous avançons toujours grâce â cette petite flamme intérieure qui nous anime, la foi chrétienne.
Et de son côté le Seigneur nous demande chaque matin : « Que veux-tu que je fasse pour toi aujourd’hui ? (Mc 10, 51). Certes nous avons des réponses qui viennent spontanément à l’esprit mais déjà en même temps Dieu nous ouvre la porte de son cœur, sa miséricorde pour ses enfants. Et cette réouverture de Notre Dame nous explique aussi cette bonté du Seigneur qui transperce le cœur humain et qui accueille tous les hommes.
Alors, soyons comme Bartimée dans la vie. Chaque jour, il existe tant d’opportunités qui se présentent devant nous et qui pourraient emmener chacun d’entre nous sur le bon chemin, si on ose prendre la bonne décision de quitter sa cécité.
Avec Dieu, rien ne s’écroule, tout se construit. On peut toujours faire du neuf avec cet envoi « va, ta foi t’a sauvé » (Mc 10,52) c’est-à-dire on recommence et on reprend un nouveau départ. Et la paix commence au moment où l’homme laisse Dieu éveiller en lui le courage, la force, la vraie liberté et l’amour.
« Que l’Esprit de Dieu déverse en chacun de nous et sur le monde entier la joie et la paix de notre Rédempteur. » (Prière du Jubilé, Pape François)
                                                        
  Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°520

Du dimanche 13 octobre au dimanche 27 octobre 2024

Force et humilité. Cela ne vas pas souvent ensemble…

En ce mois d’octobre,  plusieurs visages  portent haut et loin ce qui pourrait paraître  une opposition.
Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant  Jésus et de la Sainte Face. Son nom présente à lui seul la force et l’humilité de Dieu, ce Dieu qui veut se faire petit enfant, pour mieux nous rejoindre. Ce Dieu qui montre son visage, qui regarde avec attention les plus faibles et les plus délaissés, et qui recevra quolibets et crachats pendant son chemin de croix. Le bon larron, écartelé lui aussi, se tournera, plein d’espérance au moment ultime, vers le visage de Dieu ( Luc 23,42).  Force et humilité….
D’assise viendra François, le fêtard que la fête n’amuse plus. Il veut épouser la seule jeune fille qui  lui plaise vraiment : Dame pauvreté. Il vend ce qu’il a, et même d’avantage ; il entend Dieu lui demander de réparer son Eglise qui croule. Il percevra la force et l’humilité de Dieu dans la nature, et sur le visage des lépreux dont on se détourne, dans la soif de ceux qui ne connaissent pas le Christ, ou ne le reconnaissent pas comme le Fils de Dieu. Alors, avec force et humilité, François d’Assise inventera la crèche.
Avec le visage de Marie,  octobre est le mois du Rosaire : prière mariale par excellence, qui nous fait méditer sur la vie du Christ.
Un chapelet est une suite de  « je vous salue Marie », précédée du Credo, du  Notre Père, et suivie du Gloire au Père. 5 dizaines de « je vous salue Marie » qui correspondent aux 5 mystères évoqués  … Le rosaire  est un ensemble de 4 chapelets, avec ces mystères joyeux ( de la vie de Jésus à Nazareth), lumineux ( de sa vie publique), douloureux de sa Passion, et glorieux de sa Résurrection.
L’avez-vous remarqué ? Sur les cinq mystères glorieux (Pâque de la Résurrection, Ascension du Christ, Pentecôte, Assomption de la Vierge Marie, Couronnement de la Vierge), les 4 premiers marquent les esprits en Occident, comme en Orient, rythment les calendriers, donnent lieu à des temps de vacances et de réjouissances.  Mais pas le dernier ! Le Couronnement de la Vierge est pourtant le plus spectaculaire, celui qui récapitule toute la Bible, en faisant rejoindre Eve de la Genèse à la nouvelle Eve  du livre de l’Apocalypse. Il donne sens à toute l’histoire de l’humanité et nous ouvre  en grand les portes du ciel. Cette fête grandiose passe souvent inaperçue… 

 À Saint Leu, la prière mariale est particulièrement  suivie : chapelets et louanges, messe quotidienne avec le chant du Magnificat, messe chaque vendredi pour la Terre Sainte avec l’Ordre du Saint Sépulcre, qui insère la prière à Notre Dame de Terre Sainte. Temps de prière des Captifs qui se terminent devant la statue de Marie, comme les messes du samedi matin avant les petits déjeuners pour les personnes de la rue.
Et depuis 3 années, le Pôle Mission du diocèse, installé maintenant à Saint Leu, propose un dimanche sur deux « l’Escale ». Avec la « prière des frères », les détresses, les préoccupations ou les projets  sont écoutés à la lumière de la Parole de Dieu et présentés à la Vierge Marie.
« Tout ce qu’il vous dira, faites le » (Jean  2,5)
Force et humilité…

A.B.+

Feuille de quinzaine n°519

Du dimanche 29 septembre au dimanche 13 octobre 2024

ANDRE GOUZES 1943/2024

Le frère André Gouzes nous a quittés le 23 aout dernier à l’âge de 81 ans. Il était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis près de 10 ans. Ses obsèques se sont déroulées le 26 aout dans l’abbatiale de Sylvanes.
Il est né à Brusque le 6 juin 1943, village situé à 10 kilomètres de Sylvanes, dans le Sud-Aveyron. Son père est garagiste Il perd sa mère très jeune.  Après un bref passage à la Trappe, il rejoindra l’Ordre des dominicains à l’âge de 20 ans et sera ordonné prêtre en 1974.
Chantre du couvent de Rangueil à Toulouse, il y débute la création de la liturgie Tolosane des prêcheurs, qui deviendra la Liturgie Chorale du Peuple de Dieu, en collaboration avec les frères Jean-Philippe Revel et Daniel Bourgeois. C’est un corpus liturgique de plus de 3000 pages dont les créations musicales prennent racine dans différentes traditions musicales du christianisme : chant grégorien, polyphonies anciennes, chorals protestants, chants mozarabes, musique byzantines… Les textes sont issus de la Bible et des pères de l’Eglise. Il réalise notamment des polyphonies sur les modalités grégoriennes particulièrement réussies qui permettent de chanter les psaumes en français dans les sept modes en écho à la liturgie des heures célébrée dans les monastères bénédictins.
A partir de 1975, il s’établira à l’Abbaye cistercienne de Sylvanes qu’il restaurera en compagnie de Michel Wolkowitsky, l’actuel directeur et de nombreux amis. Cet endroit remarquable est un lieu de rencontre entre l’art et le sacré.  De là, il sillonnera la France et le monde pour faire connaitre et travailler sa liturgie. Il est venu à Saint Leu à plusieurs reprises ; En 2018, la dégradation de son état de santé l’amènera dans un établissement spécialisé en nord Aveyron.
Au-delà de son œuvre liturgique géniale et foisonnante, enracinée dans la Tradition, et tout à la fois tournée vers l’avenir, dont beaucoup témoignent qu’elle a contribué à leur conversion, leur maintien ou leur retour vers l’Eglise, Le frère André a marqué toutes les personnes qui l’ont rencontré par son énergie, sa personnalité chaleureuse, par sa pensée souvent visionnaire et surtout son immense joie de vivre !

Témoignage du frère Emmanuel Pisani op
« C’est avec un inévitable pincement au cœur que j’écris ces mots parce que l’un de mes amis, l’un de mes frères bien aimés est parti, poursuivre son chemin vers la Demeure du Ciel. Le frère André était une bouffée d’Esprit Saint. Sa vivacité, sa fougue, ses grands éclats de rire, son sens cosmique de la liturgie ont permis au désert de refleurir. Sa présence, sa création, son art ont été d’un grand réconfort pour beaucoup, et je ne serai sans doute jamais devenu dominicain s’il n’y avait eu la beauté profonde de cette liturgie du Peuple de Dieu pour laquelle il a tant donné. Ce Joyeuse lumière qui surgit, vacille, danse, telle la flamme de la nuit de Pâque, a été pour moi un coup de foudre et j’ai su d’une évidence limpide, la première fois que je l’ai entendu à un office de vêpres au couvent de Bordeaux, que je serai dominicain. Je le suis devenu sept ans plus tard. Il est vrai qu’il n’était pas facile de vivre avec le frère André, mais on lui pardonnait toujours ses sauts d’humeur ou de voix, parce qu’on savait combien son cœur était bon et généreux. Il était aussi une bouffée d’Esprit Saint parce Dieu était toujours là, toujours présent, toujours sur ses lèvres. Il vivait de Lui, par Lui, en Lui et il nous remplissait de Lui. Son enthousiasme nous donnait Dieu. Il y avait vraiment quelque chose du troubadour chez le frère André.
Au couvent de l’Annonciation, alors que j’étais chantre, nous avions introduit chaque dimanche son Grand invitatoire dominical ; nous le chantions comme il le voulait, avec ses rythmes, ses accélérations, ses crescendos et decrescendos, car la liturgie, c’est la vie, et non une boite à musique. »

Bibliographie :

  • Sylvanès : histoire d’une passion, éditions Desclée de Brouwer, 1991, 158 p..
  • Nouvelle édition en collaboration avec René Poujol, 2010, 240 pages (ISBN 978-2-220-06215-0)
  • Le rosaire de Fra Angelico : méditations de Catherine de Sienne, prières du frère André Gouzes, photographies de Helmuth Nils Loose, commentaires iconographiques du frère Élie-Pascal Épinoux, Éditions du Cerf, 1995, 96 pages (ISBN 2-204-05196-9)
  • Une Église condamnée à renaître, entretiens avec Philippe Baud, Éd. Saint-Augustin, 2001, 186 pages (ISBN 2-88011-233-8)
  • Le chant du cœur : conversations sur la foi, entretien avec Philippe Verdin, Éditions du Cerf, 2003, 144 pages (ISBN 2-204-07251-6)
  • La nuit lumineuse : initiation au mystère de Pâques, Paris, Bayard, 2004 (ISBN 2-227-47334-7)

Béatrice Gaussorgues, chorale André Gouzes à Saint Leu-Saint Gilles

Feuille de quinzaine n°518

Du dimanche 15 septembre au dimanche 29 septembre 2024

Comme la rentrée scolaire a commencé récemment et que l’année pastorale sera lancée plus tardivement, ce temps est propice à poursuivre les bienfaits et l’élan de notre période estivale.
Ce rétro-flash de la période des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Paris, auxquels vous avez tous immanquablement participé en direct ou sur les médias, nous montre comment la société civile et tous nos frères et sœurs en humanité se sont mobilisés, dépassés, mis au service, œuvré pour la dignité de la personne, la paix et le bien commun :
-Une grande fête populaire, mondiale, intergénérationnelle réunissant les français et touristes, les sportifs et spectateurs, autour des athlètes,
-Un climat serein par la mobilisation des forces de sécurité et des bénévoles présents tous les cinquante mètres sur les trottoirs parisiens, des commerçants toujours prêts à renseigner et rendre service,
-Un air joyeux qui faisait dire à deux parisiennes croisées le dimanche de clôture des JOP « Enfin après cette trop longue ambiance de morosité et désespérance, nous avons retrouvé le bonheur simple, nous croyons à nouveau qu’il est possible de bien vivre, d’être heureux. »,
-Une démonstration de foi par la mobilisation de l’Eglise catholique pour accompagner le monde du sport, et aussi les nombreuses professions de foi des athlètes sur les stades : signes de croix, bras levés vers le ciel, action de grâce, chants de louange, bénédictions…,
-L’entraide entre les athlètes pendant les compétitions, l’esprit d’équipe et l’appartenance collective, les parcours individuels époustouflants, les grandes histoires familiales et fratries extraordinaires, les encouragements et félicitations des perdants vis-à-vis des champions, la participation de ressortissants de nations ennemies sur des terrains de guerre, l’accueil des athlètes réfugiés et neutres, la participation des femmes faisant l’objet de graves discriminations dans leurs pays d’origine (la taekwondoïste afghane réfugiée en France en menacée de mort par les talibans) ou victimes de violences conjugales (après l’annonce du décès au Kenya de l’athlète para-olympique ougandaise Rebecca Cheptegei brûlée à son retour de l’église avec ses enfants, par son compagnon),
-La participation et l’effort avant de rechercher « la gagne », pour la plupart des athlètes qui repartent sans médailles et pour tous ceux qui ont eu la chance de courir le Marathon pour tous, sans classement à l’arrivée,
-Les applaudissements du public et les acclamations des spectateurs de manière indifférenciée à l’égard de tous les athlètes,
-L’émotion soulevée par tous les athlètes para-olympiques, le grand respect pour leurs combats, leur courage, leur persévérance et leur longévité, l’inclusion de volontaires porteurs d’handicap, la présence indéfectible des entraîneurs situés dans un rapport au quotidien davantage humain qui va vient bien au-delà du tapis ou de la piste. Ainsi un guide a favorisé l’interaction des spectateurs sur les bords des quais de Seine afin de stimuler et remercier les encouragements pour un triathlète non voyant français concourant pour la 2ème place et la médaille d’argent.
Les paroles des responsables sont également instructives :
« Quand on vous a dit “handicap”, vous avez répondu : “performance”. Quand on vous a dit que c’était impossible, vous l’avez fait. Et ce soir, vous nous invitez à vous rejoindre pour mener ensemble cette révolution paralympique. Ce soir, vous nous invitez à changer de regard, à changer d’attitude, à changer de société, pour enfin donner toute sa place à chacun…. Il y a peu d’événements capables de rendre le monde meilleur. Les Jeux paralympiques ont ce pouvoir inégalé, non seulement de nous faire vibrer, mais de nous transformer… Dans la vie, il y a des rencontres qui nous touchent, des rencontres qui nous transforment, des rencontres qui nous rendent meilleurs. » Tony Estanguet, Président du comité d’organisation des JOP Paris 2024
« Oui, tout comme la foi, le sport peut nous guider sur la manière de mener une vie meilleure et plus significative. Tout comme la foi, le sport peut faire ressortir le meilleur de nous-mêmes. Comme la foi, le sport nous enseigne l’importance de vivre en solidarité et en paix avec nos semblables. Mais le sport ne peut pas répondre aux questions ultimes sur le sens de notre existence. Seule la foi peut apporter des réponses aux questions réellement existentielles de la vie, de la mort et du divin. Seule la foi peut nous guider dans notre acceptation de la transcendance divine. » Thomas Bach, Président du comité olympique international (C.I.O)

Selon le Pape François,« Le sport peut être un instrument de rencontre, de formation, de mission, de sanctification. »,
Espérons ce même programme de Bonheur, à chacun et chacune, même si la course d’élan de certains d’entre nous part de plus loin, pour « un p’tit truc en plus », dans notre paroisse et le pôle mission.
« Devenons ensemble des Champions de l’Amour dans les grandes Olympiades de la Vie ! »

Christelle Simon, vice-présidente Conseil Pastoral