Feuille de quinzaine n°516

Du dimanche 16 juin au dimanche 30 juin 2024

Un temps ordinaire?

Vous savez que c’est l’appellation du temps courant, sans période liturgique spécifique. L’Avent, le Carême, le temps pascal nous offrent un déploiement liturgique particulier, des couleurs et des chants en lien avec les textes bibliques de ces semaines denses. Et chacun de nous est invité à entrer dans une intériorité adaptée.

Le temps dit « ordinaire » serait-il pour  autant banal et sans attrait ?
Certains apprécient le calme qui s’installe entre deux périodes festives, repos nécessaire pour souffler après de fébriles préparations…
Mais pour d’autres, l’ennui risque de poindre dans une sorte de routine, qui serait liée à l’appellation  « temps ordinaire ».

Avec le Seigneur, rien n’est jamais banal. Et si certains psaumes  traduisent la crainte de l’ennui, c’est dans un recours confiant auprès de Dieu. Ainsi le  Ps 63 :« Ecoute, ô mon Dieu, le cri de ma plainte.. ».
Une personne qui porte un intérêt à la Bible ne saurait passer une seule journée sans cette quête : « Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau..(Ps 62).

Le temps dit « ordinaire » est à recevoir comme « ordonné à la volonté de Dieu » (du latin : Ordo, ordinis ). Ce dimanche et le suivant, nous recevrons deux évangiles qui n’ont rien de banal. La modeste graine tombée en terre, qui germe et se déploie en ramure magnifique pour abriter les oiseaux du ciel ( Marc 4, 26+). Et la tempête apaisée, où les disciples sont terrifiés, d’autant plus que Jésus parait somnoler dans la tourmente ( Mc 4, 35+).

Rien de banal, assurément.
A moins que vous décrétiez que le printemps, avec toutes les promesses de cette admirable saison, est d’une affligeante morosité
A moins que les paraboles ne vous surprennent plus
A moins que les tempêtes que nous traversons restent pour vous sans perspective, tandis que le Seigneur aime à nous dire : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la Foi ? » ( Marc, 4,40).                               
A temps et à contre temps, entendons le Pape François, à la suite de tant de Papes à la messe d’inauguration de leur pontificat: « N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service ».

A.B.+        

Feuille de quinzaine n°515

Du dimanche 2 juin au dimanche 16 juin 2024

COMME S’ IL EN PLEUVAIT…

Ces fêtes solennelles en cascade nous permettent de vivre plusieurs réalités .
D’abord : une joie profonde, dont notre monde a tant besoin, dans ces périodes d’inquiétude, de conflits, d’oppositions violentes…
Chaque solennité nous dévoile un aspect de cette joie, spécifiquement chrétienne. 
Pâques : la joie tranquille du Ressuscité, discrète presque. Avec le tombeau vide, les linges mortuaires pliés, le secret confié par les anges aux femmes, puis aux disciples.                           
L’Ascension, cet élan vers le haut, accompagné d’une promesse : le don de l’Esprit Saint.                 
Pentecôte, avec cette effusion de l’Esprit, et l’unité dans la diversité des langues.                                            
La Trinité, le mystère de ce Dieu unique présent en trois personnes distinctes : Père, Fils, Esprit Saint. 
Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ : qui nous introduit d’avantage dans  la communion au Christ et à l’unité de son Eglise.

Ces fêtes réjouissantes nous confortent également contre les tentations d’idolâtrie. Ces tentations les plus courantes sont, bien entendu, celles du consumérisme effréné, ou de se croire les rois du monde, dans les domaines économiques ou politiques, dans les grands enjeux sociétaux, où les plus fragiles sont si vite oubliés…                                         
Existent aussi les tentations de porter un regard sur Dieu qui n’est pas juste, c’est-à-dire pas ajusté à ce qu’il est vraiment, et ce qu’il nous révèle sur lui-même.
Ce Dieu qui se révèle à nous n’est pas seulement ce Dieu unique qui met facilement à bas les divinités de pacotille que nous nous construisons et dont l’humanité s’encombre si souvent, sous des formes et des appellations variées…                                                                                                                         
Ce Dieu est aussi celui qui rend caduques et vaines les querelles entre les hommes, et les fausses valeurs du monde. Saint Augustin (5ème siècle) nous dit, à propos de ces fausses valeurs : « plus on les pleure, moins elles méritent d’être pleurées, et moins on pleure sur elles, plus elles méritent d’être pleurées !!». (Les Confessions »). 
Ce Dieu nous permet d’avancer dans ce monde, tel qu’il est, avec, dans le cœur,
« cette immense joie, que nul ne pourra nous ravir » (Jean 16,22).                                                                                                
Dans une belle et joyeuse unité liturgique, nous pouvons dire ensemble :
«  Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur ;
 je tiendrai ma promesse au Seigneur, devant tout son peuple » ( Ps 115, du dimanche 2 juin).

A.B.+                                                                                                                                      


Un prochain Edito sera rédigé par le Père Etienne Grenet, chargé par l’Archevêque du Pôle Mission. (à Saint Leu : « l’Escale », « la vie dans l’Esprit », « Laudato Si »…)                                                 

Feuille de quinzaine n°514

Du dimanche 19 mai au dimanche 2 juin 2024

D’un seul coeur…

Le mois de Mai est le mois traditionnellement consacré à Marie, Mère de l’Eglise et Notre Mère à Tous. Mois où la nature s’éveille et se met en fête pour notre plus grand plaisir.
Nous sommes  dans le temps Pascal et toujours remplis de la joie de Pâques. Joie de la Résurrection du Seigneur qui nous pousse à nous ouvrir davantage, comme la nature, au renouvellement, au changement, à faire autrement et à nous engager d’une autre manière tant dans notre vie personnelle que communautaire. 
Comme les compagnons d’Emmaüs retournant à Jérusalem comblés de joie d’avoir reconnu Jésus se sont empressés de partager avec les disciples ce qu’ils ont vécu, nous aussi nous sommes invités à partager avec la même joie avec nos sœurs et nos frères au sein de notre communauté paroissiale.
Les frères et les sœurs on ne les choisit pas, on les reçoit. Nous sommes appelés à nous aimer sans nous être choisis. La charité fraternelle rend visible l’amour de Dieu.

Nous pouvons reprendre à notre compte le psaume 133 qui est un condensé de l’amour fraternel qui nous dit :

Voyez ! Qu’il est bon, qu’il est doux                                 
D’habiter en frères tous ensemble !                             
C’est une huile excellente sur la tête,                           
qui descend sur la barbe,                                                              
qui descend sur la barbe d’Aaron,
sur le col de ses tuniques .

C’est la rosée de l’Hermon,
qui descend sur les hauteurs de Sion.
Là, Dieu a voulu la bénédiction,
la vie à jamais.

Le Ps 133 n’a rien perdu de son actualité. La vie fraternelle peut prendre des noms nouveaux et des formes nouvelles, elle ne meurt pas. Le psaume voit l’amour comme une consécration, une immersion dans le divin, il ouvre des horizons illimités. Quand nous sommes tous unis dans l’amour, dans la foi et dans le culte, il semble que le temps s’arrête et que la Sion terrestre cèle le pas à la Jérusalem céleste. Malgré l’étrangeté des comparaisons, le psaume est donc fort utile pour aujourd’hui. Alors que la famille n’existe pratiquement plus, que les sociétés s’individualisent, que l’Église est en crise, il est bon de se rappeler le pouvoir vivifiant et fertilisant de la fraternité humaine surtout lorsqu’elle est vécue en communauté et en Église. (H.Tremplay o.p.)
Ce temps Pascal nous conduit vers la Pentecôte. Soyons comme les disciples  avec Marie, toutes et tous, d’un même cœur, assidu(e)s à la prière dans l’attente de se laisser renouveler par l’Esprit Saint.
Vierge Marie, Mère de l’Eglise, que ce mois marial nous rappelle ta place dans la liturgie, de Noël à la Pentecôte.                

Yvonne Chabot (accueil de Saint Leu)

Feuille de quinzaine n°513

Du dimanche 5 mai au dimanche 19 mai 2024

« À vos marques, prêts, priez »

2024 : Année des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Paris
Année de la Prière initiée par le pape François en vue du Jubilé
Une invitation à participer aux jeux saints et devenir des athlètes de Dieu

Selon la devise olympique « Plus vite, Plus haut, Plus fort »[1] et la devise des Holygames « L’évangile, c’est Sport ! »

Entraînons nous à muscler notre vie spirituelle en suivant le programme de Saint Paul :
En premier lieu, revêtons notre équipement (Ephésiens 6/10-17), nourrissons-nous de la Parole de Dieu et dopons-nous des fruits du Saint Esprit, pour aller :

  • Plus haut : Altius
    Elançons-nous dans la course en regardant devant, là-haut (Philippiens 3, 12-14), pour courir plus vite et rejoindre au plus près Jésus.
  • Plus vite : Citius
    Apprenons librement la discipline et l’ascèse (1 Corinthiens 9, 24-27), mais cet entrainement du chrétien est paradoxal car il apprend à accepter ses faiblesses pour mieux accueillir toute la force de Dieu.
  • Plus fort : Fortius
    Accueillons toute la puissance de la vie de Dieu et de la résurrection du Christ (2 Corinthiens 4, 7-12), qui nous relève des difficultés dans les épreuves.
    Tous nous sommes déjà vainqueurs pour recevoir la médaille d’or de la sainteté.

    « Le bien se fait, mais ne se dit pas. Certaines médailles s’accrochent à l’âme et non à la veste ». Gino Bartali – Cyclisme
    Toutes et tous sommes appelés à la course ou à la marche, car la marche n’est-elle pas le plus biblique des sports. Personne n’est disqualifié. Les estropiés et les boiteux sont participants. Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers.
    Cet entraînement sera d’autant plus performant qu’il sera aussi communautaire

    Pour aller « Plus loin, plus haut, plus frères » ! [2]

Christelle Simon,
vice présidente du Conseil Pastoral


[1] Lancée par le père Henri Martin Didon, un proche de Pierre de Coubertin
[2] Thème pastoral de l’année 2024 pour le diocèse de Créte

Parcours de Pentecôte 2024

Sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété, crainte de Dieu : les dons de l’Esprit Saint sont parfois connus, mais leur sens profond est souvent méconnu. A l’approche de la fête de la Pentecôte le 19 mai prochain, la paroisse a préparé un parcours digital consacré aux 7 dons de l’Esprit Saint.

La semaine précédant la Pentecôte, à compter du dimanche 12 mai, les personnes inscrites recevront sur leur adresse e-mail une invitation à découvrir le don du jour sur le site dédié.
Pour chaque don :
– Une courte explication du don du jour
– Un extrait d’un enseignement du pape François sur ce don (enseignements donnés à l’occasion de la Pentecôte 2014)
– Une prière de demande pour recevoir ce don
– Une proposition d’action concrète pour vivre ce don dans sa vie

Inscrivez-vous avant le 12 mai à l’adresse suivante : http://dioceseparis.pentecote2024.fr/saintleusaintgilles/

Feuille de quinzaine n°512

Du dimanche 21 avril au dimanche 5 mai 2024

« LE CHRIST- BON PASTEUR »

Chaque quatrième dimanche de Pâques, l’église célèbre le dimanche du Bon Pasteur en se référant à cette parole de Jésus : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. » (Jn 10, 11).
En voici trois points qui nous permettent de comprendre cet engagement de Dieu.

–        D’abord un vrai berger qui prend soin de ses brebis: un Dieu qui est toujours présent au milieu d’eux.

–        Ensuite, un vrai berger qui n’abandonne jamais ses brebis: un Dieu qui offre même sa vie pour eux et qui n’a jamais cessé de les aimer.

–        Enfin, un vrai berger qui les conduit dans un lieu sûr et paisible face aux imprévus du lendemain: un Dieu qui leur donne le vrai bonheur.

 Sachons donc reconnaître la voix du vrai berger car de nos jours les faux bergers cherchent tous les moyens pour nous faire perdre. Mais nous n’avons rien à craindre. Le Christ a déjà donné pouvoir à l’Eglise dont nous faisons partie, de vaincre les tentateurs grâce à sa résurrection.
Cela veut dire que chacun d’entre nous a la capacité de faire face à nos ennemis comme il est écrit : « Tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » (Ps 22,4). Il suffit juste d’avoir confiance en lui et de le suivre…Et tout ira bien !
Soutenons-nous les uns les autres dans nos prières pour que ce bon berger puisse toucher nos cœurs.
Et soyons fiers d’être ses brebis car « Le Seigneur est notre berger : nous ne manquerons de rien. » (Ps 22,1)

Fr Odon o.ss.t

Feuille de quinzaine n°511

Du dimanche 7 avril au dimanche 21 avril 2024

Faut il s’inquiéter d’une hausse de 30 % ?

Non,  s’il s’agit du nombre des baptêmes de jeunes adultes en France ! 
Mais la Foi, nous le savons bien, ne se limite pas à une question de statistiques (d’autant plus que ce chiffre s’explique peut-être par la diminution de baptêmes d’enfants en bas âge..).  Etre touché par la Foi, se laisser rejoindre par la Grâce, voilà le véritable enjeu de la joie pascale. Cela se passe souvent dans le secret des cœurs et des âmes, même si nous avons besoin aussi d’une dimension sociale, et donc publique, de la vie religieuse.
La laïcité « à la française » en est d’ailleurs le garant.

« Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » avons-nous chanté dans la nuit pascale. Cette joie lumineuse de la résurrection va nous éclairer dans cette octave pascale, ces huit semaines jusqu’à la grande clarté de la Pentecôte. Cette joie qui habite le cœur des chrétiens, quelques soient les épreuves et les vicissitudes traversées, ne se résume pas à des figurines chocolatées, qui finiront en soldes… 

Mais cette jubilation va grandir sous des formes variées. Charité renouvelée, audace missionnaire, envie d’approfondir sa Foi, prise de conscience des besoins de sa paroisse et de la vie de l’Eglise … les engagements ne manqueront pas !  
N’est-ce pas la mission ( Marc 16,7) que l’ange du Seigneur confie aux témoins de sa résurrection ?     

        A.B.+