L’action de l’Esprit est toujours la même aujourd’hui qu’au jour de la Pentecôte : inscrire la parole du Christ, l’Evangile, dans le coeur des chrétiens pour qu’ils en vivent, qu’ils en découvrent la force et l’actualité, sa capacité à transformer nos vies d’hommes.
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« Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 15)
Avec la Pentecôte, le don de l’Esprit est répandu non plus seulement sur quelques personnes comme dans l’Ancien Testament : le roi, le prêtre ou le prophète. Dieu répand l’Esprit en abondance sur tout son peuple.
La Pentecôte marque la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres et la naissance de l’Eglise. Cet événement est survenu cinquante jours après Pâques (en grec, pentêkostê signifie « cinquantième »).
L’événement de la Pentecôte ne peut être compris qu’en lien avec Pâques et l’Ascension. Jésus est mort pour le salut du monde (le Vendredi Saint), ressuscité (le jour de Pâques) et parti rejoindre le Père (à l’Ascension). À la Pentecôte, Dieu le Père envoie aux hommes l’Esprit de son Fils. Cette fête clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement.
Le vent et le feu
Le 50ème jour après Pâques, alors qu’une foule s’est rassemblée pour Chavouot (fête juive commémorant le don de la Loi à Moïse), les Apôtres, Marie et quelques proches entendent un bruit « pareil à celui d’un violent coup de vent » qui remplit la maison ; c’est un premier signe. Le deuxième signe ne se fait pas attendre : « une sorte de feu qui se partageait en langues et se posa sur chacun d’entre eux ». Et voici le troisième prodige : remplis de l’Esprit Saint, signifié par le vent et le feu, « ils se mirent à parler en d’autres langues ». La foule qui festoie est stupéfaite « parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue ». À tel point que certains les croient « pleins de vin doux » (Ac 2, 1-14) !
Ainsi se réalise la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son Ascension, une dizaine de jours plus tôt : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).
En effet, les apôtres, ayant reçu la force de l’Esprit, ont alors le courage de sortir de la salle du Cénacle où ils étaient craintivement enfermés. Ils commencent aussitôt à témoigner de la résurrection du Christ, à faire connaître son enseignement et à baptiser. Lors de la Pentecôte, l’Eglise est constituée non par une volonté humaine, mais par la force de l’Esprit de Dieu. À la suite de cet événement, naissent les premières communautés chrétiennes qui se sont ensuite organisées, développées et propagées.
Don pour tous les hommes
Ce récit des Actes des Apôtres est très significatif : le vent et le feu manifestent – comme dans bien d’autres récits de la Bible – la présence de Dieu. Les langues de feu témoignent de la venue de l’Esprit Saint sur ceux qui étaient présents.
La Bonne Nouvelle ayant vocation à rejoindre tous les hommes, le don de l’Esprit permet aux apôtres de répondre à l’appel du Christ : être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Comme les apôtres, les chrétiens sont appelés à ne pas rester seulement entre eux, hors de la vie et du monde, mais, au contraire, à proclamer clairement et librement la Bonne Nouvelle du salut.
Parce qu’il trouve sa source dans l’événement de la Pentecôte, le sacrement de la confirmation est souvent célébré le jour de cette fête. Au cours de la célébration, l’évêque impose les mains sur chacun des confirmands, manifestant par ce geste le don de l’Esprit.
Une Eglise active, vivante et missionnaire
Le visage de l’Eglise qui se dessine alors est celui d’une Eglise vivante, active, missionnaire où chaque membre du peuple de Dieu, suivant son charisme, le don qu’il a reçu, contribue à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il déploie la dimension prophétique de sa vie de baptisé. Si tous sont animés du même Esprit, tous ne le sont pas de la même manière. L’unité n’est pas l’uniformité et l’Esprit suscite au coeur de l’Eglise des ministères divers, des vocations diverses et des charismes divers. Selon le concile Vatican II, les charismes sont distribués largement parmi les membres du peuple de Dieu, et ceux-ci ont « le droit et le devoir d’exercer ces dons dans l’Eglise et dans le monde pour le bien des hommes et l’édification de l’Eglise » (Décret sur l’apostolat des laïcs).
« Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. » (Gaudium et Spes 22, 5)
L’Esprit Saint est à l’oeuvre partout dans le monde. Il souffle où Il veut ; dans le coeur des pauvres, des petits, à qui Jésus s’est adressé de manière privilégiée. Le souffle de l’Esprit-Saint conduira toujours l’Eglise à annoncer l’Evangile à toutes les nations : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). L’Eglise, par nature, est missionnaire. Elle envoie les catholiques porter l’unique Bonne Nouvelle dans toutes les langues, et chaque nation la reçoit dans sa propre culture. Chaque personne la reçoit dans sa propre langue, son propre milieu de vie.