Feuille de quinzaine n°510

Du dimanche 24 mars au dimanche 7 avril 2024

« Est il naïf de se réjouir en cette période ? »

Le « dimanche de la joie » ( Laetare), pause dans notre Carême, nous y a pourtant invités ! Bien sûr, ce n’est pas l’observation du monde qui a pu nous réjouir ( les motifs de joie profonde et durable y sont rares…) , mais plutôt ce que la liturgie nous a confié. 
«Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique : ainsi tout homme qui croit en Lui ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle » ( Jn 3,6)
Mais qui oserait prétendre qu’il voit suffisamment clair pour percevoir ces lueurs d’espérance ?                 
La parabole du pharisien et du publicain ( Luc 18,9-17) nous a montré récemment que celui qui plait à Dieu n’est pas l’orgueilleux tout rempli de lui-même, mais l’humble, qui se présente tel qu’il est devant le Seigneur et vient implorer son aide.
L’orgueil semble régner en maître dans le monde, et le Carême, dans ses trois dimensions (prière, jeûne, aumône) offre cette opportunité de devenir plus humble.                                                                    
Comment faire ? Tout simplement, en laissant le Seigneur se rapprocher de nous !  Particulièrement dans le sacrement du pardon. 
Les évangiles de ces dimanches de Carême nous entraîneront loin, si loin ! « Quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » ( Jn 12,33).
Nous voici ainsi préparés pour entrer avec force et détermination dans les heures de la Passion

A NE MANQUER SOUS AUCUN PRETEXTE !!!

A.B.+

Feuille de quinzaine n°508

Du dimanche dimanche 25 février au dimanche 10 mars 2024

« Le Christ intercède pour nous »

Si L’apôtre Paul déclare avec force : « Le Christ intercède pour nous », c’est qu’il fit l’expérience d’une rencontre fulgurante avec Jésus sur la route de Damas. Il est bon de lire le récit de cette  rencontre avec Jésus Vivant, telle qu’elle nous est racontée au chapitre 22 des Actes des Apôtres : « Je suis Jésus que tu persécutes » (v.6-7). Dans ce chapitre, Paul  fait allusion au martyre d’Etienne auquel il avait assisté. Ce jour-là (Actes 7,56-60), il avait entendu Étienne déclarer : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu (v.56) », et aussi : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché (v.60) ».

La prière d’Étienne a porté son fruit, et Paul, dans la 1ère lettre à Timothée, reconnaît : « Moi qui étais auparavant blasphémateur, persécuteur et violent, il m’a été fait miséricorde…oui, elle a surabondé pour moi… (1,13-14) ». Fort de cette expérience, Paul insiste sur la prière d’intercession : « Je recommande avant tout que l’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes (2,1) »
Des supplications ! Elles rejoignent la prière du Christ pour nous, accompagnée de celle de l’Esprit Saint (Ro.8,26-27) qui super-intercède pour nous en des gémissements ineffables.
Aujourd’hui comme hier, Jésus, Lui le Vivant, intercède pour nous et nous montre le chemin de l’intercession pour nos frères.

C’est en 1981 que nous avons découvert cette réalité si importante : intercéder avec l’Esprit Saint et Jésus, grâce au Père Raymond Halter, marianiste. Cette année-là, Raymond rencontra le Père Pierre Chevaleyre, alors en responsabilité à l’église St Leu St Gilles, et lui proposa de faire de l’accueil spirituel deux après-midis par semaine. Pierre lui ouvrit grand la porte. Raymond avait posé une condition : qu’un groupe d’intercession accompagne son accueil, chaque semaine

C’est ainsi que naquit le groupe d’intercession Notre Dame de toutes grâces, le jeudi après-midi. Ce groupe nous a permis de grandir dans la foi, d’oser des supplications et demander l’Esprit Saint avec tous ses dons, de devenir « mendiants du Seigneur », le Père très saint dans le nom de Jésus.

Sr Anne,o.p. et Sr Hubert Dominique,o.p

Feuille de quinzaine n°507

Du dimanche dimanche 11 février au 25 février 2024

Au-delà de la loi…
Grandeur de Dieu, grandeur de l’homme

Rencontre qui, au plan du religieusement correct, n’aurait jamais dû avoir lieu. Bref dialogue qui se noue entre deux interlocuteurs, un lépreux et Jésus.

Un lépreux, homme impur selon la loi. Rejeté hors du camp, contraint à habiter à l’écart de tout contact humain, de toute vie sociale et religieuse. Exclu, il doit crier impur ! Impur ! Pour éloigner toute rencontre sur sa route. Or voici que Jésus est là, sur son chemin. De la profondeur de sa détresse, jaillit une espérance folle qui lui fait braver l’interdit et le jette aux pieds de Jésus : « Si tu le veux, tu peux me purifier » élan de confiance faisant fi de tout obstacle !

Au-delà de la lèpre visible aux yeux des biens portants, des bien-pensants Jésus voit, entend le désir de cet homme d’être rétabli dans son corps, son cœur, son corps social. Une détresse  va le bouleverser au plus profond de lui, de ses entrailles, et à son tour, dans l’élan de sa miséricorde, il va oser poser un geste transgressif, toucher le malade, et ce, bien loin du comportement du prêtre qui passe à l’écart de l’homme laissé pour mort sur le bord du chemin (cf. Luc 10,31) : « Je le veux, sois purifié !».

Un autre manuscrit propose « Jésus pris de colère contre lui… » cette colère s’exerce non contre le lépreux mais contre le mal qui défigure un être humain, colère aussi devant la lâcheté sociale et religieuse qui exclut un homme de toute relation. Si par quatre fois l’évangéliste insiste sur la purification, c’est qu’au-delà de la seule maladie physique la lèpre était considérée comme la manifestation du péché. Seule la puissance de Dieu pouvant alors guérir. « Les lépreux sont purifiés » tel est le signe donné par Jésus aux envoyés de Jean-Baptiste venus le questionner : « Es-tu celui qui doit venir ? » (Mt 11,5).

Cet homme purifié est signe du royaume déjà là, du royaume qui s’accomplit, du Salut à l’œuvre. Loin d’être contaminé par la lèpre, Jésus communique à l’homme sa propre sainteté : « la lèpre partit de lui et il fut purifié. »

Merveille alliance de deux libertés, celle de l’homme qui ose laisser jaillir un cri du fond de sa détresse, liberté infinie de Jésus venu délivrer tous les hommes de leurs entraves et leur donner la vie en plénitude.

A la suite du lépreux, osons à notre tour aller nous jeter aux pieds de Jésus et accueillir de plus en plus la joie d’être sauvés.

« Grandeur inouïe de Dieu qui cherche, grandeur aussi de l’homme cherché » Saint Bernard.

Colette Fleury

Feuille de quinzaine n°506

Du dimanche 28 janvier au dimanche 11 février 2024

Le temps Ordinaire

Nous voici rentrés depuis trois dimanches dans le temps liturgique « ordinaire ». « Ordinaire » ? cela signifie que nous ne fêtons pas d’évènement particulier de la vie de Jésus et que ce temps n’est marqué d’aucune préparation spécifique à une grande fête comme l’Avent pour la fête de Noël, le Carême pour la fête de Pâques ou encore le temps pascal entre Pâques et Pentecôte…et d’autres temps encore… un temps de rien, mais de tout, mais de tout ce qui fait notre quotidien, notre vie au quotidien. La Vie dont la couleur symbolique est le vert, le vert des vêtements liturgiques de ce temps.
En ce temps ordinaire, le premier chapitre de l’évangile de Marc, nous fait cheminer avec Jésus dans son quotidien ; nous le voyons  partir pour la Galilée proclamer l’évangile de Dieu ( Marc 1, 15) ; nous le voyons choisir ses compagnons et enseigner dans la synagogue de Capharnaüm. Puis, nous le voyons « à l’œuvre » : Il guérit les malades, délivre des démons : et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Evangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. (Mc 1, 39)

Ce temps ordinaire, n’est-il pas le nôtre ? N’est-il pas le temps de la banalité de nos vies ? Mais aussi le temps des réalités insoutenables comme les guerres qui se déroulent sur la terre de Jésus mais aussi ailleurs  dans le monde…

En ce temps là, Jésus guérit les malades, les possédés …. et maintenant ? Ne sommes nous pas nous-mêmes malades ou possédés ou tout simplement frileux de nous aventurer là où le Christ veut nous mener, frileux de le suivre ? Nous guérit-Il encore ? Désirons-nous guérir ? Allons-nous, nous aussi, à sa suite, attirés par sa prédication et ses actions ? Sommes-nous des artisans de paix comme Lui-même l’a été et l’a demandé ?
Ce temps « ordinaire » nous permet d’être au quotidien avec Jésus comme ses disciples l’ont été avant nous : la vie de tous les jours, avant les grands évènements, la mise en pratique de son enseignement. Le temps liturgique est bien rythmé, équilibré tout au long de l’année, pour nous ressourcer entre deux temps forts que nous pouvons alors vivre pleinement.
Que ce temps « Ordinaire » nous donne l’occasion d’être à l’écoute de ce quotidien de Jésus, de mieux réfléchir à toutes ses actions pour nous ; qu’en vivant pleinement ce temps « ordinaire » nous soyons prêts à Le suivre, et à vivre le prochain temps liturgique qu’est le Carême et qui arrive bientôt.
Finalement, ce temps « Ordinaire » ne l’est pas tant que cela : c’est autour du Christ et par le Christ que se bâtit notre vie personnelle et celle de l’église, par l’écoute de son enseignement quotidien et par la prière, plus que jamais nécessaire. Et cela, c’est plus qu’ordinaire !

Mady Bédarrides
Membre du conseil pastoral

Feuille de quinzaine n°505

Du dimanche 14 janvier au dimanche 28 janvier 2024

L’an nouveau : Entendre et accueillir L’INOUÏ de DIEU

Toute l’histoire judéo-chrétienne est remplie de ces évènements inouïs, retracés dans toute la Bible.
La marche du peuple d’Israël dans le Premier Testament est une traversée continue, répétée d’épreuves transformantes.

A Noël, nous fêtons un nouveau-né et tout au long de cette année liturgique, nous allons méditer la vie de Jésus parmi les hommes, « un pur évènement ».

Comment aujourd’hui nous laisser éclairer par le chemin du Christ, par le mystère de sa naissance, de sa vie, de sa mort et laisser advenir le renouveau dans nos chemins personnels et ecclésiaux ?

L’inouï n’est pas l’extraordinaire mais le non-entendu de l’ordinaire. Il rapproche de la réalité, de ce qui est. Il s’agit de réinvestir tout ce qui a été donné, sans qu’il soit lié dans ce qui est contenu, dans ce qui a précédé. Le chemin qui va naître, est au risque de la disparition et de pertes. Il permet un accomplissement.

L’Ad-venir survient de la transformation née dans la traversée. L’épreuve transforme en ce qu’elle est un lieu de vérité et permet de faire le jour sur les cœurs et les comportements. Elle suscite des alliances hors du camp, fait sortir de l’entre-soi et aller vers d’autres chemins possibles. Elle suscite créativité et ingéniosité. L’issue du processus est toujours inconnue.

Dieu soutient la traversée de l’épreuve, éloigne la peur de la mort et rend possible la sortie.

La transformation pascale permet l’ouverture de chemins inattendus, des chemins vers la VIE.

Quelques jalons pour notre marche ensemble :

-Transformation par Les Sacrements « don de Dieu, source de vie éternelle, source de vie fraternelle », en reprenant les mots de notre vicaire général, Mgr Emmanuel Tois, à propos de la démarche pastorale diocésaine demandée par l’Archevêque de Paris, sur la base de catéchèses dans une perspective missionnaire.

-Transformation par La Parole de Dieu, performative, créatrice, vivante. Le dimanche de la Parole célébré cette quinzaine nous rappelle que le Christ Verbe transforme la terre et l’humanité.

-Transformation par La Prière, thème choisi par notre Pape pour cette année précédant le Jubilé de 2025, afin de remettre au centre la relation profonde avec le Seigneur.

-Transformation par le programme des Holygames des JO, pour vivre des jeux saints, solidaires et missionnaires.

La première annonce, l’annonce du kérygme (foi en Jésus-Christ) et la mission d’évangélisation sont toujours d’actualité pour les disciples en chemin.

Laissons-nous travailler par ce kérygme transformant et l’annonce inouïe du don de Dieu.

Le changement actuel de la société entraîne une nouvelle phase de l’histoire de l’Église et de nos communautés, pour rendre l’Esprit de Dieu présent dans toutes les brèches et les fractures actuelles et transformer le monde pour le rendre conforme à l’Evangile.

A la suite de la petite Thérèse de Lisieux, ayons confiance en participant aux transformations qui sont à l’œuvre aujourd’hui, car Aujourd’hui est radicalement nouveau.

Le renouveau de nos cœurs entraîne le renouveau de l’Eglise qui entraîne le renouveau du monde.

L’Inouï est divin, l’INOUÏ EST DIEU !

Christelle SIMON, Vice-présidente Conseil Pastoral

Le repas de Noël

Cette année, en raison des travaux de cuisine à Saint Leu, un chocolat chaud avec buffet a tout de même été possible le soir du 24 décembre : merci aux organisatrices !

Le repas de Noël du 25 a eu lieu chez nos voisins, amis et frères à Saint Merry, rue saint Martin, avec la communauté Sant Eggidio (photo ci jointe)

Une belle équipe de Saint Leu y a participé et garde un merveilleux souvenir de cette remarquable organisation pour plusieurs centaines de personnes isolées.

L’ occasion nous a été donnée de vivre ce repas en doyenné !