Feuille de quinzaine n°507

Du dimanche dimanche 11 février au 25 février 2024

Au-delà de la loi…
Grandeur de Dieu, grandeur de l’homme

Rencontre qui, au plan du religieusement correct, n’aurait jamais dû avoir lieu. Bref dialogue qui se noue entre deux interlocuteurs, un lépreux et Jésus.

Un lépreux, homme impur selon la loi. Rejeté hors du camp, contraint à habiter à l’écart de tout contact humain, de toute vie sociale et religieuse. Exclu, il doit crier impur ! Impur ! Pour éloigner toute rencontre sur sa route. Or voici que Jésus est là, sur son chemin. De la profondeur de sa détresse, jaillit une espérance folle qui lui fait braver l’interdit et le jette aux pieds de Jésus : « Si tu le veux, tu peux me purifier » élan de confiance faisant fi de tout obstacle !

Au-delà de la lèpre visible aux yeux des biens portants, des bien-pensants Jésus voit, entend le désir de cet homme d’être rétabli dans son corps, son cœur, son corps social. Une détresse  va le bouleverser au plus profond de lui, de ses entrailles, et à son tour, dans l’élan de sa miséricorde, il va oser poser un geste transgressif, toucher le malade, et ce, bien loin du comportement du prêtre qui passe à l’écart de l’homme laissé pour mort sur le bord du chemin (cf. Luc 10,31) : « Je le veux, sois purifié !».

Un autre manuscrit propose « Jésus pris de colère contre lui… » cette colère s’exerce non contre le lépreux mais contre le mal qui défigure un être humain, colère aussi devant la lâcheté sociale et religieuse qui exclut un homme de toute relation. Si par quatre fois l’évangéliste insiste sur la purification, c’est qu’au-delà de la seule maladie physique la lèpre était considérée comme la manifestation du péché. Seule la puissance de Dieu pouvant alors guérir. « Les lépreux sont purifiés » tel est le signe donné par Jésus aux envoyés de Jean-Baptiste venus le questionner : « Es-tu celui qui doit venir ? » (Mt 11,5).

Cet homme purifié est signe du royaume déjà là, du royaume qui s’accomplit, du Salut à l’œuvre. Loin d’être contaminé par la lèpre, Jésus communique à l’homme sa propre sainteté : « la lèpre partit de lui et il fut purifié. »

Merveille alliance de deux libertés, celle de l’homme qui ose laisser jaillir un cri du fond de sa détresse, liberté infinie de Jésus venu délivrer tous les hommes de leurs entraves et leur donner la vie en plénitude.

A la suite du lépreux, osons à notre tour aller nous jeter aux pieds de Jésus et accueillir de plus en plus la joie d’être sauvés.

« Grandeur inouïe de Dieu qui cherche, grandeur aussi de l’homme cherché » Saint Bernard.

Colette Fleury

Feuille de quinzaine n°506

Du dimanche 28 janvier au dimanche 11 février 2024

Le temps Ordinaire

Nous voici rentrés depuis trois dimanches dans le temps liturgique « ordinaire ». « Ordinaire » ? cela signifie que nous ne fêtons pas d’évènement particulier de la vie de Jésus et que ce temps n’est marqué d’aucune préparation spécifique à une grande fête comme l’Avent pour la fête de Noël, le Carême pour la fête de Pâques ou encore le temps pascal entre Pâques et Pentecôte…et d’autres temps encore… un temps de rien, mais de tout, mais de tout ce qui fait notre quotidien, notre vie au quotidien. La Vie dont la couleur symbolique est le vert, le vert des vêtements liturgiques de ce temps.
En ce temps ordinaire, le premier chapitre de l’évangile de Marc, nous fait cheminer avec Jésus dans son quotidien ; nous le voyons  partir pour la Galilée proclamer l’évangile de Dieu ( Marc 1, 15) ; nous le voyons choisir ses compagnons et enseigner dans la synagogue de Capharnaüm. Puis, nous le voyons « à l’œuvre » : Il guérit les malades, délivre des démons : et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Evangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. (Mc 1, 39)

Ce temps ordinaire, n’est-il pas le nôtre ? N’est-il pas le temps de la banalité de nos vies ? Mais aussi le temps des réalités insoutenables comme les guerres qui se déroulent sur la terre de Jésus mais aussi ailleurs  dans le monde…

En ce temps là, Jésus guérit les malades, les possédés …. et maintenant ? Ne sommes nous pas nous-mêmes malades ou possédés ou tout simplement frileux de nous aventurer là où le Christ veut nous mener, frileux de le suivre ? Nous guérit-Il encore ? Désirons-nous guérir ? Allons-nous, nous aussi, à sa suite, attirés par sa prédication et ses actions ? Sommes-nous des artisans de paix comme Lui-même l’a été et l’a demandé ?
Ce temps « ordinaire » nous permet d’être au quotidien avec Jésus comme ses disciples l’ont été avant nous : la vie de tous les jours, avant les grands évènements, la mise en pratique de son enseignement. Le temps liturgique est bien rythmé, équilibré tout au long de l’année, pour nous ressourcer entre deux temps forts que nous pouvons alors vivre pleinement.
Que ce temps « Ordinaire » nous donne l’occasion d’être à l’écoute de ce quotidien de Jésus, de mieux réfléchir à toutes ses actions pour nous ; qu’en vivant pleinement ce temps « ordinaire » nous soyons prêts à Le suivre, et à vivre le prochain temps liturgique qu’est le Carême et qui arrive bientôt.
Finalement, ce temps « Ordinaire » ne l’est pas tant que cela : c’est autour du Christ et par le Christ que se bâtit notre vie personnelle et celle de l’église, par l’écoute de son enseignement quotidien et par la prière, plus que jamais nécessaire. Et cela, c’est plus qu’ordinaire !

Mady Bédarrides
Membre du conseil pastoral

Feuille de quinzaine n°505

Du dimanche 14 janvier au dimanche 28 janvier 2024

L’an nouveau : Entendre et accueillir L’INOUÏ de DIEU

Toute l’histoire judéo-chrétienne est remplie de ces évènements inouïs, retracés dans toute la Bible.
La marche du peuple d’Israël dans le Premier Testament est une traversée continue, répétée d’épreuves transformantes.

A Noël, nous fêtons un nouveau-né et tout au long de cette année liturgique, nous allons méditer la vie de Jésus parmi les hommes, « un pur évènement ».

Comment aujourd’hui nous laisser éclairer par le chemin du Christ, par le mystère de sa naissance, de sa vie, de sa mort et laisser advenir le renouveau dans nos chemins personnels et ecclésiaux ?

L’inouï n’est pas l’extraordinaire mais le non-entendu de l’ordinaire. Il rapproche de la réalité, de ce qui est. Il s’agit de réinvestir tout ce qui a été donné, sans qu’il soit lié dans ce qui est contenu, dans ce qui a précédé. Le chemin qui va naître, est au risque de la disparition et de pertes. Il permet un accomplissement.

L’Ad-venir survient de la transformation née dans la traversée. L’épreuve transforme en ce qu’elle est un lieu de vérité et permet de faire le jour sur les cœurs et les comportements. Elle suscite des alliances hors du camp, fait sortir de l’entre-soi et aller vers d’autres chemins possibles. Elle suscite créativité et ingéniosité. L’issue du processus est toujours inconnue.

Dieu soutient la traversée de l’épreuve, éloigne la peur de la mort et rend possible la sortie.

La transformation pascale permet l’ouverture de chemins inattendus, des chemins vers la VIE.

Quelques jalons pour notre marche ensemble :

-Transformation par Les Sacrements « don de Dieu, source de vie éternelle, source de vie fraternelle », en reprenant les mots de notre vicaire général, Mgr Emmanuel Tois, à propos de la démarche pastorale diocésaine demandée par l’Archevêque de Paris, sur la base de catéchèses dans une perspective missionnaire.

-Transformation par La Parole de Dieu, performative, créatrice, vivante. Le dimanche de la Parole célébré cette quinzaine nous rappelle que le Christ Verbe transforme la terre et l’humanité.

-Transformation par La Prière, thème choisi par notre Pape pour cette année précédant le Jubilé de 2025, afin de remettre au centre la relation profonde avec le Seigneur.

-Transformation par le programme des Holygames des JO, pour vivre des jeux saints, solidaires et missionnaires.

La première annonce, l’annonce du kérygme (foi en Jésus-Christ) et la mission d’évangélisation sont toujours d’actualité pour les disciples en chemin.

Laissons-nous travailler par ce kérygme transformant et l’annonce inouïe du don de Dieu.

Le changement actuel de la société entraîne une nouvelle phase de l’histoire de l’Église et de nos communautés, pour rendre l’Esprit de Dieu présent dans toutes les brèches et les fractures actuelles et transformer le monde pour le rendre conforme à l’Evangile.

A la suite de la petite Thérèse de Lisieux, ayons confiance en participant aux transformations qui sont à l’œuvre aujourd’hui, car Aujourd’hui est radicalement nouveau.

Le renouveau de nos cœurs entraîne le renouveau de l’Eglise qui entraîne le renouveau du monde.

L’Inouï est divin, l’INOUÏ EST DIEU !

Christelle SIMON, Vice-présidente Conseil Pastoral

Le repas de Noël

Cette année, en raison des travaux de cuisine à Saint Leu, un chocolat chaud avec buffet a tout de même été possible le soir du 24 décembre : merci aux organisatrices !

Le repas de Noël du 25 a eu lieu chez nos voisins, amis et frères à Saint Merry, rue saint Martin, avec la communauté Sant Eggidio (photo ci jointe)

Une belle équipe de Saint Leu y a participé et garde un merveilleux souvenir de cette remarquable organisation pour plusieurs centaines de personnes isolées.

L’ occasion nous a été donnée de vivre ce repas en doyenné !