La mémoire de sainte Marie-Madeleine sera élevée au rang de fête liturgique, pour honorer le rôle de la femme dans l’évangélisation.
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Le pape François en a voulu ainsi : la « mémoire dite obligatoire » de sainte Marie-Madeleine devient une « fête » liturgique, au même titre que celles des douze apôtres. Et elle sera célébrée le 22 juillet, qui était déjà le jour fixé pour honorer sa mémoire en tant que « disciple du Seigneur ». Un décret en ce sens a été publié le 10 juin dernier par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
On appelle « Mémoire » – obligatoire ou facultative – le premier degré (moins élevé) de la célébration liturgique, avant la fête et la solennité. Cela veut dire que Marie-Madeleine, que l’on ne faisait que « rappeler » pendant l’office aura sa fête « liturgique » qui, comme pour les apôtres, reconnait ses liens avec « un événement essentiel » vécu par Jésus.
Le Pape François a pris cette décision dans le contexte du jubilé de la Miséricorde pour signifier l’importance de cette femme qui « manifesta un grand amour envers le Christ et qui fut tant aimée par Lui », souligne Mgr Arthur Roche, secrétaire du dicastère, dans L’Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège. Mais elle a été prise également dans le contexte ecclésial actuel, « plus large », qui demande de « réfléchir plus en profondeur à la dignité de la femme, à la nouvelle évangélisation et à la grandeur du mystère de la Miséricorde divine ».
Première apôtre de la Miséricorde
Vingt-huit ans après la lettre apostolique de Jean Paul II sur la dignité de la femme, Mulieris dignitatem, où est réaffirmé l’importance de son titre d’ « apôtre des apôtres » que lui donnait saint Augustin – pour avoir été la première à rendre témoignage de la résurrection devant eux –, Marie Madeleine est souvent citée par le pape François qui ne cesse de réaffirmer la nécessité de renforcer le rôle de la femme dans l’Église. Il voit en elle « le premier apôtre de la Miséricorde » et « un modèle authentique d’évangélisation ».
Pour le Saint-Père, il manque encore « une théologie profonde de la femme » qui ne soit pas une instrumentalisation de la femme.
Une Église avec les femmes
« Une Église sans les femmes est comme le collège apostolique sans Marie… L’Église est féminine parce qu’elle est épouse et mère. On doit avancer, on ne peut entendre une Église sans des femmes actives en son sein », avait-il déclaré sur le vol de Rio à Rome, en juillet 2013, lors de sa traditionnelle conversation avec la presse. À la veille de Pâques, en 2015, il invita l’assemblée à prendre exemple sur « les femmes disciples de Jésus », rappelant qu’elles avaient été les premières à se rendre au tombeau de Jésus et à le trouver vide, alors que les hommes étaient restés dans le Cénacle. Il avait conclu : « Ces femmes nous enseignent tout… Elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de la douleur. Elles ont veillé et sont sorties… Elles sont entrées dans le Mystère. Apprenons d’elles à veiller avec Dieu et avec Marie, notre Mère, pour entrer dans le Mystère qui nous fait passer de la mort à la vie ».
Parmi ces femmes, Marie Madeleine, la grande repentie, contemplative et apôtre qui, dès cette année, le 22 juillet, sera donc célébrée dans la pure tradition festive « réservée aux apôtres dans le calendrier romain » afin qu’elle soit regardée comme « un modèle pour toute femme dans l’Église ».