Très jeune, sœur Rosalie Rendu s’est sentie appelée par Dieu à servir les plus pauvres. Par son engagement exemplaire et radical, elle a fortement marqué ses contemporains et su mobiliser de nombreuses forces autour d’elle.
Son appel
« À sœur Rosalie, ses amis reconnaissants, les riches et les pauvres. » Cette inscription sur la tombe de la bienheureuse Rosalie Rendu au cimetière du Montparnasse (14e) en dit long sur la générosité de cette fille de cultivateurs jurassiens. Car son infatigable engagement dans les œuvres des Filles de la charité dans le Paris de la première moitié du XIXe siècle et son attention à l’autre se manifestaient autant auprès des ouvriers que des aristocrates.
Même lors des émeutes de 1830 et de 1848, elle ne choisit pas son camp et porta secours à tous. Cette charité puisée dans la prière, Jeanne-Marie Rendu la développa très jeune, influencée par sa mère pieuse, qui l’éleva seule après la mort de son père alors qu’elle n’avait que 10 ans.
Un épisode marqua un tournant dans sa vie : lors de ses études au pensionnant des sœurs Ursulines, à Gex (Ain), elle découvrit au cours d’une promenade un hôpital où les Filles de la charité s’occupaient des malades et des pauvres. Pour elle, ce fut un bouleversement, la naissance d’une vocation : à seulement 16 ans, elle décida d’entrer au noviciat de cette congrégation à Paris.
Pendant ses premières années dans la capitale, son parrain, Jacques-André Émery, supérieur général des sulpiciens, lui donna une orientation qui l’inspira toute sa vie : « Mon enfant, il faut qu’un prêtre et une sœur de charité soient comme une borne qui est au coin d’une rue et sur laquelle tous ceux qui passent puissent se reposer et déposer les fardeaux dont ils sont chargés. » La mission de sœur Rosalie Rendu s’exerça surtout dans le quartier de Mouffetard (5e), marqué par une grande misère à l’époque.
Son aide était concrète : elle donnait du pain ou des couvertures à ceux qui en manquaient et ouvrit de nombreuses institutions comme une école, une maison pour les vieillards ou un orphelinat. Elle prit rapidement des responsabilités au sein des Filles de la charité : à l’âge de 29 ans, elle devint la supérieure de la communauté de la rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, transférée deux ans plus tard rue de l’Épée-de-Bois.
Au fil des années, sa renommée dépassa son quartier. Bouleversant ses contemporains par son dévouement sans bornes, elle réussit à mobiliser pour ses actions de charité un nombre très important de personnes, issues de tous les milieux sociaux, qui lui donnèrent de l’argent ou du temps. Elle joua aussi un rôle important dans la création d’œuvres. Ainsi, elle apporta son soutien à Frédéric Ozanam dans le lancement des Conférences Saint-Vincent de Paul.
Ce qu’elle nous invite à vivre
« Il faut toujours avoir une main ouverte pour donner, afin de beaucoup recevoir. »
« Jamais je ne fais si bien l’oraison que dans la rue. »