« Je suis venu accomplir … »
À Noël, nous avons contemplé le Verbe fait chair qui a planté sa tente parmi nous (Jn 1,14) et qui nous invite, tout au long de l’année liturgique, à l’écouter, à nous laisser instruire et transformer par sa Parole.
Trois dimanches de suite, la liturgie nous propose la lecture du chapitre 5 de Saint Matthieu versets 13 à 48 : le 9 février, versets 13-16
le 16 février, versets 17-37
le 23 février, versets 38-48.
Ces versets font suite à l’Évangile des Béatitudes et ouvrent la voie d’une éthique radicalement nouvelle. En effet, ils déploient les moyens de vivre dès maintenant ces Béatitudes non plus dans l’ordre de la loi mais dans celui de la surabondance du don. S’engager sur une telle voie, loin de tout rigorisme et de tout volontarisme, nous rend au contraire libres et disponibles pour accueillir le salut en Christ qui surpasse la justice et pour entrer déjà dans le Royaume des cieux afin d’en devenir les témoins vivants (v.20).
Or, Jésus, nous invitant à glorifier notre Père, déclare : « Ne croyez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes, je ne suis pas venu abolir mais accomplir » (v.17). Il faut noter le paradoxe : nous sommes appelés à surpasser notre justice mais sans pour autant la renier car « pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise » (v.18). Ce paradoxe se dit ici en termes d’accomplissement : la nouveauté radicale du Royaume surgit au sein même de la fidélité à la Loi. La dynamique de l’accomplissement tient ensemble continuité et rupture et s’écrit en deux Testaments.
Accomplir : le verbe employé ici par l’évangéliste signifie « remplir, combler, rendre complet ». Or, Jésus est le sujet de cet acte d’accomplissement ; c’est donc dans la personne du Christ que s’opère l’accomplissement de la Loi. Il en est lui-même l’accomplissement car il la conduit à son achèvement dans et par l’amour.
Ainsi, Il nous ouvre la possibilité d’entrer et de cheminer sur cette voie nouvelle, celle du Royaume des cieux, pour devenir « les fils de votre Père qui est aux cieux », Lui qui a souci de tous, de chaque homme, car « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (v.45-46).
À travers ces paroles : « Vous avez entendu… », et « et Moi je vous dis… », qui reviennent cinq fois au long de ces versets, Jésus nous propose d’expérimenter la logique du Royaume, cette surabondance du don, qui dépasse la logique de la Loi, à l’exemple de « notre Père des Cieux » et de Jésus lui-même : « Si votre justice ne surpasse pas… ».
En acceptant d’entrer dans cette logique du don, nous renonçons à compter sur nos propres forces mais nous choisissons de prier le Père, en Jésus, d’envoyer le Don promis, l’Esprit Saint, qui nous fera vivre de cette plénitude afin que nous devenions « parfaits » c’est-à-dire « achevés », accomplis dans l’amour, comme « votre Père est parfait ».
Au début du Carême, le mercredi des Cendres, nous lisons le chapitre 6 de Matthieu, invitation à suivre Jésus qui va jusqu’au bout du don, réalisé à la Croix (cf. Jean 13,1 et 19,30).
Sœur Hubert-Dominique Dufour
Agenda paroissial
DIM. 16 11h00 : Eucharistie
6ème dimanche du temps ordinaire
Jeudi 20 19h30 : Prière –rue avec Aux Captifs La Libération
DIM. 23 11h : Eucharistie
7ème Dimanche du temps ordinaire
Mercredi 26 16h/17h30 : « Lire les Psaumes » avec Colette
20h : Messe des Cendres
19h30 : Groupe de prière « Le bon Larron »
Jeudi 27 9h30 : Journée de recollection du groupe d’intercession
16h : Sacrement des malades
19 h 30: Groupes de vie évangélique
Fraternités Spiritaines : Esprit et Mission
Vendredi 28 20h : Concert proposé par L’Autre Saison
Quatuor à cordes Modigliani
Samedi 29 10h/15h : Groupe de prière œcuménique St Silouane
DIM. 1 11h00 : Eucharistie
1er dimanche de Carême
HORAIRES HABITUELS
Du lundi
au samedi 17h30 : Adoration et confession
18h30 : Vêpres et Eucharistie
Le dimanche 09h00 : Laudes
09h45 : Partage sur l’Evangile (ouvert à tous)
10h00 : Adoration
11h00 : Eucharistie
Le lundi 20h30 : Assemblée de prière charismatique « Action de Grâce »
Le mardi 19h30 : Groupe de prière « Un cœur nouveau » : Chapelet médité
Le mercredi 20h15 : Groupe de prière « Viens et loue »
Le jeudi 14h30 : Prière d’Intercession
Le vendredi 16h00 : Prière devant les reliques de sainte Hélène animée par nos frères orthodoxes
18h30 : Messe pour la Terre Sainte avec l’Ordre équestre du Saint Sépulcre
Le samedi 07h15 : Messe suivie du petit déjeuner
NB : Le père Thierry est à Rome du 3 au 24 février 2020.
LA BEAUTE SAUVERA-T-ELLE LE MONDE ?
Le poète de la Divine Comédie, dans sa forêt obscure, avait trois possibilités :
La première aurait consisté à refuser de voir et d’entendre Béatrice et son émissaire Virgile, à fermer les yeux et à pleurer dans sa solitude et sa détresse.
La seconde aurait été de réduire la beauté de Béatrice à sa pure présence physique, et de chercher à la rejoindre uniquement pour la posséder.
La troisième consistait à comprendre que l’élan qu’elle provoquait en lui, c’était l’élan vers l’au-delà de lui-même , vers la découverte du monde intérieur, dans toutes ses dimensions, dans toute sa profondeur, toute sa douleur.
Il fallait du courage, oui, pour obéïr à cet élan. Il fallait croire à Béatrice, croire à sa beauté. Croire à la beauté, c’est en somme croire que nos élans nous dépassent et nous permettent de nous dépasser; c’est croire que nos désirs les plus forts et les plus vrais sont des désirs de perfection.
Que par conséquent ils ne seront jamais vraiment assouvis, mais que, demeurés désirs, ils sont tout à la fois notre énergie et notre dignité. La beauté ne sauve peut-être pas le monde, mais elle nous fait don de ce désir de perfection, ou plus modestement de ce désir de mieux, sans lequel le monde serait décidement perdu.