Découvrez la vie et de l’héritage de sainte Thérèse de Lisieux, considérée comme la plus grande sainte du XXe siècle.
Nous la fêtons aujourd’hui Mardi 2 octobre
Alençon
Françoise Marie Thérèse Martin naît le 2 janvier 1873 à Alençon.
Elle est baptisée le 4 janvier en l’église Notre Dame.
Thérèse est la petite dernière d’une famille de neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge.
La famille Martin passe souvent ses vacances à Lisieux chez Isidore Guérin, le frère de Zélie, pharmacien, et sa femme Céline. Zélie a également une soeur, Elise, soeur Marie-Dosithée, visitandine au monastère de la Visitation au Mans. Les aînées Marie et Pauline y seront pensionnaires.
Thérèse perd sa mère à 4 ans et demi et en reste très marquée. Marie et Pauline, les deux filles aînées vont alors prendre en charge les trois plus jeunes.
Les Buissonnets à Lisieux
En 1877, son père s’installe à Lisieux dans la maison des Buissonnets avec ses 5 filles. C’est une demeure retirée, où la famille Martin vit dans la solitude à l’écart de la ville. Thérèse, petite fille enjouée au caractère bien trempé devient après la mort de sa mère « timide et douce, sensible à l’excès ».
Elle suit sa scolarité au pensionnat des Bénédictines de Lisieux. Elle y découvre la vie collective qu’elle vit difficilement, trouvant son réconfort dans la présence de sa sœur Céline à ses côtés.
En 1882, Pauline, sœur de Thérèse qu’elle s’était choisie pour seconde mère, entre au carmel.
Fin 1882, Thérèse tombe malade d’une maladie lui occasionnant malaises et maux de têtes. Son état s’aggrave dans les mois suivants. Très inquiète, la famille prie Notre Dame des Victoires. Le 13 mai 1883, Léonie, Marie et Céline prient au pied du lit de Thérèse et se tournent vers la statue de la Vierge. Thérèse prie, elle aussi. Elle voit alors la Vierge lui sourire. La malade est définitivement rétablie. À Noël 1886, elle reçoit une grâce de conversion qui la fait sortir de l’enfance.: «Jésus me revêtit de ses armes et, depuis cette nuit je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchais de victoire en victoire et commençais pour ainsi dire une course de géant. » (Ms A)
En juillet 1887, à l’issue d’une messe du dimanche à la Cathédrale Saint Pierre, elle reçoit la révélation de sa mission : sauver des âmes par la prière et le sacrifice. Thérèse à 13 ans
Désir d’entrer au Carmel à 15 ans
Thérèse à quatorze ans Thérèse s’épanouit. Elle découvre la puissance de la prière quand elle voit sa prière pour Pranzini (condamné à mort, refusant tout secours de la religion, celui-ci embrassa le crucifix au moment de monter à l’échafaud) exaucée. Elle a alors le désir de sauver beaucoup d’autres âmes pour Dieu.
Elle fait part à son père de son désir d’entrer au Carmel à 15 ans. Il accepte, mais elle se heurte au refus catégorique du chanoine Delatroëtte, supérieur du Carmel. Pour consoler sa fille en larmes, Louis Martin l’emmène auprès de l’évêque, Mgr Hugonin, à Bayeux. Celui-ci l’écoute exprimer le vœu de se consacrer à Dieu, qu’elle éprouve depuis qu’elle est enfant. Mais il remet sa décision à plus tard.
Voyage à Rome
En 1887, Louis Martin emmène ses filles Céline et Thérèse au pèlerinage diocésain à Rome : « Ah ! … ces beautés de la nature… Je n’avais pas assez d’yeux pour regarder. Debout à la portière je perdais presque la respiration ; j’aurais voulu être des deux côtés du wagon… » (Ms A 57v°)
Au cours de ce séjour, Thérèse a l’audace de demander au Pape l’autorisation d’entrer à 15 ans au Carmel malgré l’opposition des supérieurs. L’évêque lui donne finalement son autorisation.
AU CARMEL
Le 9 avril 1888, Thérèse entre au carmel.
Porte de la clôture« Je sentis mon cœur battre avec une telle violence qu’il me sembla impossible d’avancer lorsqu’on vint nous faire signe de venir à la porte conventuelle ; j’avançai cependant tout en me demandant si je n’allais pas mourir par la force des battements de mon cœur… » (Ms A 69r°)
Elle fait l’apprentissage de la vie rude du carmel : « J’ai trouvé la vie religieuse telle que je me l’étais figurée… mes premiers pas ont rencontré plus d’épines que de roses… je veux parler du manque de jugement, d’éducation, de la susceptibilité de certains caractères, toutes choses qui ne rendent pas la vie très agréable… Une parole, un sourire aimable, suffisent souvent pour épanouir une âme triste. » (Ms A 69v° et Ms C 28r°)
Elle prend l’habit le 2 janvier 1889
Douze jours à peine après sa prise d’habit, son père, atteint d’une maladie dégénérative du cerveau, a une crise particulièrement grave. Il doit être interné à l’asile du Bon Sauveur à Caen. Thérèse plonge dans le silence et la prière, contemplant longuement la Sainte Face. Elle approfondit sa vocation, elle qui veut devenir une grande sainte, pratique la charité envers ses sœurs, lit saint Jean de la Croix.
« Je n’avais ni guide, ni lumière, excepté celle qui brillait dans mon cœur qui me guidait au lieu où m’attendait Celui qui me connaît parfaitement.» (Ms A 49r°)
« Oh ! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens !… C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour… »
Lettre 197
Thérèse prononce ses vœux définitifs le 8 septembre 1890, à l’âge de 17 ans et demi,
entre les mains de Mère Marie de Gonzague, sa prieure.
Sa vie de prière puise sa source à la lecture de l’Evangile qu’elle porte toujours sur elle.
En 1893, sœur Agnès de Jésus devient prieure et confie le noviciat à Mère Marie de Gonzague. Celle-ci demande à Thérèse de l’aider.
En 1894, Thérèse écrit ses premières récréations pieuses (petites pièces de théâtre, jouées les jours de grandes fêtes par quelques soeurs pour le reste de la communauté). Elle écrit également des poèmes spirituels.
Le 29 juillet 1894, Louis Martin décède. Céline entre au carmel de Lisieux le 14 septembre 1894. En août 1895, les quatre sœurs Martin sont rejointes par leur cousine, Marie Guérin.
Fin 1894, Thérèse découvre sa petite voie et l’expérimente de plus en plus, jusqu’à s’offrir à l’amour miséricordieux le 9 juin 1895.
À la demande de sa sœur Pauline, Mère Agnès de Jésus, elle entreprend la rédaction de ses souvenirs d’enfance, qui deviendront une partie de Histoire d’une âme : « C’est à vous, ma Mère chérie, à vous qui êtes deux fois ma Mère, que je viens confier l’histoire de mon âme… je ne vais faire qu’une seule chose : Commencer à chanter ce que je dois redire éternellement «Les Miséricordes du Seigneur !!!»… » (Ms A)
La maladie – L’épreuve du néant
Dans la nuit du jeudi au vendredi saint 1896, Thérèse crache du sang, ce qu’elle perçoit « comme un doux et lointain murmure qui m’annonçait l’arrivée de l’Epoux » (Ms C 5r°).
Quelques jours après, elle est plongée dans les plus épaisses ténèbres spirituelles dont elle ne sortira plus. Le 30 mai, Mère Marie de Gonzague lui confie un deuxième missionnaire après l’abbé Bellière, le Père Roulland, des Missions Etrangères de Paris, qui s’apprête à partir pour la Chine. Il sera pour elle un véritable frère d’âme.
« Mon âme fût envahie par les plus épaisses ténèbres et… la pensée du Ciel si douce pour moi ne fut plus qu’un sujet de combat et de tourment… Cette épreuve ne devait pas durer quelques jours, quelques semaines, elle devait ne s’éteindre qu’à l’heure marquée par le Bon Dieu et… cette heure n’est pas encore venue… »
Ms C 5v°
L’entrée dans la vie : Avril – 30 septembre 1897
La santé de Thérèse se dégrade rapidement, elle souffre beaucoup. Elle est installée à l’infirmerie du monastère. Mère Agnès et Sœur Geneviève commencent à noter les paroles de leur sœur.. En juin, sur la suggestion de Mère Agnès, Mère Marie de Gonzague demande à Thérèse de noter ses souvenirs de carmélites. Ce qu’elle fait durant ce mois de juin, y usant ses dernières forces. Elle terminera le manuscrit par le mot « amour », comme chacun des manuscrits autobiographiques.
Le 30 septembre au soir, elle meurt à l’âge de 24 ans.
« Je ne meurs pas, j’entre dans la vie. »