Reproduction située dans une chapelle latérale de notre église
Saint Jean de Matha naquit en Provence, près de Moriez, et dès sa plus tendre enfance se distingua par sa charité envers les pauvres.
Ordonné prêtre à Paris, il eut à sa première Messe une vision où Dieu lui manifesta qu’il aurait à établir l’Ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des captifs.
Il se retira alors dans la solitude où il vécut durant trois ans avec saint Félix de Valois, dans la prière et la contemplation. Une nouvelle vision les détermina à aller trouver Innocent III qui approuva la nouvelle Institution voulue par Dieu.
Grâce aux nombreuses aumônes que saint Jean de Matha sollicita des rois et des princes de France et d’Espagne, il put délivrer un grand nombre de Chrétiens tombés aux mains des musulmans.
Il passa ses deux dernières années à Rome dans une mortification et une prière continuelles et fut de la sorte ce serviteur fidèle qui sut attendre son Maître à toutes les heures de sa vie. Il mourut en 1213.
Saint Jean de Matha rachète aux musulmans des esclaves Chrétiens
au risque de sa vie pour sauver des âmes de l’apostasie.
Saint Jean de Matha, originaire d’une illustre famille, en Provence, près de Moriez (à Faucon proche de Barcelonnette), fut consacré au Seigneur par un vœu, dès sa naissance. C’était l’an 1160, Alexandre III étant pape, Frédéric Ier Barberousse empereur d’Allemagne et Louis VII le Jeune roi de France.
Il brilla, tout jeune encore, par le divin instinct de la charité. On le voyait distribuer aux pauvres l’argent que ses parents lui donnaient pour ses menus plaisirs, et tous les vendredis il allait servir les malades dans les hôpitaux ; là, il pansait leurs plaies et leur procurait tous les secours qui étaient en son pouvoir. C’est par cette conduite admirable, il y a lieu de le croire, que le pieux jeune homme mérita de devenir le père d’un grand Ordre de charité.
Le jour où il fut élevé au Sacerdoce, il plut à Dieu de montrer aux hommes la sainteté de Son serviteur. Une colonne de feu reposa sur la tête du nouveau prêtre et manifesta l’onction du Saint-Esprit qui opérait dans son âme. Le bruit de ce prodige s’étant répandu, une nombreuse assemblée assista à sa première Messe. Au moment de la Consécration, lorsque saint Jean élevait l’Hostie, on vit le visage du Saint resplendir d’une lumière surnaturelle et ses yeux se fixer au-dessus de l’autel sur un spectacle invisible aux assistants.
La Première Messe de saint Jean de Matha.
Apparition de l’Ange avec le Chrétien captif et le Maure esclave des Sarrasins.
« J’ai vu, dit-il plus tard, un Ange tout blanc, avec un vêtement brillant, portant sur la poitrine une croix de couleur rouge et bleue ; ses bras se croisaient, et il présentait les mains à deux captifs, l’un Chrétien et l’autre Maure ; ils étaient à ses pieds dans la posture de suppliants. » C’était l’annonce claire de l’œuvre qu’il devait établir ; il fut, en effet, fondateur de l’Ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des captifs, dont les religieux portèrent le costume indiqué par la vision.
Qui dira tout ce que le Saint eut à souffrir dans son pénible apostolat ? « Si je n’ai pas le bonheur d’être martyr, disait-il souvent, puissé-je au moins rester chez les barbares, comme esclave, pour mes frères ! »
Dieu seconda plus d’une fois son zèle par des miracles. Un jour que les habitants de Tunis voulaient l’empêcher de ramener en Europe les nombreux captifs qu’il avait rachetés, il se prosterna et invoqua Marie ; puis, à la grande stupéfaction des infidèles, étendit son manteau en guise de voile sur le navire. Celui-ci, sans rames, sans voiles, sans gouvernail, vogua bientôt en pleine mer et aborda en moins de deux jours à Ostie, aux applaudissements d’une foule émerveillée du prodige.
Saint Jean de Matha mourut à Rome, usé de fatigues, dans la pauvreté et la pénitence, mais chargé d’œuvres et de mérites. C’était l’an 1213, le 21 décembre, Innocent III étant pape, Othon IV empereur d’Allemagne et Philippe II Auguste roi de France. La pauvre petite cellule qu’il sanctifia par ses dernières années et par sa mort a été conservée jusqu’à ce jour et semble encore toute parfumée de ses vertus.