Le bon pasteur appelle ses brebis chacune par leur nom.
Et il les fait sortir. Notre Dieu n’est pas un Dieu des enclos mais de larges espaces. Et il marche devant elles. Il n’est pas un pasteur d’arrière-garde, mais un guide qui ouvre des chemins et invente des routes, il est devant nous et non derrière. Il n’est pas un berger qui grogne ou qui exhorte pour être suivi, non. Il est le berger qui ouvre la marche et séduit par son chemin, qui fascine par son exemple : il est le pasteur tourné vers l’avenir. Et les brebis trouveront des pâturages : Jésus promet à ceux qui le suivent plus de vie, le centuple en frères, en maisons et en terres. Il leur promet de faire éclore la vie.
« Je suis la porte ». Le Christ est la porte grande ouverte qui mène au pays de l’amour plus fort que la mort (qui entrera par moi sera sauvé) ; plus fort que toutes les prisons (il entrera et sortira).
« Moi, je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance ». Pour moi, il s’agit d’une des phrases les plus lumineuses de tout l’Evangile. Une phrase qui éclaire ma foi. « Je suis venu pour que vous ayez une vie » pleine, abondante et joyeuse. Non seulement ce minimum sans lequel la vie ne serait pas une vie, mais une vie exubérante, magnifique, excessive, une vie qui déborde et féconde, un essaim de vie, qui sent l’amour, la liberté et le courage.
Dieu est ainsi : il n’est pas manne pour un seul jour mais pour quarante ans dans le désert, du pain pour cinq mille personnes, une peau neuve pour dix lépreux, la pierre roulée pour Lazare, cent frères pour ceux qui ont quitté leur famille, le pardon pour soixante-dix fois sept fois, un vase de parfum pour 300 deniers.
Pour résumer en un seul mot ce qui oppose Jésus à tous les autres, entre le pasteur et le voleur c’est la «vie». Ce mot « Vie » vibre dans toutes les paroles sacrées, elle est le cœur de l’Evangile, elle est une parole inoubliable. Le Christ n’est pas venu demander mais offrir, il ne demande rien mais il donne tout. La vocation de Jésus et de chaque homme, à sa suite, c’est d’être une vie qui donne la vie. Jésus n’est pas venu apporter une théorie religieuse, un système de pensée. Il nous communique la vie et crée en nous le désir d’une vie plus florissante.
Il est alors urgent de changer l’axe fondamental de notre foi. Ce n’est pas notre péché qui est la raison de l’histoire de Dieu avec nous, mais son désir de nous offrir plus de vie. La vie en plénitude est cet l’axe autour duquel tourne la Bonne Nouvelle de Jésus.
Fr. Thierry