Feuille de quinzaine n°522

Du dimanche 10 novembre au dimanche 24 novembre 2024

« C’est le Christ qui reçoit dans la personne du pauvre »

L’équipe du petit-déjeuner est très attachée à recevoir le Christ dans l’Eucharistie au cours de la messe du samedi matin avant de servir à table nos frères et sœurs de la rue.
D’où vient cet attachement ?  Quel est le lien entre la messe et le service ? Avec quels mots l’exprimer ?

Avec la messe et le service, deux pauvretés se rencontrent.
Celle de notre cœur, pour recevoir le Christ, et celle du dénuement matériel et de la souffrance des personnes de la rue. En unissant notre pauvreté à celle du Christ dans l’Eucharistie, nous repartons servir nos frères et sœurs en ayant reçu la richesse de sa Miséricorde.

Servir les pauvres est un effort : il faut renoncer à ses activités personnelles, se lever vers 5h-5h30 du matin, sortir dans le froid, monter les tables, mettre le couvert, préparer le café, les boissons, la nourriture … servir … nettoyer et ranger.

Cet effort dans le service fait naître une joie intérieure. Elle nous fait vivre la véritable gratuité. La gratuité, ne nous y trompons pas, n’est pas un échange, mais un don à celui qui ne peut pas rendre. C’est le Christ qui reçoit ce don dans la personne du pauvre.

Le service demande également une constance dans l’effort. Et, c’est la messe qui triomphe de nos résistances. Elle nous fait demeurer dans le cœur miséricordieux du Christ.
Comment créer des relations avec les pauvres de la rue sans une présence régulière ? Nous transmettons la paix et la joie reçues et nous les recevons dans ce qu’ils sont en eux-mêmes. Des amitiés se nouent, des gens partent, reviennent. Nous découvrons des personnes qui ont des familles, ont exercé un ou plusieurs métiers, ont eu parfois des vies étonnantes.
Que de talents à la rue ! Le visage sur cet édito est un dessin réalisé à main levée sur une serviette de table par une personne de la rue.
Pauvreté, miséricorde, joie, paix, gratuité, constance, voilà ce que l’équipe du petit-déjeuner vit, reçoit, transmet les samedis matin.
Qui que vous soyez, venez et écoutons ensemble la parole de Jésus « levez-vous, allons[1] » servir, rencontrer le Christ dans nos frères et sœurs de la rue.


[1] Matthieu 26:46

L’équipe du petit-déjeuner

Feuille de quinzaine n°521

Du dimanche 27 octobre au dimanche 10 novembre 2024

« La foi nous fait sentir l’amour de Dieu »

Voilà qu’en cette nouvelle année pastorale deux grands évènements nous attendent :
D’abord, dans deux mois, nous aurons la joie de vivre ensemble ce beau moment attendu par tous, la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris. Tous les fidèles chrétiens, en particulier, ont hâte de voir ce jour de grâce et se préparent surtout spirituellement car cet édifice en plus de sa beauté extérieure, exprime la foi, la confiance et la présence de Dieu parmi les hommes.
Ensuite, en octobre prochain le jubilé de la vie consacrée va être clôturé. Cette initiative pastorale du Saint Père nous invite à continuer le parcours chrétien en y tenant toujours l’Espérance et à aller jusqu’au bout malgré tout. Et tous sont concernés car nous avons été consacrés par le même Esprit.
Cela dit que c’est une année de grâce qui nous permet aussi de faire un « saut » dans la confiance totale, comme Bartimée selon l’évangile de Saint Marc. Ce mendiant aveugle qui suppliait le Seigneur puis laissait son vieux manteau et quitta sa misère en courant vers Jésus (Mc 10, 50) nous donne un bon exemple pour vivre notre foi. Dieu nous appelle à venir vers lui et même si le chemin nous semble parfois difficile, nous avançons toujours grâce â cette petite flamme intérieure qui nous anime, la foi chrétienne.
Et de son côté le Seigneur nous demande chaque matin : « Que veux-tu que je fasse pour toi aujourd’hui ? (Mc 10, 51). Certes nous avons des réponses qui viennent spontanément à l’esprit mais déjà en même temps Dieu nous ouvre la porte de son cœur, sa miséricorde pour ses enfants. Et cette réouverture de Notre Dame nous explique aussi cette bonté du Seigneur qui transperce le cœur humain et qui accueille tous les hommes.
Alors, soyons comme Bartimée dans la vie. Chaque jour, il existe tant d’opportunités qui se présentent devant nous et qui pourraient emmener chacun d’entre nous sur le bon chemin, si on ose prendre la bonne décision de quitter sa cécité.
Avec Dieu, rien ne s’écroule, tout se construit. On peut toujours faire du neuf avec cet envoi « va, ta foi t’a sauvé » (Mc 10,52) c’est-à-dire on recommence et on reprend un nouveau départ. Et la paix commence au moment où l’homme laisse Dieu éveiller en lui le courage, la force, la vraie liberté et l’amour.
« Que l’Esprit de Dieu déverse en chacun de nous et sur le monde entier la joie et la paix de notre Rédempteur. » (Prière du Jubilé, Pape François)
                                                        
  Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°520

Du dimanche 13 octobre au dimanche 27 octobre 2024

Force et humilité. Cela ne vas pas souvent ensemble…

En ce mois d’octobre,  plusieurs visages  portent haut et loin ce qui pourrait paraître  une opposition.
Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant  Jésus et de la Sainte Face. Son nom présente à lui seul la force et l’humilité de Dieu, ce Dieu qui veut se faire petit enfant, pour mieux nous rejoindre. Ce Dieu qui montre son visage, qui regarde avec attention les plus faibles et les plus délaissés, et qui recevra quolibets et crachats pendant son chemin de croix. Le bon larron, écartelé lui aussi, se tournera, plein d’espérance au moment ultime, vers le visage de Dieu ( Luc 23,42).  Force et humilité….
D’assise viendra François, le fêtard que la fête n’amuse plus. Il veut épouser la seule jeune fille qui  lui plaise vraiment : Dame pauvreté. Il vend ce qu’il a, et même d’avantage ; il entend Dieu lui demander de réparer son Eglise qui croule. Il percevra la force et l’humilité de Dieu dans la nature, et sur le visage des lépreux dont on se détourne, dans la soif de ceux qui ne connaissent pas le Christ, ou ne le reconnaissent pas comme le Fils de Dieu. Alors, avec force et humilité, François d’Assise inventera la crèche.
Avec le visage de Marie,  octobre est le mois du Rosaire : prière mariale par excellence, qui nous fait méditer sur la vie du Christ.
Un chapelet est une suite de  « je vous salue Marie », précédée du Credo, du  Notre Père, et suivie du Gloire au Père. 5 dizaines de « je vous salue Marie » qui correspondent aux 5 mystères évoqués  … Le rosaire  est un ensemble de 4 chapelets, avec ces mystères joyeux ( de la vie de Jésus à Nazareth), lumineux ( de sa vie publique), douloureux de sa Passion, et glorieux de sa Résurrection.
L’avez-vous remarqué ? Sur les cinq mystères glorieux (Pâque de la Résurrection, Ascension du Christ, Pentecôte, Assomption de la Vierge Marie, Couronnement de la Vierge), les 4 premiers marquent les esprits en Occident, comme en Orient, rythment les calendriers, donnent lieu à des temps de vacances et de réjouissances.  Mais pas le dernier ! Le Couronnement de la Vierge est pourtant le plus spectaculaire, celui qui récapitule toute la Bible, en faisant rejoindre Eve de la Genèse à la nouvelle Eve  du livre de l’Apocalypse. Il donne sens à toute l’histoire de l’humanité et nous ouvre  en grand les portes du ciel. Cette fête grandiose passe souvent inaperçue… 

 À Saint Leu, la prière mariale est particulièrement  suivie : chapelets et louanges, messe quotidienne avec le chant du Magnificat, messe chaque vendredi pour la Terre Sainte avec l’Ordre du Saint Sépulcre, qui insère la prière à Notre Dame de Terre Sainte. Temps de prière des Captifs qui se terminent devant la statue de Marie, comme les messes du samedi matin avant les petits déjeuners pour les personnes de la rue.
Et depuis 3 années, le Pôle Mission du diocèse, installé maintenant à Saint Leu, propose un dimanche sur deux « l’Escale ». Avec la « prière des frères », les détresses, les préoccupations ou les projets  sont écoutés à la lumière de la Parole de Dieu et présentés à la Vierge Marie.
« Tout ce qu’il vous dira, faites le » (Jean  2,5)
Force et humilité…

A.B.+

Feuille de quinzaine n°519

Du dimanche 29 septembre au dimanche 13 octobre 2024

ANDRE GOUZES 1943/2024

Le frère André Gouzes nous a quittés le 23 aout dernier à l’âge de 81 ans. Il était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis près de 10 ans. Ses obsèques se sont déroulées le 26 aout dans l’abbatiale de Sylvanes.
Il est né à Brusque le 6 juin 1943, village situé à 10 kilomètres de Sylvanes, dans le Sud-Aveyron. Son père est garagiste Il perd sa mère très jeune.  Après un bref passage à la Trappe, il rejoindra l’Ordre des dominicains à l’âge de 20 ans et sera ordonné prêtre en 1974.
Chantre du couvent de Rangueil à Toulouse, il y débute la création de la liturgie Tolosane des prêcheurs, qui deviendra la Liturgie Chorale du Peuple de Dieu, en collaboration avec les frères Jean-Philippe Revel et Daniel Bourgeois. C’est un corpus liturgique de plus de 3000 pages dont les créations musicales prennent racine dans différentes traditions musicales du christianisme : chant grégorien, polyphonies anciennes, chorals protestants, chants mozarabes, musique byzantines… Les textes sont issus de la Bible et des pères de l’Eglise. Il réalise notamment des polyphonies sur les modalités grégoriennes particulièrement réussies qui permettent de chanter les psaumes en français dans les sept modes en écho à la liturgie des heures célébrée dans les monastères bénédictins.
A partir de 1975, il s’établira à l’Abbaye cistercienne de Sylvanes qu’il restaurera en compagnie de Michel Wolkowitsky, l’actuel directeur et de nombreux amis. Cet endroit remarquable est un lieu de rencontre entre l’art et le sacré.  De là, il sillonnera la France et le monde pour faire connaitre et travailler sa liturgie. Il est venu à Saint Leu à plusieurs reprises ; En 2018, la dégradation de son état de santé l’amènera dans un établissement spécialisé en nord Aveyron.
Au-delà de son œuvre liturgique géniale et foisonnante, enracinée dans la Tradition, et tout à la fois tournée vers l’avenir, dont beaucoup témoignent qu’elle a contribué à leur conversion, leur maintien ou leur retour vers l’Eglise, Le frère André a marqué toutes les personnes qui l’ont rencontré par son énergie, sa personnalité chaleureuse, par sa pensée souvent visionnaire et surtout son immense joie de vivre !

Témoignage du frère Emmanuel Pisani op
« C’est avec un inévitable pincement au cœur que j’écris ces mots parce que l’un de mes amis, l’un de mes frères bien aimés est parti, poursuivre son chemin vers la Demeure du Ciel. Le frère André était une bouffée d’Esprit Saint. Sa vivacité, sa fougue, ses grands éclats de rire, son sens cosmique de la liturgie ont permis au désert de refleurir. Sa présence, sa création, son art ont été d’un grand réconfort pour beaucoup, et je ne serai sans doute jamais devenu dominicain s’il n’y avait eu la beauté profonde de cette liturgie du Peuple de Dieu pour laquelle il a tant donné. Ce Joyeuse lumière qui surgit, vacille, danse, telle la flamme de la nuit de Pâque, a été pour moi un coup de foudre et j’ai su d’une évidence limpide, la première fois que je l’ai entendu à un office de vêpres au couvent de Bordeaux, que je serai dominicain. Je le suis devenu sept ans plus tard. Il est vrai qu’il n’était pas facile de vivre avec le frère André, mais on lui pardonnait toujours ses sauts d’humeur ou de voix, parce qu’on savait combien son cœur était bon et généreux. Il était aussi une bouffée d’Esprit Saint parce Dieu était toujours là, toujours présent, toujours sur ses lèvres. Il vivait de Lui, par Lui, en Lui et il nous remplissait de Lui. Son enthousiasme nous donnait Dieu. Il y avait vraiment quelque chose du troubadour chez le frère André.
Au couvent de l’Annonciation, alors que j’étais chantre, nous avions introduit chaque dimanche son Grand invitatoire dominical ; nous le chantions comme il le voulait, avec ses rythmes, ses accélérations, ses crescendos et decrescendos, car la liturgie, c’est la vie, et non une boite à musique. »

Bibliographie :

  • Sylvanès : histoire d’une passion, éditions Desclée de Brouwer, 1991, 158 p..
  • Nouvelle édition en collaboration avec René Poujol, 2010, 240 pages (ISBN 978-2-220-06215-0)
  • Le rosaire de Fra Angelico : méditations de Catherine de Sienne, prières du frère André Gouzes, photographies de Helmuth Nils Loose, commentaires iconographiques du frère Élie-Pascal Épinoux, Éditions du Cerf, 1995, 96 pages (ISBN 2-204-05196-9)
  • Une Église condamnée à renaître, entretiens avec Philippe Baud, Éd. Saint-Augustin, 2001, 186 pages (ISBN 2-88011-233-8)
  • Le chant du cœur : conversations sur la foi, entretien avec Philippe Verdin, Éditions du Cerf, 2003, 144 pages (ISBN 2-204-07251-6)
  • La nuit lumineuse : initiation au mystère de Pâques, Paris, Bayard, 2004 (ISBN 2-227-47334-7)

Béatrice Gaussorgues, chorale André Gouzes à Saint Leu-Saint Gilles

Feuille de quinzaine n°518

Du dimanche 15 septembre au dimanche 29 septembre 2024

Comme la rentrée scolaire a commencé récemment et que l’année pastorale sera lancée plus tardivement, ce temps est propice à poursuivre les bienfaits et l’élan de notre période estivale.
Ce rétro-flash de la période des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Paris, auxquels vous avez tous immanquablement participé en direct ou sur les médias, nous montre comment la société civile et tous nos frères et sœurs en humanité se sont mobilisés, dépassés, mis au service, œuvré pour la dignité de la personne, la paix et le bien commun :
-Une grande fête populaire, mondiale, intergénérationnelle réunissant les français et touristes, les sportifs et spectateurs, autour des athlètes,
-Un climat serein par la mobilisation des forces de sécurité et des bénévoles présents tous les cinquante mètres sur les trottoirs parisiens, des commerçants toujours prêts à renseigner et rendre service,
-Un air joyeux qui faisait dire à deux parisiennes croisées le dimanche de clôture des JOP « Enfin après cette trop longue ambiance de morosité et désespérance, nous avons retrouvé le bonheur simple, nous croyons à nouveau qu’il est possible de bien vivre, d’être heureux. »,
-Une démonstration de foi par la mobilisation de l’Eglise catholique pour accompagner le monde du sport, et aussi les nombreuses professions de foi des athlètes sur les stades : signes de croix, bras levés vers le ciel, action de grâce, chants de louange, bénédictions…,
-L’entraide entre les athlètes pendant les compétitions, l’esprit d’équipe et l’appartenance collective, les parcours individuels époustouflants, les grandes histoires familiales et fratries extraordinaires, les encouragements et félicitations des perdants vis-à-vis des champions, la participation de ressortissants de nations ennemies sur des terrains de guerre, l’accueil des athlètes réfugiés et neutres, la participation des femmes faisant l’objet de graves discriminations dans leurs pays d’origine (la taekwondoïste afghane réfugiée en France en menacée de mort par les talibans) ou victimes de violences conjugales (après l’annonce du décès au Kenya de l’athlète para-olympique ougandaise Rebecca Cheptegei brûlée à son retour de l’église avec ses enfants, par son compagnon),
-La participation et l’effort avant de rechercher « la gagne », pour la plupart des athlètes qui repartent sans médailles et pour tous ceux qui ont eu la chance de courir le Marathon pour tous, sans classement à l’arrivée,
-Les applaudissements du public et les acclamations des spectateurs de manière indifférenciée à l’égard de tous les athlètes,
-L’émotion soulevée par tous les athlètes para-olympiques, le grand respect pour leurs combats, leur courage, leur persévérance et leur longévité, l’inclusion de volontaires porteurs d’handicap, la présence indéfectible des entraîneurs situés dans un rapport au quotidien davantage humain qui va vient bien au-delà du tapis ou de la piste. Ainsi un guide a favorisé l’interaction des spectateurs sur les bords des quais de Seine afin de stimuler et remercier les encouragements pour un triathlète non voyant français concourant pour la 2ème place et la médaille d’argent.
Les paroles des responsables sont également instructives :
« Quand on vous a dit “handicap”, vous avez répondu : “performance”. Quand on vous a dit que c’était impossible, vous l’avez fait. Et ce soir, vous nous invitez à vous rejoindre pour mener ensemble cette révolution paralympique. Ce soir, vous nous invitez à changer de regard, à changer d’attitude, à changer de société, pour enfin donner toute sa place à chacun…. Il y a peu d’événements capables de rendre le monde meilleur. Les Jeux paralympiques ont ce pouvoir inégalé, non seulement de nous faire vibrer, mais de nous transformer… Dans la vie, il y a des rencontres qui nous touchent, des rencontres qui nous transforment, des rencontres qui nous rendent meilleurs. » Tony Estanguet, Président du comité d’organisation des JOP Paris 2024
« Oui, tout comme la foi, le sport peut nous guider sur la manière de mener une vie meilleure et plus significative. Tout comme la foi, le sport peut faire ressortir le meilleur de nous-mêmes. Comme la foi, le sport nous enseigne l’importance de vivre en solidarité et en paix avec nos semblables. Mais le sport ne peut pas répondre aux questions ultimes sur le sens de notre existence. Seule la foi peut apporter des réponses aux questions réellement existentielles de la vie, de la mort et du divin. Seule la foi peut nous guider dans notre acceptation de la transcendance divine. » Thomas Bach, Président du comité olympique international (C.I.O)

Selon le Pape François,« Le sport peut être un instrument de rencontre, de formation, de mission, de sanctification. »,
Espérons ce même programme de Bonheur, à chacun et chacune, même si la course d’élan de certains d’entre nous part de plus loin, pour « un p’tit truc en plus », dans notre paroisse et le pôle mission.
« Devenons ensemble des Champions de l’Amour dans les grandes Olympiades de la Vie ! »

Christelle Simon, vice-présidente Conseil Pastoral

Feuille de quinzaine n°517

Du dimanche 30 juin au dimanche 1 septembre 2024

Bien chers tous… le 2 juin je vous annonçais un édito du Père Étienne Grenet :
il l’a fait!!

Certains d’entre vous le connaissent, pour d’autres la rencontre reste à faire. Ce jeune prêtre est chargé du Pôle Mission par l’Archevêque de Paris. Un temps de présentation de ces propositions à Saint Leu aura lieu le 28 et 29 septembre. AB+

Depuis plus de trois ans, le Pôle Mission est accueilli, tous les 15 jours, dans l’église Saint-Leu Saint-Gilles pour l’Escale : un événement destiné aux personnes en recherche spirituelle. Dimanche dernier, à l’occasion de la 62e Escale, nous avons encore fait de très belles rencontres. Je pense en particulier à une jeune femme qui revenait pour la deuxième fois et nous disait : « J’aimerais avoir la foi ! »

Depuis septembre, la salle Saint-Leu a accueilli, chaque mercredi soir, l’École française de vie dans l’Esprit, un parcours de vie spirituelle, à destination cette fois des fidèles baptisés désireux de se former à travers une sorte de retraite d’un an. Et certains mardi, c’était un groupe de travail de 18-35 ans, centré sur la conversion écologique, qui se retrouvait dans le même lieu.

Plusieurs d’entre vous ont participé à l’une ou l’autre de ces propositions, cette année ou les précédentes.

Cette semaine, nouvelle étape, puisque le Pôle Mission aura désormais des bureaux permanents à la paroisse. Nous sommes très heureux d’arriver de manière plus stable en ce lieu magnifique, marqué depuis des décennies par le souci de l’accueil ainsi que par l’ouverture aux charismes, dans l’élan du Concile Vatican II qui appelle à les redécouvrir.

Après avoir rencontré les membres du conseil pastoral paroissial, jeudi dernier, je serai heureux de rencontrer plus largement la communauté au fil des prochains mois.

Très bel été.
Père Étienne Grenet (Responsable du Pôle Mission)

Feuille de quinzaine n°516

Du dimanche 16 juin au dimanche 30 juin 2024

Un temps ordinaire?

Vous savez que c’est l’appellation du temps courant, sans période liturgique spécifique. L’Avent, le Carême, le temps pascal nous offrent un déploiement liturgique particulier, des couleurs et des chants en lien avec les textes bibliques de ces semaines denses. Et chacun de nous est invité à entrer dans une intériorité adaptée.

Le temps dit « ordinaire » serait-il pour  autant banal et sans attrait ?
Certains apprécient le calme qui s’installe entre deux périodes festives, repos nécessaire pour souffler après de fébriles préparations…
Mais pour d’autres, l’ennui risque de poindre dans une sorte de routine, qui serait liée à l’appellation  « temps ordinaire ».

Avec le Seigneur, rien n’est jamais banal. Et si certains psaumes  traduisent la crainte de l’ennui, c’est dans un recours confiant auprès de Dieu. Ainsi le  Ps 63 :« Ecoute, ô mon Dieu, le cri de ma plainte.. ».
Une personne qui porte un intérêt à la Bible ne saurait passer une seule journée sans cette quête : « Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau..(Ps 62).

Le temps dit « ordinaire » est à recevoir comme « ordonné à la volonté de Dieu » (du latin : Ordo, ordinis ). Ce dimanche et le suivant, nous recevrons deux évangiles qui n’ont rien de banal. La modeste graine tombée en terre, qui germe et se déploie en ramure magnifique pour abriter les oiseaux du ciel ( Marc 4, 26+). Et la tempête apaisée, où les disciples sont terrifiés, d’autant plus que Jésus parait somnoler dans la tourmente ( Mc 4, 35+).

Rien de banal, assurément.
A moins que vous décrétiez que le printemps, avec toutes les promesses de cette admirable saison, est d’une affligeante morosité
A moins que les paraboles ne vous surprennent plus
A moins que les tempêtes que nous traversons restent pour vous sans perspective, tandis que le Seigneur aime à nous dire : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la Foi ? » ( Marc, 4,40).                               
A temps et à contre temps, entendons le Pape François, à la suite de tant de Papes à la messe d’inauguration de leur pontificat: « N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service ».

A.B.+        

Feuille de quinzaine n°515

Du dimanche 2 juin au dimanche 16 juin 2024

COMME S’ IL EN PLEUVAIT…

Ces fêtes solennelles en cascade nous permettent de vivre plusieurs réalités .
D’abord : une joie profonde, dont notre monde a tant besoin, dans ces périodes d’inquiétude, de conflits, d’oppositions violentes…
Chaque solennité nous dévoile un aspect de cette joie, spécifiquement chrétienne. 
Pâques : la joie tranquille du Ressuscité, discrète presque. Avec le tombeau vide, les linges mortuaires pliés, le secret confié par les anges aux femmes, puis aux disciples.                           
L’Ascension, cet élan vers le haut, accompagné d’une promesse : le don de l’Esprit Saint.                 
Pentecôte, avec cette effusion de l’Esprit, et l’unité dans la diversité des langues.                                            
La Trinité, le mystère de ce Dieu unique présent en trois personnes distinctes : Père, Fils, Esprit Saint. 
Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ : qui nous introduit d’avantage dans  la communion au Christ et à l’unité de son Eglise.

Ces fêtes réjouissantes nous confortent également contre les tentations d’idolâtrie. Ces tentations les plus courantes sont, bien entendu, celles du consumérisme effréné, ou de se croire les rois du monde, dans les domaines économiques ou politiques, dans les grands enjeux sociétaux, où les plus fragiles sont si vite oubliés…                                         
Existent aussi les tentations de porter un regard sur Dieu qui n’est pas juste, c’est-à-dire pas ajusté à ce qu’il est vraiment, et ce qu’il nous révèle sur lui-même.
Ce Dieu qui se révèle à nous n’est pas seulement ce Dieu unique qui met facilement à bas les divinités de pacotille que nous nous construisons et dont l’humanité s’encombre si souvent, sous des formes et des appellations variées…                                                                                                                         
Ce Dieu est aussi celui qui rend caduques et vaines les querelles entre les hommes, et les fausses valeurs du monde. Saint Augustin (5ème siècle) nous dit, à propos de ces fausses valeurs : « plus on les pleure, moins elles méritent d’être pleurées, et moins on pleure sur elles, plus elles méritent d’être pleurées !!». (Les Confessions »). 
Ce Dieu nous permet d’avancer dans ce monde, tel qu’il est, avec, dans le cœur,
« cette immense joie, que nul ne pourra nous ravir » (Jean 16,22).                                                                                                
Dans une belle et joyeuse unité liturgique, nous pouvons dire ensemble :
«  Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur ;
 je tiendrai ma promesse au Seigneur, devant tout son peuple » ( Ps 115, du dimanche 2 juin).

A.B.+                                                                                                                                      


Un prochain Edito sera rédigé par le Père Etienne Grenet, chargé par l’Archevêque du Pôle Mission. (à Saint Leu : « l’Escale », « la vie dans l’Esprit », « Laudato Si »…)                                                 

Feuille de quinzaine n°514

Du dimanche 19 mai au dimanche 2 juin 2024

D’un seul coeur…

Le mois de Mai est le mois traditionnellement consacré à Marie, Mère de l’Eglise et Notre Mère à Tous. Mois où la nature s’éveille et se met en fête pour notre plus grand plaisir.
Nous sommes  dans le temps Pascal et toujours remplis de la joie de Pâques. Joie de la Résurrection du Seigneur qui nous pousse à nous ouvrir davantage, comme la nature, au renouvellement, au changement, à faire autrement et à nous engager d’une autre manière tant dans notre vie personnelle que communautaire. 
Comme les compagnons d’Emmaüs retournant à Jérusalem comblés de joie d’avoir reconnu Jésus se sont empressés de partager avec les disciples ce qu’ils ont vécu, nous aussi nous sommes invités à partager avec la même joie avec nos sœurs et nos frères au sein de notre communauté paroissiale.
Les frères et les sœurs on ne les choisit pas, on les reçoit. Nous sommes appelés à nous aimer sans nous être choisis. La charité fraternelle rend visible l’amour de Dieu.

Nous pouvons reprendre à notre compte le psaume 133 qui est un condensé de l’amour fraternel qui nous dit :

Voyez ! Qu’il est bon, qu’il est doux                                 
D’habiter en frères tous ensemble !                             
C’est une huile excellente sur la tête,                           
qui descend sur la barbe,                                                              
qui descend sur la barbe d’Aaron,
sur le col de ses tuniques .

C’est la rosée de l’Hermon,
qui descend sur les hauteurs de Sion.
Là, Dieu a voulu la bénédiction,
la vie à jamais.

Le Ps 133 n’a rien perdu de son actualité. La vie fraternelle peut prendre des noms nouveaux et des formes nouvelles, elle ne meurt pas. Le psaume voit l’amour comme une consécration, une immersion dans le divin, il ouvre des horizons illimités. Quand nous sommes tous unis dans l’amour, dans la foi et dans le culte, il semble que le temps s’arrête et que la Sion terrestre cèle le pas à la Jérusalem céleste. Malgré l’étrangeté des comparaisons, le psaume est donc fort utile pour aujourd’hui. Alors que la famille n’existe pratiquement plus, que les sociétés s’individualisent, que l’Église est en crise, il est bon de se rappeler le pouvoir vivifiant et fertilisant de la fraternité humaine surtout lorsqu’elle est vécue en communauté et en Église. (H.Tremplay o.p.)
Ce temps Pascal nous conduit vers la Pentecôte. Soyons comme les disciples  avec Marie, toutes et tous, d’un même cœur, assidu(e)s à la prière dans l’attente de se laisser renouveler par l’Esprit Saint.
Vierge Marie, Mère de l’Eglise, que ce mois marial nous rappelle ta place dans la liturgie, de Noël à la Pentecôte.                

Yvonne Chabot (accueil de Saint Leu)