Méditation du frère Odon pour le dimanche 22 novembre

« Le jugement d’amour »

Mt 25, 31-46


Nous touchons à la fin de l’année liturgique et l’évangile de ce dimanche nous met en face d’un roi glorieux, notre Dieu, qui s’identifie à un berger qui rassemble les siens pour un moment inévitable. Et d’ailleurs, ce n’est point un rassemblement ordinaire ni une invitation à diner mais un jugement où personne n’y échappe car « toutes les nations seront convoquées ». Et c’est à ce moment-là que le roi séparera les uns les autres. Nous pouvons alors nous interroger légitimement si la mission du Christ consiste ou non à rassembler le troupeau de Dieu ? Bien sûr, d’après Ezéchiel dans la première lecture : « Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis et je veillerai sur elles ». Mais quel sentiment avons-nous en pensant à ce retour du Christ : avons-nous l’espérance, la joie, ou plutôt des peurs, des inquiétudes ou des grincements des dents ?
Heureusement, ce roi n’est pas tyran qui en quelques mots règle le sort de chacun. « Mettez-vous à ma droite et à ma gauche » dit le Seigneur, voilà une parole qui nous perturbe car elle indique que parmi les hommes il puisse avoir des frères qui sont voués à la perdition. Dieu nous a-t-il donc créés pour que certains d’entre nous puissent se perdre, n’était-ce pas pour pouvoir régner avec Lui dans sa demeure éternelle ? Les textes de ce dimanche nous rappellent qu’un jour nous serons jugés sur notre action quand nous étions sur cette terre, sur des détails qui montrent la qualité de notre amour comme nous le voyons par les exemples donnés. Ainsi le message central de ce dimanche nous rappelle que ces petits gestes sont l’expression de notre amour envers les frères, envers le Christ lui-même qui s’est fait lui-même « petit, pauvre, faible ».
L’étonnement de tous à la sentence soulignant les détails auxquels ils n’avaient jamais pensé, produit la joie ou le regret. Nous sommes ici sur cette terre non pour attendre le jugement dernier mais pour aimer et ainsi nous entrerons dans son royaume : mets dans ta vie un peu d’amour, un peu de joie, dans toutes tes relations.
En ce jour, l’Eglise célèbre la fête du Christ-Roi, un roi qui n’a que l’amour comme arme et qui a triomphé sur ses ennemis que par cet amour. La volonté de ce Roi n’est autre que nous gardions jusqu’à son retour ce privilège « d’être les bénis de son Père ». Ne nous contentons pas seulement de ne pas faire de mal mais surtout de faire le bien c’est-à-dire de sortir de nous-même à la rencontre de nos frères humains (Pape François) car la non-responsabilité ou le refus de cet amour nous éloigne de Dieu. Dieu nous invite à démontrer concrètement notre amour pour nos frères. Notre jugement commence dès aujourd’hui, et le dernier jour n’est autre que la révélation de tout ce qui était caché.
Sommes-nous prêts à recevoir le royaume préparé pour nous ? N’attendons plus le dernier moment, agissons maintenant car ce n’est pas le nombre de nos actes accomplis qui compte mais les petites goutes d’amour qui parfument ce monde qui a besoin de nous. Ne ratons pas cette belle occasion de la vie. Soutenus par l’intercession de Marie et encouragés par ce mot de saint Augustin : « Aime vraiment et fais ce que tu veux », mettons-nous en marche vers la vraie vie. Par un simple geste, tu auras la vie éternelle !
Bon dimanche à toutes et à tous !
Fr Odon O.SS. T