Ange du maitre autel de l'église Saint Leu en cours de réparation

Feuille de quinzaine n° 482

Du 18 décembre 2022 au 1er janvier 2023

Les anges (presque) dans nos campagnes…

Ce cantique de Noël revient chaque année, et nous sommes heureux de l’entonner. Il y a quelques jours, je n’étais pas à la campagne, mais en grande banlieue parisienne : c’est presque un ange qui m’ouvert la porte d’un atelier de restauration de sculptures. Ou plutôt la restauratrice elle-même, avec un bienveillant sourire !

Et l’ange était bien là. Notre ange de Saint Leu, manquant à son pendant, blessé, mutilé, sans tête, mais encore capable de s’agenouiller pour prier avec confiance, en attendant de retrouver le maître autel de Saint Leu. Curieux environnement autour de lui, dans ce bel atelier, qui devait le changer de la compagnie des saints : des naïades sans bras, un ours unijambiste, des hommes politiques qui avaient perdu la tête..!  Un véritable « hôpital de campagne », selon l’expression du Pape François.

L’Eglise, comme cet atelier, n’est-elle pas là pour accompagner et soigner tant de misères…?

Les anges révèlent des trésors d’inventivité en venant au secours des hommes. Ils sont : « des esprits destinés à servir, envoyés en mission pour le bien de ceux qui doivent hériter un jour du salut » nous confie l’Ecriture et la tradition de l’Eglise. Invisibles, car purs esprits, ils se laissent volontiers représenter avec des ailes, depuis les religions pré-bibliques, ce qui leur permet de traverser aisément les distances et les siècles. N’oublions jamais qu’ils sont des messagers !

Dans la Révélation, leur sens du concret est palpable : les chérubins soutiennent le trône de Dieu (Psaume 80); les séraphins chantent sa gloire (Isaïe 6) et abritent l’Arche d’Alliance (Exode 25). Certains ont vu 3 anges au chêne de Mambré pour apporter à Abraham de solides nourritures terrestres (Genèse 18). Raphaël a guéri Tobit de sa cécité (Tobie 11) L’Archange Gabriel annonce la naissance de Jean-Baptiste à son père Zacharie, puis celle de Jésus à la Vierge Marie (Luc 1). 

Oui, tout cela est bien concret, bien ancré dans notre humanité. Les anges ne sont pas une invention éthérée qui chercherait à nous évader du quotidien, et nous faire fuir le sens des responsabilités. Fracassé au sol il y a quelques années par une stupide méchanceté  humaine, l’ange de Saint Leu est en cours de restauration. Celle-ci est effectuée pour une somme rondelette de 15 000 euros, financée par les services de la Ville de Paris qui en est propriétaire.

Nous sommes dans un climat difficile d’inquiétude et de froid ; il devait l’être tout autant il y a vingt siècles ! Avec la compagnie des anges, laissons nous envahir par cette joie céleste, et préparons nous à chanter, la sainte nuit de la Nativité : « Gloria in excelsis Deo ! » : « gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes que Dieu aime ! » (Luc 2,14).

Oui, Dieu nous aime, et Jésus son fils unique, l’Emmanuel, vient dans notre monde.

Rayonnons de cette joie, simple et grandiose !

                                                                                  A.B.+