Feuille de quinzaine n°467

Visite pastorale

Avec Emilienne Soma et Brunot Huet, deux laïcs qui aiment l’Eglise, j’ai la joie de venir en visite pastorale à Saint-Leu-Saint Gilles au cours du 27 mars au 3 avril Cette visite est une des modalités de mise en œuvre de la lettre pastorale que Michel Aupetit nous a adressée le 3 septembre dernier.

Une visite pastorale, pourquoi ?

Repensée à l’occasion d’un processus qui avait pour but de réformer la gouvernance du diocèse -processus que le départ de l’archevêque a laissé inabouti- la visite pastorale a pour but d’aider une communauté chrétienne à travailler le lien qu’elle entretient avec l’ensemble du peuple de Dieu. C’est unie à d’autres que toute communauté constitue et édifie l’Eglise, comme le rappelle le beau souffle du Concile Vatican II : « L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus, auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l’Église, pour qu’elle soit, pour tous et pour chacun, le sacrement visible de cette unité salutaire » (Lumen Gentium 9).

Pour ce faire, il est important que la visite permette à l’équipe de visiteurs de bien appréhender ce qui se vit déjà en terme de fraternité missionnaire et d’accueil inconditionnel de tous qui sont les deux visions proposées par la lettre pastorale. Je sais qu’à Saint-Leu-Saint-Gilles, ces réalités se vivent en bien des activités. Bien les connaître permettra de bien en parler pour qu’elles rayonnent au delà d’ici. Dans l’autre sens, à mesure que les visites se multiplieront, les « visiteurs » arriveront dans les paroisses enrichis d’expériences qui pourront éclairer et aider.

Comment la visite s’organise-t-elle ?

Le vicaire général, qui est à la fois prêtre et représentant de l’archevêque dans la paroisse visitée, ne peut mener la visite seul. Il vient pour valoriser et susciter, pas pour inspecter. Le fait qu’il soit accompagné de deux laïcs engagés aidera à ne pas le ressentir comme censeur. Surtout, une équipe diversifiée portera sur la communauté et son rayonnement un regard plus profond qu’une personne seule, et sera porteuse d’expériences diversifiées.

Tout à la joie de cette visite, je vous dis à bientôt !

Mgr Emmanuel Tois, vicaire général

Feuille de quinzaine n°466

« La Parole est… dans ton cœur » (Ro. 10,8)

En ce premier dimanche de carême, citant le Deutéronome (30, v.14), l’apôtre Paul attire notre attention sur la Parole de Dieu qui nourrit notre foi, notre cœur. Paul insiste : « elle est dans ton cœur », « si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité… », « car, c’est avec le cœur que l’on croit… ». Pour l’homme de la Bible, le cœur est le « dedans », le lieu où il rencontre Dieu. « Il leur a donné le jugement, la langue et les yeux, les oreilles et le cœur pour réfléchir » écrit le Siracide (17,6), (« pour penser », traduit la Bible de Jérusalem).

Nous avons entendu, à l’ouverture du carême, l’invitation à « revenir au Seigneur de tout notre cœur », à nous retirer « dans la pièce la plus retirée » pour prier sous la mouvance de l’Esprit de Dieu. C’est le moment favorable pour découvrir, re-découvrir plus profondément quel est Celui qui habite en nous, comme nous l’enseigne Paul dans un autre chapitre de cette lettre aux Romains, le chapitre 8. Il affirme avec force cette habitation de l’Esprit Saint en nous (v.8, 11) et nous exhorte à nous laisser conduire par lui (v.14), Lui qui fait de nous des fils (v.14-16). C’est aussi le Deutéronome que Jésus cite dans l’évangile de ce dimanche pour répondre aux suggestions du diable ; il nous montre le chemin et nous découvre la puissance de la Parole.

Permettez-moi d’évoquer le souvenir de Catherine Dueck-Doherty, fondatrice de la communauté Madonna House et auteure du livre Poustinia ou le désert au cœur des villes. Lors de sa venue en France en 1981, elle donna une conférence dans l’église Saint Gervais. Le geste accompagnant sa parole, elle déclara : « Français, vous êtes terribles, vous voulez mettre votre cœur dans votre tête, mais il vous faudra mettre votre tête dans votre cœur ». En conclusion de l’introduction à « Poustinia », le Révérend Robert D. Pelton écrit : « Puisse le Seigneur ressuscité conduire chacun de vous au désert de votre propre cœur et là, vous parler par son Esprit, et vous y montrer la grâce rayonnante  du visage du Père. Puisse-t-il alors vous conduire vers ses frères et ses sœurs qui, partout, attendent votre amour ». Que l’Esprit nous y aide !

                                                                                                                                Sr Hubert Dominique o.p.

Feuille de quinzaine n°462

9 au 23 janvier 2022

« Un drôle de paroissien ! »

Le titre de ce film de 1963 est encore dans les mémoires de Saint Leu : il fut tourné ici !                                                                           Le merveilleux Bourvil « s’arrangeait » (à sa façon) avec le Bon Dieu…

En recevant le baptême de la part de Jean Baptiste, Notre Seigneur souhaitait-il seulement devenir un paroissien comme les autres ?

Notre sacrement de baptême nous débarrasse du péché originel, nous fait entrer dans l’Église, et nous permet de devenir enfant de Dieu. Donc, aucune utilité pour le Christ, qui n’est marqué d’aucun péché, qui crée l’Église et n’a nul besoin d’y faire son entrée, et qui est Fils de Dieu de toute éternité !

Mais Jésus a voulu recevoir ce baptême, situé entre ces deux mystères essentiels : Incarnation et Rédemption. Deux scandales aux yeux de beaucoup d’hommes aujourd’hui. Comment un Dieu peut-il se faire si proche des hommes ? Et pourquoi donc les hommes auraient besoin d’être sauvés ?

Saint Paul a tout compris lorsqu’il écrit à Tite (notre lecture de ce dimanche) « Par le bain du baptême, le Christ nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint… Il s’est donné pour nous, afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien ».

Ce qui se passe au moment du baptême du Christ dans les eaux du Jourdain, est essentiel : Jésus adopte la position du pénitent : ce pécheur qui prend conscience de son péché et s’humilie devant Dieu. Notre démarche de contrition n’est jamais tout à fait réussie, tandis que l’accomplissement du Christ sur la croix est cet acte unique et salvateur pour le monde entier,  jusqu’à la fin des temps. Et le baptême au Jourdain en est une étape annonciatrice.

Saint Paul continue auprès de Tite, en l’appelant  « son frère, son véritable enfant » : « Par la grâce du Saint Esprit, nous sommes devenus des justes, et nous possédons dans l’espérance, l’héritage de la vie éternelle. »                                                                                                              L’indélicat paroissien du film célèbre, aurait-il renoncé à ses méfaits, s’il s’était rendu compte qu’un tel héritage était à sa disposition ?

Dans cette perspective, avec gratitude,  prions devant les crèches, présentes encore quelques jours. La Présentation de Jésus au Temple marquera une nouvelle étape vers la Passion Rédemptrice. C’est, à nouveau, une bonne nouvelle !

Nos vœux chaleureux, notre prière fidèle vous accompagnent.                                                                                       A.B.+ et toute l’équipe pastorale de Saint Leu.

Feuille de quinzaine

N°1 -2022 du 26 décembre 2021 au 16 janvier 2022

« Noël……. Dieu avec nous. »

Que fêtons-nous le jour de Noël. Noël, c’est la naissance de Jésus à Bethléem qui attire le plus l’attention. Partout, on aperçoit des décorations qui nous invitent à rester dans l’ambiance de cette fête. Mais pour nous que signifie exactement « cette fête de Noël » ?

On l’appelle aussi la fête de la Nativité, l’Incarnation du Fils de Dieu. Mais quelle que soit son appellation, elle reste toujours un grand mystère pour nous étant donné que Dieu naît dans le temps, que le maître de l’histoire veut rejoindre ses créatures. Et Lui notre Dieu si grand veut se faire si petit. Alors il n’est pas étonnant que beaucoup avaient du mal à accepter une telle réalité. Mais malgré tout, chaque année nous fêtons Noël et nous adorons un bébé adorable dans une mangeoire qui n’est autre que « notre Seigneur et notre Dieu. »

Cette fête est aussi le moment des cadeaux. A vue d’œil, ça tombe bien. Dieu nous a offert le plus beau des cadeaux qui lui est le plus cher. Et nous a offert aussi la vie. Ce n’est pas pour rien si on célèbre la fête de la Nativité quelques jours avant le nouvel an. Avec cette naissance de Jésus, Dieu nous ouvre toujours un nouvel élan et encore plus pour que nous ayons la prospérité, la réussite.

Nous avons affronté tellement de choses l’année passée. Il nous reste encore un long chemin à faire sur lequel Dieu nous invite à construire un monde fraternel. Tout ira bien si nous laissons Jésus naître au plus profond de nous tout au long de cette nouvelle année. Car cette sagesse divine nous portera loin. Ce n’est plus la peine de courir pour aller plus vite, il suffit de marcher doucement pour aller plus loin en suivant cette étoile qui nous guide chaque jour.

« L’Emmanuel » nous accompagne dans tous nos projets si nous lui faisons confiance. Les anges ont chanté « paix sur la terre », cette paix que nous nous souhaitons pour cette année 2022. Et pourtant pour obtenir le meilleur il faut parfois traverser le pire. Alors que cette naissance de Dieu fait homme nous redonne la force, le courage et l’espérance pour avancer au large. Ne laissons pas Noël être pollué par la tristesse disait le Pape François car il n’est jamais trop tard pour commencer, il n’est jamais trop tard pour être heureux.

En ces jours, Jésus continue à venir pour nous et pour l’humanité entière, alors accueillons-le avec joie. Et n’oublions pas nos tâches pour cette nouvelle année : sourire, être heureux, respirer le bonheur, donner, respecter, ne pas juger, positiver la vie, avoir la joie de vivre.

Joyeux Noël et bonne année à tous !

                                                                                                                                  Fr Odon o.ss.t

La vie de notre Diocèse

Déclaration de Mgr Michel Aupetit

2 décembre 2021

« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris.
Que le Nom du Seigneur soit béni ! »

Cette phrase de Job m’habite, au moment où je reçois cette acceptation de la remise de ma charge de la part du Saint Père. Les événements douloureux de la semaine passée, sur lesquels je me suis déjà exprimé, m’avaient amené à remettre ma mission dans les mains du Pape François pour préserver le diocèse de la division que provoquent toujours la suspicion et la perte de confiance.

J’ai reçu cette lourde charge du diocèse de Paris en essayant de m’en acquitter avec ferveur et dévouement. Je rends grâce à Dieu, qui m’a fait depuis toujours le don d’un regard bienveillant sur mes semblables et d’amour des personnes, qui m’avait conduit dans un premier temps à l’exercice de la médecine. Prendre soin est quelque chose de profondément ancré en moi et les difficultés relationnelles entre les hommes ne l’entament pas.

Je suis heureux d’avoir servi ce diocèse avec des équipes magnifiques, clercs, laïcs, consacrés, totalement dévoués au service du Christ, de l’Église et de leurs frères. Il y a trop de personnes à remercier pour que j’en fasse une liste exhaustive.

Le jour de mon entrée au séminaire, j’ignorais totalement où cela allait m’entraîner, mais la confiance en Jésus-Christ qui m’habitait alors, continue de me rendre totalement disponible, pour le suivre où il voudra.

Message de Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique, aux baptisés du diocèse de Paris

Chers Frères et Sœurs, baptisés du diocèse de Paris,

La renonciation à sa charge que Mgr Michel Aupetit a remise entre les mains du Pape dans le souci du bien du diocèse et la décision de celui-ci de l’en relever est une épreuve pour votre diocèse, pour Mgr Aupetit tout d’abord et pour vous tous. Prions pour lui et les uns pour les autres. Qu’aucune division, aucun propos inutile n’ajoutent encore à l’épreuve qui est assez lourde ainsi. Que chacun entre en lui-même et redise sa confiance à Celui qui est Maître du temps et des cœurs. Que chacun poursuive sa propre conversion et sa marche à la suite du Seigneur.

Le Pape François m’a demandé de vous rejoindre pour quelques mois comme Administrateur Apostolique du diocèse. Cela m’impressionne, mais je n’ai pas cru devoir m’y dérober. Je m’efforcerai de servir et de donner le meilleur de moi-même avec l’équipe épiscopale. Je sais que l’Église qui est à Paris est vivante, riche de ressources, de dynamismes de tous ordres. Je sais qu’ensemble à l’écoute du Seigneur, soutenus par le souffle de son Esprit nous allons poursuivre notre route, marqués par cette épreuve, mais conduits à plus d’humilité, de charité et d’espérance.

Feuille de quinzaine n°460

12 au 28 décembre 2021

Et vous, que diriez vous sur Jean Baptiste ?

L’évangéliste Luc le présente avec solennité : « L’an quinze de Tibère César, Pilate étant gouverneur de Judée…, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie… ».
Tant de tableaux célèbres le montrent, enfant, jouant avec le Seigneur Jésus, son cousin.
Puis sa tenue, son mode de vie pourraient nous déconcerter : il est vêtu bizarrement, et mange des sauterelles. Mais ces précisions nous sont données pour mieux comprendre que Jean Baptiste est prophète et qu’il en a les caractéristiques. (2 Rois 1,10).

A Jésus, il pose cette question essentielle : « Es-tu celui qui doit venir ? ».
Il va connaître le martyr, avant même la mort de Jésus.
Là encore Jean Baptiste mérite vraiment le nom de « précurseur ».
Ainsi identifié, Jean Baptiste est aussi celui qui annonce la Bonne Nouvelle, l’Evangile : la venue du Messie.

Le prince de la paix qui est attendu est celui qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il amasse le bon grain et brûlera la paille. Ce qui est annoncé n’est donc pas un mode de vie, un comportement chrétien, aussi édifiant qu’il soit, mais un évènement qui doit surgir.
Tout s’écroulait au moment où Jean Baptiste prêchait !

C’était la fin des prophètes et des rois ; ce peuple, installé par le Seigneur dans ce pays où ruisselaient le miel et le lait, avait pu y revenir et y vivre quelques temps paisiblement. Mais voici que les puissances hostiles semblaient prendre le dessus.

Cette atmosphère de fin de civilisation nous fait penser à ce que nous vivons en ces jours. Aujourd’hui, 2000 ans après Jean le Baptiste, les chrétiens se contentent souvent de quelques « valeurs » altruistes communes, comme si la Foi était encore universellement partagée. IIlusion grossière, dont aucune démarche de Foi authentique ne saurait se contenter.

La question essentielle n’est-elle pas de reconnaître, ou non, que Dieu est présent et agissant dans ce monde ? Et que toute l’histoire des hommes conduit à cette expérience unique : Dieu est avec nous ! Emmanuel !
Quand Jésus approche du Jourdain, Jean Baptiste comprend alors l’urgence de la conversion et de l’indispensable engagement de chacun à la suite du Christ.

Que serait donc Noël, sans cette dimension : une simple trêve des confiseurs ? Ma prière chaleureuse vous accompagne pour ce temps de Noël :

« Que le Seigneur fasse briller sur nous son visage » ( livre des Nombres, chap 6). A.B.+

Nouvelle traduction du Missel : « Une opportunité pastorale à saisir »

Pour faire suite à l’article sur l’expression « consubstantiel au Père », voici un article de Paris Notre Dame du Chanoîne Jérôme Bascoul sur l’opportunité que représente pour nous cette nouvelle traduction du missel Romain

Propos recueillis par Charlotte Reynaud

https://www.paris.catholique.fr/-paris-notre-dame-.html

Les martyrs de la rue Haxo

Le 26 mai 1871, lors de la Commune de Paris, cinquante otages sont fusillés, rue Haxo. Parmi eux : trente-six gendarmes, quatre civils et dix ecclésiastiques. Les dix ecclésiastiques ont fait l’objet, par leurs congrégations respectives, de procès en béatification. Le 25 novembre 2021, le pape François a reconnu le martyre du Père Planchat et de quatre religieux de Picpus.

Après des années de vicissitudes, la cause du père Planchat et des quatre religieux picpuciens est reprise en 2008. La cause a reçu l’approbation des Consulteurs historiques de la Congrégation des Causes des Saints en 2020, et celle des Consulteurs théologiques le 11 mai 2021. Le pape François a reconnu le martyre du Père Planchat et de quatre religieux de Picpus le 25 novembre 2021.

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