Chien, chat, cheval… retrouverons-nous nos animaux de compagnie au Paradis ?

À l’occasion de la journée mondiale des animaux de compagnie, il est intéressant de nous retourner vers notre tradition catholique et voir ce qu’elle dit de la nature spirituelle des animaux. D’autant qu’en ce début de XXIe siècle, l’on assiste à une offensive massive des idéologies de type « vegan » et pire encore dans l’absurde, l’« anti-spécisme ».


Dans la Genèse, Dieu crée l’Homme en dernier, le sixième jour. Malgré cette apparition tardive, seul l’humain est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, car il n’y a que dans l’Homme que Dieu place son souffle. Il y a donc une différence de nature profonde, en philosophie, on parle de différence ontologique, entre l’animal et l’Homme. Ce dernier est le seul être capable de liberté, de raisonner et de prier.

C’est cette différence qui fait dire à la tradition chrétienne que la résurrection ne concerne que l’être humain. Rien, dans la nature du chien ou du chat ne mène automatiquement à la résurrection, car si les animaux sont dotés d’un principe de vie qui les fait se mouvoir, ils n’ont pas d’âme immortelle. Ainsi pour Saint Thomas d’Aquin : « … dans les animaux ne se trouve aucun désir d’éternité, mais ils sont éternels comme espèce, dans la mesure où se trouve en eux un désir de reproduction grâce auquel l’espèce continue d’exister ». ( « De l’immortalité des animaux » – Eugen Drewermann – Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, II, 82).

Une nouvelle terre et des nouveaux cieux vides ?
Pour autant, on imagine mal la « nouvelle création et les cieux nouveaux » tant attendus vides de toute présence autre que les hommes et les anges. Car c’est bien, toute la Création qui gémit dans les douleurs de l’enfantement. Il est donc tout à fait permis d’imaginer que le Royaume sera peuplé d’animaux.

À noter également que la vision de l’existence post-résurrectionnelle dans le christianisme, envisage une vie éternelle fort semblable à celle que nous connaissons, en tout cas dans le même corps, mais débarrassée de toute trace de mort, de chagrin, de douleur… En somme, une vie dans la continuité et l’accomplissement. Il n’est pas interdit de penser que dans cette vie là, l’animal qui nous a accompagné une longue partie de notre vie, le compagnon pour lequel nous avions un si grand amour, soit bel et bien là. Non par nature ou obligation ontologique, mais comme grâce et cadeau de Dieu qui ne rechigne jamais à rajouter du miracle au miracle !

Un roi en communion avec son royaume
Enfin, il faut signaler que si Dieu a fait de l’Homme, le roi de la Création, il ne s’agit pas d’être un roi despotique. En cela comme en bien d’autres choses, le christianisme propose une vision radicalement différente de celle toute moderne issue de Descartes. Alors que la tradition philosophique voit dans l’animal un objet à la libre disposition et exploitation de l’homme, la tradition chrétienne lui donne la plus grande dignité. Comme le rappelle l’encyclique Laudato Si’ : en même temps que nous pouvons faire un usage responsable des choses, nous sommes appelés à reconnaître que les autres êtres vivants ont une valeur propre devant Dieu et « par leur simple existence ils le bénissent et lui rendent gloire », puisque « le Seigneur se réjouit en ses œuvres » (Ps 104, 31) (Laudato Si n°69).