Feuille d’information paroissiale pour l’été

Du 3 juillet au 4 septembre 2022

N’est il pas imprudent d’oublier ses sandales pour cet été ?

L’évangile de Luc nous y invite pourtant… «  N’emportez ni argent, ni sac ni sandale ; ne vous attardez pas en salutations sur la route. Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Luc 10).

Avec le Seigneur, on voyage léger, mais toujours pour la bonne destination !

Les missionnaires qui n’hésitaient pas à traverser les océans pour annoncer l’évangile n’avaient guère de garanties : ni d’arriver à bon port, ni de remporter le succès. Leur courage nous habite-t-il encore ? L’apostolat, que le Seigneur attend de nous, rencontre souvent des résistances : timidité, sentiment d’être incapables de vivre notre foi et donc d’en témoigner, désir de ne pas nous imposer aux autres…

Mais nous risquons alors de nous emparer de la Foi de l’Eglise, pour la vivre de la manière qui nous arrange, qui ne nous change guère, et n’intéresse plus grand monde… Néanmoins,  «  la moisson abonde, et les ouvriers restent trop peu nombreux ».

Saint Paul (Galates 6, 14+) nous presse de répondre à cet appel. Sa vie, qui paraissait bien mal partie, devient passionnante, lorsqu’il se met vraiment au service du Christ. Intelligence déployée, approfondissement des textes sacrés, encouragement des personnes rencontrées, vie de stratège dans les diverses missions que le Christ lui confie dans son Eglise. Cette vitalité, toujours actuelle, est beaucoup plus contagieuse que bien des virus dont on annonce le retour…

Comment partager cet  enthousiasme, comment y trouver notre place ?

Là encore, le Seigneur nous ouvre une piste : «  Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson… Le règne de Dieu est tout proche de vous. » (Luc 10)

Je nous souhaite un bel été,  riche en ardeur missionnaire !!!

                                                                                        A.B.+

Feuille de quinzaine n° 473

Faire de l’Église la maison … de la communion

Durant le temps du Cénacle, entre Ascension et Pentecôte, nous avons longuement prié ce verset des Actes des Apôtres au chapitre 2, 42 : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle… ». Au début de ce millénaire, le pape Jean Paul II nous adressait une lettre en conclusion du Jubilé de l’an 2000 « pour ouvrir pour l’Église une nouvelle étape de son chemin ». Au n°43, il nous demande de « faire de l’Église la maison et l’école de la communion : tel est le grand défi qui se présente à nous dans le millénaire qui commence, si nous voulons être fidèles au dessein de Dieu et répondre aux  attentes profondes du monde ». Cela rejoint la démarche synodale que nous sommes appelés à faire.

Jean Paul II nous invite à promouvoir une spiritualité de la communion…Dans ce numéro, on peut dégager  plusieurs points importants à mettre en œuvre :

  • Un regard du cœur porté sur le mystère de la Trinité qui habite en nous, et dont la lumière doit être aussi perçue sur le visage de nos frères.
  • Être attentif… à son frère dans la foi, le considérant comme « l’un des nôtres », pour partager ses joies et ses souffrances…lui offrir une amitié vraie et profonde…
  •  Voir surtout ce qu’il y a de positif dans l’autre pour l’accueillir et le valoriser comme un don de Dieu : un « don pour moi », et pas seulement pour le frère ou la sœur qui l’a reçu.
  • Donner une place à son frère ou sa sœur, en portant « les fardeaux les uns des autres » (Galates 6,2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et provoquent compétition, carriérisme, défiances, jalousie…

Jean Paul II ajoute :

« Ne nous faisons pas d’illusion : sans ce cheminement spirituel, les moyens extérieurs de la communion serviraient à bien peu de chose. Ils deviendraient des façades sans âme, des masques de communion plus que ses expressions et ses chemins de croissance »

Lettre apostolique Novo millenio ineunte, Cerf

Que l’Esprit Saint, l’agent de cette communion, nous aide  à la mettre en œuvre pour que nous goûtions ce que nous dit le psaume 132 : « Qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble, dans l’unité, la prière, par l’Esprit qui rassemble » 

Feuille de quinzaine n° 472

« Pentecôte : l’Amour brûle le cœur de l’homme »

Le feu détruit et renouvelle, il purifie. Il en est de même de ce feu qui vient d’en haut. Il bouscule tout, il déstabilise ce qui est déjà en place et en même temps il remet en ordre la vie.

Par contre, de nos jours personne ne veut être dérangé, tout le monde souhaite une vie tranquille. Alors, à quoi sert ce « quelqu’un » qui vient expressément pour renverser tout. Apparemment, il va aggraver les choses si ce n’est plus nous qui gérons notre vie. De toute façon, c’est Lui le guide des tous êtres humains.

La vie chrétienne, c’est toujours la Pentecôte. Dès son baptême, chaque personne a reçu cet Esprit de feu et tout au long de sa vie il se meut sous l’inspiration de cet Esprit. Alors sommes -nous vraiment sous la conduite de l’Esprit Saint ?

Nous vivons une époque marquée par une quête de paix et de bonheur. Tout le monde court partout pour apaiser sa soif. Et certains ne sont pas attentifs à cet Esprit d’Amour qui nous entraîne avec amour et fermeté vers la perfection.

Une personne remplie de l’Esprit sait aimer et se laisser aimer. L’amour vrai vient de Dieu et l’Esprit purifie notre cœur pour qu’il puisse nous emmener là où il veut, jusqu’à pouvoir dire avec saint Paul « ce n’est plus moi qui vis mais c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20)Personne n’arrive jamais à faire l’expérience de cet amour en restant loin de Dieu.

L’ouverture à ce Feu d’Amour est le début de notre bonheur car les paroles de Dieu peuvent devenir vie en nous. Et Dieu lui-même fait de nous un être rempli de vie divine.

L’Amour peut tout transformer si nous permettons à l’Esprit d’entrer dans notre quotidien.

Alors avant de commencer notre journée, n’oublions pas d’invoquer la force de Dieu :

« Viens Esprit de sainteté, viens nous embraser. »

                                                                      Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine 471

L’ampleur de ce temps pascal (huit belle semaines !) est ponctuée par deux fêtes solennelles majeures : Ascension et Pentecôte. Cette période traverse aussi le magnifique mois de Marie.

Temps formidablement joyeux : cette joie spécifique des chrétiens est leur plus grand trésor, que personne ne pourra jamais leur ôter. Saint Paul nous encourage dans cet état d’esprit : «  Réjouissez- vous sans cesse dans le Seigneur. N’entretenez aucun souci, mais, en tout besoin, recourez à l’oraison et à la prière » (Phil 4, 4). Puis il ajoute cette précision : « Que l’oraison et la prière soient pénétrées d’action de grâce, pour présenter vos requêtes à Dieu » (Phil 4,6)

Pour de nombreux contemporains, Ascension et Pentecôte se réduisent souvent à des week-end ensoleillés, et l’on trouve plus de monde sur les autoroutes que dans les églises…

Mais à Saint Leu, comme dans de nombreuses paroisses, cette préparation à la Pentecôte va se dérouler selon cette belle tradition du « Cénacle ». Cette neuvaine de prière et de méditation nous fera désirer, pour nous et pour les autres, le fruit de l’Esprit (Galates 5,22). Cette litanie qui nous est tellement nécessaire au quotidien (charité, joie, paix, serviabilité, bonté, confiance dans les autres…) sans laquelle la vie peut vite se transformer en véritable enfer. La triste réalité des guerres en témoigne trop souvent, hélas.

Sauvés de toutes formes de mort par la Passion du Christ, nous sommes divinisés par sa Résurrection.  Et ce don inouï ne s’arrête pas là : le Seigneur aime nous faire goûter sa grâce. Quand nous aimons une personne, n’aimons-nous pas tout partager avec elle ?  C’est vraiment par la force du Saint Esprit que le Salut est donné avec largesse et magnanimité.

La nouvelle traduction liturgique nous fait reconnaître que le sacrifice eucharistique est destiné « à notre bien et celui de toute l’Eglise ». Certains peuvent s’étonner : « Pourquoi seulement l’Eglise ; que devient le monde ? » Saint Augustin, qui a tellement guidé saint Charles de Foucauld, aime rappeler que « l’Eglise, c’est le monde réconcilié ». N’est-ce pas sous la mouvance du Saint Esprit, reçu au cénacle durant la Pentecôte, que s’opère, aujourd’hui encore, cette réconciliation ?

                                   A.B.+

Feuille de quinzaine n° 470

Je suis le Bon Pasteur….

Le thème du Pasteur traverse toute la Bible, depuis la Genèse (« Abel devint pasteur », Gn 4,2 ) jusqu’à l’Apocalypse – notre 2ème lecture de ce jour –  (« l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la Vie » ).

C’est important puisque Jésus l’utilise pour nous transmettre un enseignement sur le pasteur et sur les brebis :

«  MES brebis ÉCOUTENT ma voix. » 

« Aujourd’hui, si vous entendez ma voix, ne fermez pas votre coeur » (Ps 94). C’est bien pour cela que nous nous retrouvons le dimanche pour ÉCOUTER ensemble la voix de notre Bon Pasteur, le suivre, lui qui nous donne la Vie éternelle et nous redire les uns aux autres que nous pouvons lui faire une confiance absolue, car personne ne nous arrachera de sa main.

« Moi, je les CONNAIS, et elles me suivent. »

  A l’occasion de cet évangile, un dimanche, un petit garçon a clamé , avec conviction : « Moi, je veux pas être un mouton ». Nous non plus, nous ne voulons pas être des moutons. Nous suivons Jésus, non comme un troupeau, mais parce qu’il nous connaît chacun, chacune, par notre nom, parce qu’il rejoint notre coeur par sa parole, par ses sacrements. Et ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que nous n’avons jamais fini d’affiner l’oreille de notre coeur.  Ne manquons pas tous les moyens qui nous permettent d’approfondir notre écoute à St Leu, ou ailleurs : partage d’évangile, enseignements bibliques, enseignement sur l’Eucharistie ce samedi 21 mai prochain, …

L’Église a choisi  ce dimanche du bon Pasteur –  et l’on comprend pourquoi  – pour nous demander de prier pour les vocations sacerdotales. Prions donc avec force l’Esprit Saint d’envoyer à la moisson des ouvriers qui soient de vrais pasteurs selon le coeur de Dieu, comme nous le décrit le prophète Ezéchiel (34, 11-12 ). Qu’Il donne force, persévérance, et Joie, à ceux qui entendent l’appel.

Sr Anne Vieillard-Baron

Feuille de quinzaine n°469

Petit Journal de Sœur Faustine

« Je désire que le monde entier connaisse ma Miséricorde »

En ce jour de la fête de la Divine Miséricorde, célébrée en proximité avec la liturgie des jours saints de la passion, mort et résurrection du Christ, « les entrailles de sa miséricorde sont ouvertes ; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces » (P. J. 699).

Ce qui montre avec quelle attention bienveillante et quel instinct très humain, selon Elmar Mitterstieler, Jésus aide les siens à surmonter leur défaillance humaine et à faire l’expérience du pardon de Dieu en recevant le sien, ce n’est pas seulement la simple salutation de Paix de Jésus mais aussi son comportement extrêmement attentif envers Thomas, ce dimanche (Jn 20,27) et son dialogue plein de délicatesse avec Pierre sur l’amour, dimanche prochain (Jn 21,15).

Pâques se poursuit avec chaque pardon que nous donnons, ou accueillons honnêtement.

Un soulagement, une libération se passent, et nous faisons l’expérience d’une vie renouvelée.

Pardonner signifie ne plus accuser quelqu’un d’une faute ; pardonner signifie me défaire d’une exigence, qu’elle soit juste ou injuste, à laquelle jusque-là j’ai peut-être toujours tenu, à laquelle peut-être je croyais devoir lier mon existence.

Les uns et les autres, ceux qui pardonnent et ceux qui acceptent le pardon, doivent se décentrer de soi, se préparer et admettre ce qui est l’autre.

Ce qui ne peut se réaliser que dans l’amour.

Le temps de la Miséricorde, c’est aussi pour notre communauté paroissiale, comme l’a dit notre vicaire général Mgr Emmanuel Tois au terme de sa visite pastorale.

Un chemin spirituel à approfondir pour apprendre à marcher ensemble, dans un esprit de confiance et d’abandon à Dieu, et de miséricorde à l’égard des autres.

Prions tous en direct du Sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Lagiewniki pour recevoir les grâces de Dieu Miséricordieux et ouvrir de nouveaux espaces de vie rachetée et miséricordiée.

Christelle Simon, vice-présidente du Conseil Paroissial

Feuille de quinzaine n°468

Jours Saints

Nous y voilà, nous y sommes…

Encore une fois, le Carême aura passé trop vite… Les trois orientations pour le vivre dignement  (jeûne, prière, aumône) n’auront sans doute pas été vécus comme nous l’aurions souhaité… Mais pendant ces Jours Saints, ne nous centrons pas sur nous-mêmes, nos aptitudes ou nos lacunes. Ce serait à nouveau céder aux tentations du nombrilisme. « Ayons les yeux fixés sur Jésus Christ, chef de notre foi, qui la mène à sa perfection. » (lettre aux Hébreux, 12,2).

Avec le dynamisme du dimanche des Rameaux, plongeons dans ces heures saintes, cette noble semaine, où chaque minute, tellement intense, nous rapproche du Christ.

La messe chrismale, à suivre comme nous le pourrons, nous centre sur la belle unité de l’Eglise, autour de l’évêque, successeur des apôtres choisis par le Christ dans son unique sacerdoce. La récente visite pastorale, avec Mgr Tois, Emilienne et Bruno,  nous a aidé à renforcer nos liens, dans cette unité.

Le Jeudi Saint, avec l’institution de l’Eucharistie, « messe d’entre les messes », commence par l’Office des Ténèbres. La Sainte Cène, avec nos amis du Saint Sépulcre, est suivie d’un buffet évocateur du banquet céleste d’Isaïe (Is. 25).

Le Vendredi Saint, pas à pas, nous suivons Jésus dans son chemin de croix, dans sa Passion et sa mort,  avec nos amis de « Aux captifs la libération ». L’Eglise nous demande de jeûner.

Puis la Veillée Pascale, « mère de toutes les veillées », nous conduit à l’extraordinaire joie de la Résurrection et le triomphe du dimanche de Pâques.

Recevons ce sermon de Saint Léon le Grand, docteur de l’Eglise, (5eme siècle) sur les Jours Saints :

 «  Celui qui vénère vraiment la Passion du Seigneur doit si bien regarder Jésus crucifié, par les yeux du cœur, qu’il reconnaisse sa propre chair dans la sienne…

Il est nôtre, ce corps sans vie qui gisait dans le sépulcre, mais qui a ressuscité le troisième jour, et qui, au-dessus de toutes les hauteurs célestes, est monté jusqu’à la droite du Père tout puissant. Si nous suivons la route de ses commandements, et si nous n’avons pas honte de confesser tout ce qu’il a payé pour notre salut dans l’abaissement de sa chair, nous aussi serons  élevés jusqu’à la participation de sa gloire. Car ce qu’il a annoncé s’accomplira de façon éclatante : «  Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi, je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mat, 10, 32). »

                                                                                        A.B. +

Feuille de quinzaine n°467

Visite pastorale

Avec Emilienne Soma et Brunot Huet, deux laïcs qui aiment l’Eglise, j’ai la joie de venir en visite pastorale à Saint-Leu-Saint Gilles au cours du 27 mars au 3 avril Cette visite est une des modalités de mise en œuvre de la lettre pastorale que Michel Aupetit nous a adressée le 3 septembre dernier.

Une visite pastorale, pourquoi ?

Repensée à l’occasion d’un processus qui avait pour but de réformer la gouvernance du diocèse -processus que le départ de l’archevêque a laissé inabouti- la visite pastorale a pour but d’aider une communauté chrétienne à travailler le lien qu’elle entretient avec l’ensemble du peuple de Dieu. C’est unie à d’autres que toute communauté constitue et édifie l’Eglise, comme le rappelle le beau souffle du Concile Vatican II : « L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus, auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l’Église, pour qu’elle soit, pour tous et pour chacun, le sacrement visible de cette unité salutaire » (Lumen Gentium 9).

Pour ce faire, il est important que la visite permette à l’équipe de visiteurs de bien appréhender ce qui se vit déjà en terme de fraternité missionnaire et d’accueil inconditionnel de tous qui sont les deux visions proposées par la lettre pastorale. Je sais qu’à Saint-Leu-Saint-Gilles, ces réalités se vivent en bien des activités. Bien les connaître permettra de bien en parler pour qu’elles rayonnent au delà d’ici. Dans l’autre sens, à mesure que les visites se multiplieront, les « visiteurs » arriveront dans les paroisses enrichis d’expériences qui pourront éclairer et aider.

Comment la visite s’organise-t-elle ?

Le vicaire général, qui est à la fois prêtre et représentant de l’archevêque dans la paroisse visitée, ne peut mener la visite seul. Il vient pour valoriser et susciter, pas pour inspecter. Le fait qu’il soit accompagné de deux laïcs engagés aidera à ne pas le ressentir comme censeur. Surtout, une équipe diversifiée portera sur la communauté et son rayonnement un regard plus profond qu’une personne seule, et sera porteuse d’expériences diversifiées.

Tout à la joie de cette visite, je vous dis à bientôt !

Mgr Emmanuel Tois, vicaire général

Feuille de quinzaine n°466

« La Parole est… dans ton cœur » (Ro. 10,8)

En ce premier dimanche de carême, citant le Deutéronome (30, v.14), l’apôtre Paul attire notre attention sur la Parole de Dieu qui nourrit notre foi, notre cœur. Paul insiste : « elle est dans ton cœur », « si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité… », « car, c’est avec le cœur que l’on croit… ». Pour l’homme de la Bible, le cœur est le « dedans », le lieu où il rencontre Dieu. « Il leur a donné le jugement, la langue et les yeux, les oreilles et le cœur pour réfléchir » écrit le Siracide (17,6), (« pour penser », traduit la Bible de Jérusalem).

Nous avons entendu, à l’ouverture du carême, l’invitation à « revenir au Seigneur de tout notre cœur », à nous retirer « dans la pièce la plus retirée » pour prier sous la mouvance de l’Esprit de Dieu. C’est le moment favorable pour découvrir, re-découvrir plus profondément quel est Celui qui habite en nous, comme nous l’enseigne Paul dans un autre chapitre de cette lettre aux Romains, le chapitre 8. Il affirme avec force cette habitation de l’Esprit Saint en nous (v.8, 11) et nous exhorte à nous laisser conduire par lui (v.14), Lui qui fait de nous des fils (v.14-16). C’est aussi le Deutéronome que Jésus cite dans l’évangile de ce dimanche pour répondre aux suggestions du diable ; il nous montre le chemin et nous découvre la puissance de la Parole.

Permettez-moi d’évoquer le souvenir de Catherine Dueck-Doherty, fondatrice de la communauté Madonna House et auteure du livre Poustinia ou le désert au cœur des villes. Lors de sa venue en France en 1981, elle donna une conférence dans l’église Saint Gervais. Le geste accompagnant sa parole, elle déclara : « Français, vous êtes terribles, vous voulez mettre votre cœur dans votre tête, mais il vous faudra mettre votre tête dans votre cœur ». En conclusion de l’introduction à « Poustinia », le Révérend Robert D. Pelton écrit : « Puisse le Seigneur ressuscité conduire chacun de vous au désert de votre propre cœur et là, vous parler par son Esprit, et vous y montrer la grâce rayonnante  du visage du Père. Puisse-t-il alors vous conduire vers ses frères et ses sœurs qui, partout, attendent votre amour ». Que l’Esprit nous y aide !

                                                                                                                                Sr Hubert Dominique o.p.

Feuille de quinzaine n°462

9 au 23 janvier 2022

« Un drôle de paroissien ! »

Le titre de ce film de 1963 est encore dans les mémoires de Saint Leu : il fut tourné ici !                                                                           Le merveilleux Bourvil « s’arrangeait » (à sa façon) avec le Bon Dieu…

En recevant le baptême de la part de Jean Baptiste, Notre Seigneur souhaitait-il seulement devenir un paroissien comme les autres ?

Notre sacrement de baptême nous débarrasse du péché originel, nous fait entrer dans l’Église, et nous permet de devenir enfant de Dieu. Donc, aucune utilité pour le Christ, qui n’est marqué d’aucun péché, qui crée l’Église et n’a nul besoin d’y faire son entrée, et qui est Fils de Dieu de toute éternité !

Mais Jésus a voulu recevoir ce baptême, situé entre ces deux mystères essentiels : Incarnation et Rédemption. Deux scandales aux yeux de beaucoup d’hommes aujourd’hui. Comment un Dieu peut-il se faire si proche des hommes ? Et pourquoi donc les hommes auraient besoin d’être sauvés ?

Saint Paul a tout compris lorsqu’il écrit à Tite (notre lecture de ce dimanche) « Par le bain du baptême, le Christ nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint… Il s’est donné pour nous, afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien ».

Ce qui se passe au moment du baptême du Christ dans les eaux du Jourdain, est essentiel : Jésus adopte la position du pénitent : ce pécheur qui prend conscience de son péché et s’humilie devant Dieu. Notre démarche de contrition n’est jamais tout à fait réussie, tandis que l’accomplissement du Christ sur la croix est cet acte unique et salvateur pour le monde entier,  jusqu’à la fin des temps. Et le baptême au Jourdain en est une étape annonciatrice.

Saint Paul continue auprès de Tite, en l’appelant  « son frère, son véritable enfant » : « Par la grâce du Saint Esprit, nous sommes devenus des justes, et nous possédons dans l’espérance, l’héritage de la vie éternelle. »                                                                                                              L’indélicat paroissien du film célèbre, aurait-il renoncé à ses méfaits, s’il s’était rendu compte qu’un tel héritage était à sa disposition ?

Dans cette perspective, avec gratitude,  prions devant les crèches, présentes encore quelques jours. La Présentation de Jésus au Temple marquera une nouvelle étape vers la Passion Rédemptrice. C’est, à nouveau, une bonne nouvelle !

Nos vœux chaleureux, notre prière fidèle vous accompagnent.                                                                                       A.B.+ et toute l’équipe pastorale de Saint Leu.