Feuille de quinzaine n°538

Du dimanche 22 juin au dimanche 7 septembre 2025

Le Cénacle, une aventure avec le Saint Esprit

  À l’aube du XXème siècle, dans sa lettre Divinum illud munus , le Pape Léon XIII invitait les chrétiens à « prier et supplier l’Esprit Saint, car il n’est personne qui n’ait grand besoin de son secours et de son appui…Il y a deux ans, en publiant notre lettre Provida matris, nous avons  recommandé qu’à la solennité de la Pentecôte , des prières particulières soient faites pour hâter ce bien qu’est l’unité des chrétiens » et il ajoute : « nous ordonnons que, dans tout le monde catholique, dès cette année et toutes les suivantes à perpétuité , une neuvaine soit faite…»

Nous avions bien oublié cette invitation. Et voici qu’à l’aube du XXIème siècle, Kim Kollins, une Américaine que nous avions rencontrée en 1982, vint nous parler de cet appel. Sr Anne fut invitée à traduire son livre : Burning Bush – A return to the Cenacle in Adoration and Intercession, et Claude Brenty, responsable des Éditions des Béatitudes, accepta de publier la traduction française  du livre : le Buisson ardent – L’urgence de la prière d’adoration et d’intercession.
Dès 2001, nous avons décidé, dans l’enthousiasme, de vivre l’expérience des neuf jours au Cénacle. Ce fut un temps fort et une grande action de grâce. Notre curé, à l’époque le frère Denis Trinez, trinitaire, accepta que nous passions nos journées à l’église. Ce fut comme une grande retraite et un approfondissement de notre relation avec le Saint Esprit.

Demeurait l’appel du Pape Léon XIII à vivre l’expérience chaque année. Bon an mal an, nous avons été fidèles à vivre cette neuvaine, nos curés successifs nous ayant encouragées. Vint le covid et l’église fermée. Que faire ? En tout petit nombre, nous avons prié chaque jour, église fermée, pour le Renouveau de l’Église, de la société et l’unité des chrétiens.

Nous expérimentons chaque année la réalité de la promesse de Jésus : « Le Défenseur que le Père enverra en mon nom, Lui, vous enseignera tout, et Il vous fera souvenir de tout ce que Je vous ai dit » (Jn 14,26).  Nous rendons grâce pour l’accompagnement du Saint Esprit et l’approfondissement de la Parole qu’Il nous a donné de faire.

Que le Saint Esprit nous garde d’oublier la grâce du Cénacle !

                                  Sr Anne o.p et Sr Hubert Dominique o.p

Feuille de quinzaine n°537

Du dimanche 8 juin au dimanche 22 juin 2025

Avec un peu d’avance, avant même la Pentecôte, l’Esprit Saint a soufflé sur Saint Leu ! Vous êtes bien à plaindre, si vous n’avez pas vu, ruisselants d’eau,  les visages rayonnants de Véronique et de David recevant le sacrement du baptême il y a quelques jours… !!
Notre vicaire général, Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire de Paris  nous a fait la joie de célébrer ce baptême de deux amis, venant régulièrement à Saint Leu dans le cadre du mouvement « Aux captifs la Libération ». Un bon nombre de paroissiens et aussi de personnes accueillantes ou accueillies aux Captifs n’auraient pas voulu manquer ce rendez vous, aussi émouvant que structurant pour tous.
Particulièrement dans cette année que notre Archevêque a placée sous la force pastorale des sacrements. «  Les sacrements, don de Dieu ; source de vie missionnaire, source de vie fraternelle ». C’est exactement ce que Véronique et David nous ont permis de vivre, dans leur parcours tout au long de l’année, et dans cette cérémonie empreinte de simplicité, de joie profonde et de fraternité. La force vitale du Christ ressuscité, agissant dans son Eglise !
Voici un aperçu du message de Sœur Solange, ( Filles de la Charité, St Vincent de Paul) qui les a accompagnés. « Vous avez des prénoms que nous trouvons dans la Foi. David dans le 1er testament, ce roi choisi par Dieu montre que l’homme n’est jamais abandonné lorsqu’il accomplit la tâche qui lui a été confié. Véronique, dans la tradition des chemins de croix, a eu le courage d’arrêter les gardes pour essuyer le visage de Jésus.  Quelle belle mission à tous deux !  J’ai eu la joie de partager avec vous pendant votre préparation au baptême. J’ai été témoin de votre recherche de Jésus-Christ, de votre foi déjà présente depuis longtemps dans vos vies, avec cette place de la prière dans les moments difficiles. Je retiens quelques unes de vos paroles dans nos échanges :
«  J’aime le psaume 26 ( le Seigneur es ma lumière et mon salut…) , et le prier dans les moments douloureux , je sentais que le Seigneur me rendait plus forte, avec une confiance malgré les difficultés ».
« Moi, tout est dans mon cœur, je sais que Dieu est là, je ne sais pas parler, on ne m’a jamais appris, dans la rue on ne parle pas ».
« Le baptême va nous donner un amour profond, indestructible, sinon on est un vase vide ».
À tous : belle Pentecôte !!

A.B.+

Feuille de quinzaine n°536

Du dimanche 25 mai au dimanche 8 juin 2025

« Le Pape Léon XIV vu par nos amis américains de St Leu »

« Notre Pape Léon XIV est pour moi une réponse à la prière pour les vocations que nous avons récité pendant le Carême. Léon XIV est une bénédiction et un encouragement, un frère qui nous réconcilie, faisant la Paix.
Je reçois ce Berger comme un Don de Dieu choisi par l’Esprit Saint pour rassembler le peuple de Dieu. Sa venue est une surprise sortie du Melting Pot pour aimer et guider ses frères et sœurs dans la Sainte Église.
León XIV, un homme de Dieu, missionnaire qui saura écouter et s’ajuster dans la prière avec toute l’église réunie dans la vie renouvelée avec Jésus Christ notre Seigneur »
Erika Beauvais

« Je pense que le Pape Léon XIV a beaucoup de foi, même si son saint ou ses saints sont différents des saints israéliens ou français, il pourra être un Bon Pape.
Aux Etats-Unis la messe est un peu différente car la langue est différente.  C’est la compréhension qui est différente. »
Andrew Beauvais

« Avec son accent de l’Illinois et sa foi augustinienne, Léon XIV incarne un vent nouveau, invitant l’Amérique et le monde à marcher main dans la main vers la justice. »
Richard Decker

Feuille de quinzaine n°535

Du dimanche 11 mai au dimanche 25 mai 2025

« Nouveaux visages »

La lumière du Christ ressuscité rayonne sur le visage du Pape Léon XIV.. et sur celui du nouveau curé !
La proximité de ma prochaine paroisse, Saint Paul Saint Louis, avec Saint Leu Saint Gilles me laissera toujours attentif au devenir de ce lieu tellement attachant ! Une église, qui avait du mal à s’appeler « paroisse » et  lui préférait le nom de « communauté ». Ce qui traduit fort bien toutes ces années de vie fraternelle, autour d’une mission d’accueil et de prière. Les groupes fort divers, et tellement fidèles à cette mission reçue dans les années 1970, avec les Sœurs Dominicaines, les Soeurs du Père de Foucauld et les Frères Trinitaires ne font pas oublier tout ce qui s’est passé à Saint Leu Saint Gilles…. depuis le 14eme siècle ! En temps heureux de foi profonde,  comme en périodes terribles de violences destructrices liées aux vicissitudes de l’Histoire.
Grande dévotion et soucis de la santé des enfants, comme l’atteste cette archiconfrérie médiévale, créé « pour la conservation des jeunes enfants et leur persévérance chrétienne ». Cette préoccupation de la santé tant physique que spirituelle se retrouve dans les siècles suivants, avec les chevaliers et dames de l’Ordre équestre du Saint Sépulcre de Jérusalem au 19eme siècle, oeuvrant pour la Terre Sainte ; avec l’association « aux captifs la libération » en 1980, et très  récemment avec le Pôle Mission du diocèse de Paris. Sans oublier nos amis orthodoxes : en vénérant sainte Hélène, ils manifestent cet amour du Seigneur qui irradie dans la liturgie !
Un nouveau tournant s’amorce maintenant pour Saint Leu Saint Gilles, avec cette orientation concertée de notre Archevêque, entouré de toute une équipe synodale, pour préparer l’avenir de ce Paris qui évolue si vite. Population spécifique du centre de la capitale, nouvelles opportunités, détresses apparentes ou cachées, soif de fraternité, de prière et d’évangélisation…le chantier est vaste.  Et le lien avec Saint Eustache si proche sera bénéfique pour l’avenir !
Avec le cher père Odon, avec qui j’ai été très heureux de vivre ces années, et à qui je laisse les lignes qui suivent, nous souhaitons la bienvenue à la nouvelle équipe de prêtres, et les assurons de notre prière fraternelle. Certains ont déjà rencontré le nouveau curé, et l’apprécient beaucoup !!  
A.B.+

Au terme de ma mission à Saint Leu, je rends grâce au Bon Dieu pour ces moments fraternels que nous avons vécus ensemble. Je tiens à remercier toute l’équipe de la paroisse, notamment le Père Bancon qui m’a appris tant de choses concernant la vie et la fraternité paroissiale.
Pour toutes vos attentes auxquelles je n’arrivais pas à répondre, je vous demande pardon.
Pour tout ce que vous m’avez donné, je vous redis encore « merci ». Que le Seigneur accompagne chacun d’entre nous dans sa mission.   
Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°534

Du dimanche 27 avril au dimanche 11 mai 2025

« Grande action de grâce pour tout ce que notre cher Pape François nous aura apporté ! »

Oui, rendons grâce au Seigneur pour ce pontificat qui nous aura tous surpris un jour ou l’autre… Déclarations fracassantes, gestes inhabituels, prises de positions déconcertantes : la proximité et le naturel du Pape François nous manquent déjà… 

 Entre « Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable » et « Retenons-nous la foi comme un compte en banque, ou savons-nous la partager ? », certains trouvent que l’écart est grand, ou bien que le Pape est adepte du grand écart… 

Ce Pape «dit des périphéries » ( «  nous avons une seule brebis.. mais il en manque 99 !! ») est aussi celui de la prière ( «  le premier devoir de la vie est la prière;  pas comme des perroquets, mais la prière faite avec le cœur »).
«  Dieu nous demande de lui être fidèles. Je vous demande d’êtres révolutionnaires et d’aller à contre-courant »

Plusieurs regretteront telles attitudes trop ouvertes envers certains, ou bien des fermetures sur tels sujets…

Le Pape François nous a certainement permis, par toute sa vie et par la nôtre,  de méditer une fois encore sur l’inépuisable parabole du fils prodigue ( Lc 15).           
Il fût ce père généreux, les bras grand ouverts pour accueillir le fils égaré, il sût prodiguer ce conseil avisé, riche aussi en miséricorde, envers le fils aîné quelque peu jaloux du plus jeune !

Nous sommes surpris par ce départ, qui nous laisse momentanément sans Pape, comme on reste sans voix…                                                                                                      
En ce temps pascal, dans cette proximité du mois de Marie, sommes-nous vraiment prêts, à accueillir, avec toute l’Eglise, la joie du Ressuscité ? 

A.B.+

Feuille de quinzaine n°533

Du dimanche 13 avril au dimanche 27 avril 2025

« Rameaux en mains, formez vos cortèges, jusqu’auprès de l’Autel du Seigneur»

Le dimanche des Rameaux connu sous l’appellation « l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem » nous ouvre la Semaine Sainte qui chaque année précède les fêtes pascales, et nous fait entrer peu à peu dans ce grand mystère de la vie chrétienne.

Nous pouvons déjà acclamer avec l’Eglise « béni soit celui qui a vaincu la mort, celui qui nous a sauvés par sa mort », car la Pâques du Seigneur est une grande joie pour la terre entière. Même si l’homme a très vite réclamé « crucifie-le » (Mc 15,13), même si l’être humain n’arrive pas à comprendre complètement cet amour de Dieu, Jésus entraîne toujours avec lui ses frères et sœurs bien aimés. Cela signifie que par sa mort et sa Résurrection, le Christ nous fait participer à sa victoire.

Cette merveille de Dieu nous encourage à supporter le poids du jour, à endurer les épreuves de la vie et à faire rayonner partout la paix et l’amour qui viennent d’en haut, puisque ceux qui croient en lui possèdent au fond d’eux-mêmes la Résurrection du Christ, comme nous l’a dit Saint Paul : « si nous mourons avec Lui, avec Lui nous vivrons » (2 Tm 2,11).
Malgré nos limites, laissons rayonner dans nos vies cette lumière du Christ qui oriente nos pas vers Dieu. En ce moment où le cœur de l’homme est rempli de soucis et d’inquiétudes, nous devons être les témoins vivants de la joie pascale, c’est-à-dire vivre en ressuscités.

Le monde d’aujourd’hui a du mal à accepter et à comprendre le beau message de la Résurrection du Christ. Alors c’est à nous de montrer par notre propre vie qu’elle est là, parmi nous, et qu’elle habite notre cœur. La mission de chaque baptisé consiste donc à aider ses frères et sœurs dans le Christ à trouver cette réalité spirituelle qui se cache derrière notre réalité humaine.

Avec Marie, Mère de l’Espérance, osons nous lancer un grand défi : montrer le courage là où il y la déceptionpartager la paix là où règne la violence et de semer l’amour là où persiste la haine.
C’est ainsi que tous pourront chanter l’Alléluia des gens sauvésl’Alléluia des gens victorieuxl’Alléluia des gens heureux.

Bonne route avec le Ressuscité.

Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°532

Du dimanche 30 mars au dimanche 13 avril 2025

« Un coup de tonnerre très doux »

Voilà comment plusieurs auteurs spirituels ont qualifié l’Annonciation, célébrée il y a peu.
Généralement en plein Carême, cette belle fête de la Vierge Marie nous offre une pause dans la liturgie et la vie quotidienne. Gloria, chants joyeux.. …et, pourquoi pas, un bon dessert ce jour là  ?!!

Un « coup de tonnerre très doux ». L’irruption de la volonté du ciel sur la terre, avec la  délicate prévenance du Seigneur: un ange vient saluer une créature de Dieu. Jusque-là nous étions habitués à l’inverse : comme Moïse au Buisson ardent  ( Exode 3) les hommes s’inclinaient devant Dieu, en grand respect, ou sous l’influence d’une noble crainte.

Chez saint Luc, des traditions de représentation de notre scène peuvent varier : avec l’éclairage des jésuites, Marie a été montrée assise, marquant sa capacité de réflexion et de choix libre avant de donner sa réponse. Agenouillée, sous l’influence de courants jansénistes plus austères, Marie traduit son respect et son obéissance devant la volonté de Dieu.                                                             
L’Ecriture  nous en laisse une libre interprétation.

La référence à Jean Baptiste « le 6eme mois de sa conception ») nous éclaire sur la nouveauté de l’Annonciation. La naissance du cousin de Jésus  fût annoncée solennellement au Temple de Jérusalem, à un notable, prêtre bien identifié ( Luc 1,8+). Celle de la naissance de Dieu lui-même se fait auprès d’une femme, dans une bourgade dont le premier Testament ne parle pas, et dont on dira  longtemps avec dédain : Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? ». ( Jn 1,46).

Même si la joie est au rendez-vous ( « Réjouis-toi » Luc 1,28), la décapitation de Jean Baptiste, le sacrifice de Jésus sur la Croix sont donc sous-jacents à cette scène mariale, que nous pourrions trouver bien éloignée du sens de notre Carême. Et la Vierge Marie n’est-elle pas un modèle, humble mais éclatant, sans doute le plus parfait, de ces trois orientations qui nous préparent à Pâques : prière, jeûne et charité ?

Oui, Dieu se révèle vraiment où, quand, et à qui il veut !

Prions ensemble, en Eglise, pour que ce temps de grâce permette au plus grand nombre de connaître ce Dieu qui se révèle à nous.

A.B.+