Chaque soir, et cela jusqu’au vendredi Saint, je vous inviterai à prier une station du Chemin de croix avec et pour nos frères et sœurs qui continuent cette passion du Christ aujourd’hui à cause de leur fidélité à Jésus et à son Evangile.
Le Chemin de croix que je vous propose est celui du S.I.T. (solidarité internationale trinitaire), dont j’ai été le président de 2007 à 2014. Cet organisme a été fondé pour soutenir les chrétiens persécutés à cause de leur foi.
Ière Station – Jésus est condamné à mort
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Ps 34, 11-12 « Des témoins injustes se lèvent, des inconnus m’interrogent. On me rend le mal pour le bien : je suis un homme isolé. »
Parce que chrétiens, ils ont été accusés… injustement. Depuis des siècles, les chrétiens sont encore harcelés, ici ou là, de différentes manières. Ils sont vus comme une menace ; ils sont donc menacés. On les soupçonne, on les dénonce, on les montre du doigt ouvertement. Ou bien… on parle d’eux dans les coulisses de la mort, personne n’en sait trop rien parfois. On ne sait pas bien qui les condamne… et puis les voilà destinés à disparaître de la carte des vivants.
Chaînes de l’accusation…
Comme Jésus, sous n’importe quel prétexte, à huis clos, sans défense, sans raison si ce n’est celle de se réclamer de Dieu.
Dieu, notre forteresse et notre rempart aux jours du malheur, tu as été un refuge pour Jésus de Nazareth quand nul ne pouvait le convaincre de péché. Viens encore au secours de ton Eglise en proie à la haine du monde. Confirme-la dans l’Esprit de force : qu’il lui fraye la route de son pèlerinage terrestre, et la soutienne avec bonté jusqu’à la maison de ton Père. Toi qui vis.
IIème Station – Jésus est chargé de la Croix
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Ps 68, 5 « Plus abondants que les cheveux de ma tête, ceux qui m’en veulent sans raison ; ils sont nombreux, mes détracteurs, à me haïr injustement. »
Intimidés, marginalisés, inquiétés… ils n’ont plus droit comme les autres au logement, au travail, à la santé, à l’éducation de leurs enfants. Les tracasseries administratives à leur encontre se multiplient, leur précarité s’accroît… leur vie quotidienne devient un calvaire.
A cause du Christ et de l’Evangile. (silence)
Jésus, chargé de la Croix de notre folie, de tout ce que nous faisons peser sur les épaules des autres…
Tu ne peux abandonner, Seigneur, ceux qui acceptent de perdre leur liberté pour l’amour de ton nom et la défense de leurs frères ; puisqu’ils sont persécutés avec ton Fils, donne-leur la force dont ils ont besoin pour témoigner de l’Evangile avec assurance : qu’ils puisent un réconfort dans la prière de l’Eglise et recouvrent enfin cette liberté que tu veux pour tous tes enfants. Par Jésus le Christ, notre Rédempteur.
IIIème Station – Jésus tombe sous le poids de la Croix
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Is 53, 4 « C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. »
Beaucoup de chrétiens tombent. La vie les oblige à des croix impossibles, déraisonnables. Clandestins, ils n’ont pas de moyens suffisants pour s’en sortir… Alors, quand les forces morales déclinent, grandes sont les tentations du découragement, du chemin détourné pour survivre, de la fascination d’une religion sans danger. A quoi bon les pratiques ? Sérieusement contrôlées, elles ne sont que source d’ennuis. Inutiles aussi, les efforts physiques. Trop de fatigue pour tenir debout face aux coups bas.
Jésus, le Nazaréen, est tombé. Accablé par la rudesse du chemin. Trop de cris, trop d’embûches, trop d’énergie malmenée. Trop lourd.
Dieu tout-puissant, nous t’en supplions : quand nous tombons à cause de notre faiblesse, donne-nous de reprendre vie par la passion de ton Fils bien-aimé. Lui qui règne.
IVème Station – Jésus rencontre sa Mère
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Os 11, 1.4.8.9 « J’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils. (…) Je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse.(…) Comment t’abandonnerai-je, Ephraïm ? Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent . »
Il n’y a pas que ceux qui oppriment… Il y a tous ceux et celles qui sont là, présents, visiblement ou invisiblement, pour apporter consolation et réconfort. Témoins de ces liens d’humanité qui demeurent envers et contre tout. Prêtres visitant et encourageant les communautés chrétiennes des catacombes d’aujourd’hui… Il y a tous ceux, toutes celles qui protègent. Ceux qui, dans l’ombre souvent, parfois aussi au péril de leur vie, veillent sur les droits des minorités religieuses ; ceux qui informent, ceux qui dénoncent… Ceux dont la rencontre, fût-elle d’un instant, fait resurgir des forces neuves ; ceux pour qui l’on compte encore.
Comme Marie, il y a tous ceux qui ont appris de Dieu à regarder les hommes.
Seigneur, tu as donné le salut au genre humain par la très glorieuse Vierge Marie ; accorde-nous qu’en implorant sa protection, nous soyons soulagés dans tous nos besoins et parvenions à la joie éternelle. Par Jésus-Christ.
Vème Station – Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Lc 10, 29 « Et qui donc est mon prochain ? »
Le prochain. Celui qui se trouve sur ma route. Celui dont j’apprends aujourd’hui la souffrance et qui n’en peut plus. Tous mes frères en humanité qui ne sont pas libres de vivre leur foi dans leur pays ; à cause de cela, ils doivent résister avec une fermeté héroïque à des attaques parfois sanglantes. Ils ont de l’endurance et du courage et continuent leur chemin malgré tout. Mais qui peut les soutenir ? car ce chemin est dur ! Qui sera leur providence : écrire une lettre aux gouvernements ou aux ambassades, demandant la suppression d’une loi qui risque de les accabler ? Qui peut, comme notre fondateur Jean de Matha, recueillir des fonds pour trouver des moyens de promouvoir le respect dû à tout homme ? Qui peut, comme beaucoup de nos frères, continuer à s’engager sur le front de la charité ou de l’éducation ? Qui peut travailler inlassablement à ce qu’ils restent fidèles ?
Le Christ aussi a eu besoin d’aide sur son chemin de croix.
Dieu tout-puissant et miséricordieux, tu as enflammé Jean de Matha, notre père, de l’amour divin pour promouvoir la gloire de la Trinité et alléger le fardeau du prochain ; accorde-nous, à l’imitation de son esprit, de devenir dans le monde des témoins de la Rédemption. Par Jésus-Christ.
VIème Station – Véronique essuie la face de Jésus
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Mt 25, 36.40 « J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! (…) Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Dieu qui se laisse approcher, regarder, toucher… Jésus laisse une femme essuyer la sueur, les larmes et le sang de son visage meurtri. Et ainsi, Dieu se révèle ! En ce qu’il suscite au cœur cet élan sans calcul vers l’autre ; en ce qu’il rappelle au plus intime la beauté première et inaliénable du visage humain ; en ce qu’il renouvelle les forces de ceux qui jamais ne renoncent à chercher la dignité de la personne.
Liens de compassion…
Pensons à ceux qui, dans le malheur de la persécution, ne rencontrent aucun regard ami… à ceux qui n’ont personne autour d’eux pour croire à leur dignité. Prions pour que chacun de nous découvre la capacité qu’il a à voir en l’autre sa ressemblance avec Dieu. Prions pour que ceux qui souffrent trop puissent encore se laisser rencontrer. Prions pour que soit restaurée la dignité des hommes, des femmes, des enfants, et que soient reconstruites les vies brisées des peuples.
Père, toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, puisqu’il a voulu prendre notre humanité. Lui qui règne.
VIIème Station – Jésus tombe pour la deuxième fois
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Is 53, 3 « Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. »
Le Fils, resplendissement de la gloire du Père, embrasse la boue du monde. Pourquoi ?! Il n’a de mépris pour rien de ce qui est créé. Il connaît l’homme, pétri de la terre et que le Souffle d’En Haut vivifie : trésor porté en des vases d’argile.
Vase d’argile, mon frère torturé,
sans valeur pour ceux qui te persécutent,
Tu nous offres ton trésor d’énergie
quand, pressé de toute part, tu resurgis de ton écrasement.
Vase d’argile, mon frère défenseur des droits humains :
pourchassé, tu ne perds pas courage.
Tu puises dans ton trésor intérieur l’obstination de ta recherche de justice
Vase d’argile, mon frère tortionnaire…
tu rugis de haine.
Chaînes du mépris…
Mais dans l’impasse où tu es, terrassé par la haine et le mal,
sache qu’il y a toujours une issue pour resurgir à la vérité.
(d’après une prière de l’ACAT)
Béni sois-tu, Père : tu as exaucé le cri de ton Fils aux jours de sa chair ; tu exauceras aussi l’immense clameur de ceux qui souffrent et que Jésus te présente aujourd’hui par nos lèvres ; tous les hommes alors te glorifieront dans les siècles.
VIIIème Station – Jésus console les filles de Jérusalem
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Is 52, 2-3.6 « Secoue ta poussière, lève-toi, Jérusalem captive ! Les chaînes sont tombées de ton cou, fille de Sion captive ! Car ainsi parle le Seigneur : Vous avez été vendus pour rien, vous serez rachetés sans argent. (…) Mon peuple connaîtra mon Nom, il saura en ce jour-là que c’est moi qui dis : ‘Me voici’ ».
« Lève-toi, Famille Trinitaire, solidaire dans la prière et le sacrifice avec l’Eglise persécutée. » L’appel est lancé : nous sommes tous concernés, comme nous le rappelle le Père Général de l’Ordre. Du fait de la persécution, des milliers de personnes sont déplacées, de nombreuses familles sont sans nouvelles… Devant la détresse de situations dramatiques, des hommes et des femmes, qui connaissent le prix de la vie, se lèvent. Beaucoup s’organisent en réseaux, des associations s’activent pour soulager la misère, cherchant les racines du mal.
Liens de fraternité…
« Me voici », dit Jésus : comme aux filles de Jérusalem, il se donne à connaître à ceux qui pleurent sur le mal des autres. En consolant, le Christ libère, il fait appel à notre humble décision de répondre aussi : « Me voici ».
Seigneur Dieu par qui nous est venue la rédemption et nous a été donnée l’adoption, jette un regard de bienveillance sur tes fils bien-aimés et donne à tous ceux qui croient au Christ, le Très Saint Rédempteur, la vraie liberté et l’héritage éternel. Par Jésus-Christ.
IXème Station – Jésus tombe pour la troisième fois
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Is 53, 7-8 « Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est soucié de son destin ? »
Il y a des plaintes que l’on n’entend plus : elles sont de l’autre côté du mur épais de l’isolement, près de tomber dans l’abîme du désespoir. Souvent, le silence pèse sur les chrétiens persécutés, leurs cris sont comme étouffés par la désinformation, par les dérives de l’opinion. Rien. Rien ne fait surface. Le sol se dérobe à leurs pieds. Ils n’ont aucun appui.
Chaînes de l’indifférence…
Cette troisième chute de Jésus a-t-elle été vue, entendue… par la foule massée sur le bord du chemin de sa Passion ? Spectateurs… aveugles et sourds, que nous sommes ! Et pourtant, le mal nous guette tous. Le Christ attend seulement le pas, le geste du frère qui peut ôter la pierre sur le passage.
Tu n’as que faire, Seigneur, de nos prières et de nos sacrifices, si nous sommes infidèles à l’Alliance. Apprends-nous à t’offrir, avec ton Fils Jésus, le seul sacrifice qui te plaise : dénouer les chaînes injustes, briser tous les jougs, ne pas nous dérober devant celui qui est notre propre chair. Par Jésus-Christ.
Xème Station – Jésus est dépouillé de ses vêtements
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Col 2, 9-10.15 « En lui, dans son propre corps, habite la plénitude de la divinité. En lui vous avez tout reçu en plénitude, car il domine toutes les puissances de l’univers. Ainsi, Dieu a dépouillé les puissances de l’univers ; il les a publiquement données en spectacle et les a traînées dans le cortège triomphal de la croix. »
La situation des chrétiens maltraités à cause de leur foi frise l’indécence : violés dans leurs droits fondamentaux, privés des biens les plus essentiels, ils ont été évincés des articles 18 et 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Déracinés, ils n’habitent plus leurs maisons détruites. Leurs églises ont été incendiées. Ils n’ont pas demandé de privilèges ; ils veulent seulement pouvoir œuvrer dans un esprit évangélique ; cela aussi leur est enlevé. Ils deviennent minoritaires, dans la précarité, leur culture est peu à peu atteinte. A la merci de l’arbitraire, des chrétiens en fuite cherchent un endroit sûr et protégé.
Chaînes de l’injustice…
Le Christ, revêtu du seul amour du Père, ne donne aucune prise à la toute-puissance ; il consent à ce que, brutalement, plus rien ne l’habille, laissant à la vue de tous la beauté bafouée de son corps. Que reste-t-il quand tout ce que l’on possédait est enlevé ? Jésus est le Fils de Dieu. Dans son dépouillement, il nous conduit jusqu’au plus précieux de notre être d’homme.
Dieu qui seul es saint et qui nous commandes pourtant d’être saints comme toi, tiens-nous dans le corps de ton Christ sur qui le mal n’a point de prise. Donne-nous son regard et son cœur. Réduis au silence toute parole mensongère, et que ton Eglise, humble et pauvre, soit au milieu de ce monde le signe de ta justice. Par Jésus-Christ.
XIème Station – Jésus est cloué sur la Croix
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Jn 15, 20 « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre. »
Mystérieuse configuration au Christ. Scandale et folie de la Croix, aujourd’hui comme hier. Avec nos frères chrétiens cloués chez eux à cause des dangers qu’ils encourent, parqués dans des camps, exténués par les travaux forcés qu’on leur inflige, avec nos frères soumis au pouvoir des violents, torturés, exécutés secrètement… comment entendre la parole du Christ : « Il vient, le prince de ce monde, mais sur moi, il n’a aucun pouvoir » ?
Chaînes de la violence…
Seigneur, unique salut des malheureux, dans le cri de ceux qu’on abandonne, entends Jésus qui t’interroge. Dans les corps qui n’inspirent que dégoût, vois le corps de ton Fils en croix. Dans l’effroi de ceux qui sont sur leurs fins, reconnais l’agonie de ton Bien-Aimé. Ne feras-tu pas pour les hommes qui te cherchent ce que tu as fait pour lui ? Lui qui règne.
XIIème Station – Jésus meurt sur la Croix
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Is 61, 1-2 « L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté. »
Lourd tribut payé à l’intolérance et au fanatisme, la mort nous livre son mystère… Dans les pays de forte opposition, l’Eglise, malgré tout, expérimente la foi et la paix dans l’attente d’une libération. Fécondité du témoignage de ceux qui, comme Jésus, meurent en pardonnant.
Liens de miséricorde…
Le Christ est mort pour tous ; force de l’Esprit, puissance d’amour qui fait vivre et délivre tout homme captif.
(Prière trouvée sur un juif anonyme au camp de Treblinka) :
Seigneur, quand tu reviendras dans ta gloire, ne te souviens pas seulement des hommes de bonne volonté. Souviens-toi également des hommes de mauvaise volonté. Mais ne te souviens pas de leurs cruautés, de leurs sévices, de leurs violences. Souviens-toi des fruits que nous avons portés à cause de ce qu’ils nous ont fait. Souviens-toi de la patience des uns, du courage des autres, de la camaraderie, de l’humilité, de la grandeur d’âme, de la fidélité qu’ils ont réveillés en nous. Et fais, Seigneur, que les fruits que nous avons portés soient un jour leur rédemption.
XIIIème Station – Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Jr 33, 6-7 « Voici que moi, je vais leur porter remède et guérison ; je vais les guérir et leur révéler une ordonnance de paix et de fidélité. Je ramènerai les captifs de Juda et les captifs d’Israël, et je les rétablirai comme avant. »
La Parole se tait. Jésus a achevé son œuvre. Livré par le Père pour que les hommes aient la vie en abondance… Livré par les hommes à la mort infâme. Don. Total abandon. Offrande. Marie reçoit le corps sans vie du Fils. Avec lui, elle porte l’écartèlement de l’humanité sans Dieu. Et Marie se souvient : « Moi, je vais leur porter remède et guérison » dit le Seigneur. « Je vais leur révéler une alliance de paix et de fidélité ». Oui, dans ses blessures, nous trouvons la guérison.
Liens de confiance…
Comment Marie, Notre Dame du Bon Remède, ne veillerait-elle pas sur ceux qui, comme son Fils, sont réduits à l’impuissance, totalement livrés aux mains des autres ? Elle qui ouvre à tous son cœur miséricordieux, comment ne prendrait-elle pas soin de leur lien profond avec le Christ, pour que, là où ils n’attendent plus rien, leur soit donnée une énergie spirituelle nouvelle ?
Dieu tout-puissant et éternel, par ton Fils unique, notre Sauveur, tu as apporté au monde les remèdes du salut ; donne-nous, par sa mère la Vierge Marie, que nous vénérons sous le titre de « Mère du Remède », de toujours sentir sa présence et sa protection dans tous nos besoins physiques et spirituels.
XIVème Station – Jésus est mis au tombeau
Président : Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, Tous : parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
Os 6, 1-2 « Allons ! Revenons au Seigneur ! C’est lui qui nous guérira ; il pansera nos blessures. Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. »
Auprès des tombeaux du monde, que faire sinon nous tenir silencieux et priants ?… Dans l’Eglise persécutée, les chrétiens connaissent le tombeau de l’enfermement, l’anéantissement, sous la pression des autorités ou les mauvais traitements. Traqués, ils savent aussi l’angoisse mortelle de l’horizon bouché. Cachés, tapis, ils touchent le fond. Morts, certains, peut-être même pas enterrés. Inconnus. Quelle issue ?
Liens d’espérance…
Le Seigneur vient visiter les entrailles de la terre, lui, le Vivant. Avec l’homme chétif, blessé et sans-voix, il scelle son alliance. Il vient de nuit, Lumière que nulle ténèbre ne retient.
Ô Dieu, dans le mystère de ta Providence, tu as uni l’Eglise à la Passion du Christ ton Fils bien-aimé ; accorde à ceux qui souffrent la persécution à cause de Ton Nom, l’Esprit de force et d’amour, afin qu’ils soient des témoins authentiques et fidèles de tes promesses. Par Jésus le Christ, notre Seigneur.